Ile-de-France Mobilités (IDFM) et la RATP ont approuvé mercredi un nouveau contrat de partenariat 2021-2024, qui met l’accent sur la qualité de service avec à la clef des malus très concrets comme le remboursement du passe Navigo en cas de ponctualité insatisfaisante. Au programme également : nouvelles rames, sécurité, information voyageurs et même, enfin, des toilettes en gare.
“C’est un contrat historique, parce qu’on attend 21,2 milliards (d’euros) de subventions sur quatre ans”, a souligné la présidente d’IDFM Valérie Pécresse.
Par ailleurs, “nous demandons à la RATP un effort de productivité”, puisque la subvention d’exploitation annuelle baissera de 3%, pour atteindre 4,5 milliards en 2024, a-t-elle ajouté en visio-conférence de presse.
“C’est un contrat qui ne sacrifie en rien les intérêts des salariés même si c’est un contrat qui leur demande plus”, cette subvention étant “indexée sur l’indice du salaire des transports augmenté de 0,5 point”, a-t-elle précisé.
La dirigeante met en avant “une culture client renforcée”, avec un dispositif d’amélioration de la qualité de service et des incitations et pénalités financières reposant sur la performance de l’opérateur.
Elle a cité comme priorités la régularité, l’information des voyageurs, leur satisfaction, la lutte contre la fraude, la lutte contre les tags…
Des bonus et malus plus saillants
Le nouveau contrat envisage comme pour les trains de banlieue de la SNCF un quadruplement des bonus possibles pour la RATP en cas de bons résultats, ainsi que des malus si les choses se passent mal, à 100 millions d’euros par an. Les enquêtes de satisfaction des voyageurs vont représenter le quart des critères pris en compte.
Le texte prévoit aussi, comme pour la SNCF, des remboursements automatiques des passes Navigo en cas de mauvaise ponctualité sur une branche du RER selon les modalités suivantes :
– Lorsque la ponctualité est inférieure ou égale à 80 % pendant 3 à 5 mois entiers (non nécessairement consécutifs) sur l’année civile : remboursement à la hauteur d’un demi-forfait mensuel ;
– Lorsque la ponctualité est inférieure ou égale à 80 % pendant 6 à 9 mois entiers (non nécessairement consécutifs) sur l’année civile : remboursement à la hauteur d’un forfait mensuel ;
– Lorsque la ponctualité est inférieure ou égale à 80 % pendant plus de 9 mois entiers (non nécessairement consécutifs) sur l’année civile : remboursement à la hauteur d’un forfait et demi mensuel.
Par ailleurs, la compagnie publique devra rembourser systématiquement les voyageurs si le service minimum (de33% sur les branches de RER sur la journée, et 50% sur le métro et le réseau de surface aux heures de pointe) n’est pas réalisé en cas de grève.
Sécurité
Concernant la sécurité, Île-de-France Mobilités augmentera les moyens accordés à la RATP afin d’accroître les effectifs du GPSR (Groupe de protection et de sécurisation des réseaux) de 23 agents supplémentaires. “La RATP devra également faire davantage appel à la sécurité privée (au total plus de 100 agents) afin d’offrir une gamme complète de prestations de sécurité. Île de France Mobilités demande par ce contrat à la RATP à renforcer la lutte contre le harcèlement dans les transports”, indique IDFM.
La présidente de la RATP, Catherine Guillouard a qualifié le contrat de “novateur et stratégique”, relevant qu’il prépare “de façon structurée” l’ouverture à la concurrence. Les bus de la Régie seront en effet redistribués après appels d’offres, le 1er janvier 2025.
Les investissements passent de 1 à 1,6 milliard d’euros par an
Le contrat prévoit aussi une augmentation de 60% des investissements, à 1,6 milliard d’euros par an, notamment sur le RER B, les métro et le verdissement des bus.
Ces investissements comprennent notamment le renouvellement du matériel roulant, avec des nouveaux trains sur le RER B dont les premières rames seront livrées d’ici fin 2025.
Lire : RER B: Alstom se rabiboche avec ses donneurs d’ordre
Au programme également, le renouvellement des métros avec des nouveaux trains MF19 d’ici 2033. Le matériel roulant du tramway T1 sera aussi renouvelé avant fin 2024, et les bus diesel doivent s’effacer d’ici fin 2025.
Enfin des toilettes en gare!
Côté hygiène, le réseau de transports francilien va essayer de faire un effort avec un objectif de 100 toilettes en gare d’ici 2024. Indispensable en termes d’image avant les Jeux Olympiques.
L’intermodalité doit par ailleurs être renforcée avec une première phase de déploiement de 5000 places de stationnement vélos plus 5 000 autres à l’étude, ainsi qu’un programme de développement des écostations bus (47M€ contre 23M€ sur le PQI précédent).
Concernant la qualité de l’air, le contrat prévoit d’investir à hauteur de 57 M€ dans l’amélioration de la ventilation du réseau souterrain RATP. La surveillance des particules ultra fines va aussi être renforcée avec un investissement de 300 000 € dans des matériels de mesure qui viendront compléter les outils de mesure déjà présents dans 3 stations et gares.
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