Bières artisanale, vêtement, déco, accessoires… le Salon du Made in France (MIF) fait le plein ce weekend, avec ses quelque 800 exposants. L’Ile-de-France y est en force avec plus d’une centaine d’entreprises. Visite.
“Qu’est-ce que vous faites de vos anciennes ailes de kitesurf ?” interpelle Delphine Pensivy, créatrice de la marque”. Depuis 2019, l’entrepreneure a créé “Kite and Recycle” à L’Haÿ-les-Roses, et elle récupère des voiles avant de les laver et découper pour en faire des sacs, pochettes et encore porte-clefs.
Un peu plus loin, “Quanailles” reproduit des dessins d’artiste sur des chaussettes. “On veut raconter une histoire, que cela se voit, pas seulement au niveau de la cheville, mais sur l’ensemble de la chaussette”, explique Damien Pedreira, le créateur de la marque lancée à Rosny-sous-Bois en 2020. L’entrepreneur a ainsi constitué un collectif d’artistes de toute la France. Les chaussettes aux motifs décalés se vendent à 15 euros la paire, avec la possibilité d’en acheter…à l’unité! “Il nous faut financer le travail des artistes et la production qui se fait en France dans le Limousin, cela a un coût.”
Le prix reste un frein au made in France
Chez “Quatre-Coins”, entreprise sise à Montreuil, on confectionne coussins aux motifs humoristiques du métro parisien au prix de 49 euros. Pour Guillaume Roulhac, qui a cofondé la marque avec Christophe, son associé dessinateur, “fabriquer en France répond à une quête de sens”, même si c’est difficile de se faire connaître et que l’approvisionnement est complexe car n’y a qu’un seul distributeur de coton bio certifié GOTS [la certification la plus complète au niveau européen, ndlr] dans toute la France, souligne-t-il. L’entrepreneur évoque le décalage entre “la demande de ce genre de produits fabriqués en France, qui est forte” et “la faible consommation, car les gens doivent dépenser plus que pour un coussin fabriqué ailleurs.”
Un confinement plombant
Si le Covid-19 a permis d’inscrire dans le débat public la fabrication des produits en France, les exposants ont d’abord subi violemment la crise sanitaire. “On s’est lancé en janvier 2020, et deux mois après, on a eu le confinement qui nous a plombés !” lâche Damien Pedreira, le créateur des chaussettes Quanailles. “On en a profité pour produire davantage et se faire connaître, et c’est vrai qu’on a gagné en visibilité ensuite” se félicite-t-il. “Le Covid a grandement freiné la distribution” confirme Delphine Pensivy. Reste l’élan de relocalisation perçu positivement. “Clairement, la crise a montré la limite du modèle actuel de délocalisation” pointe Guillaume Roulhac.
Pavillon Grand-Est, les compléments alimentaires des Vincennois “Miraculeux”, proposent des produits à base de plantes et de vitamines, tandis que l’Atelier Baltus, situé à Nogent-sur-Marne, créé il y a cinq ans par Christine Alexis, propose des sacs originaux dotés de liens pour récupérer facilement tous ses accessoires à l’intérieur. Une collection désormais relocalisée en France.
Chez Artemus encore, Laurent Laloue, entrepreneur à Limeil-Brévannes, brasse ses bières artisanales et locales.
Voir tous les exposants du salon Made in France qui ferme ses portes dimanche soir porte de Versailles.
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