Un pavillon ayant appartenu à la famille Barreau, créateurs des dentifrices Email Diamant à la fin du XIXe siècle a été démoli le semaine dernière au Perreux-sur-Marne, au grand dam des défenseurs du patrimoine local.
Hasard du calendrier, c’est autour des journées du patrimoine que les pelleteuses ont entamé la démolition du pavillon de la propriété Barreau, au 34 avenue Ledru-Rollin. Le sort de cette maison remarquable a été scellé au printemps 2017 lorsque Accueil Immobilier, un promoteur francilien, a obtenu un permis de construire pour y bâtir une résidence de grand standing sur cinq étages.
“D’après les témoignages que nous avons recueillis, il y avait eu des travaux de remise en état. Des personnes qui ont pu se rendre à l’intérieur nous ont décrit de beaux plafonds décorés. Il est désolant que les propriétaires aient préféré céder ces bâtiments absolument superbes contre des euros sonnants et trébuchants”, estime Françoise Saunier-Laporte, présidente de l’association Agir pour le Perreux (APLP 94). La plus vaste parcelle de l’emprise du futur programme immobilier a été vendue fin novembre dernier pour un montant de 1,8 million d’euros et comprenait le pavillon de 123 m2 ainsi que 1000 m2 de terrain.
Dans le voisinage, la disparition du pavillon a fait réagir dès les pancartes annonçant l’arrivée d’une future résidence et, au cours de cinq dernières années, des procédures ont été lancées par les riverain, qui ont abouti à la modification à plusieurs reprises du permis de construire.
L’architecte des bâtiments de France a même manifesté son désaccord sur la démolition du pavillon et demandé son classement sur la liste des bâtiments remarquables inaliénables de la ville, par courrier à la mairie.
La maire dénonce la pression accrue des promoteurs … et de l’État
De son côté, la maire, Christel Royer, reconnaît la voracité des promoteurs qu’elle explique par un droit de l’urbanisme contraignant les communes à densifier. “Les plans d’occupation des sols (POS) étaient des outils bien plus efficaces pour protéger le cadre de vie. Nous pouvions par exemple différencier les parcelles et les réserver à l’habitat pavillonnaire ou au collectif. Nous avions également le pouvoir d’établir un coefficient d’occupation des sols. Avec le PLU (Plan local d’urbanisme), nous n’avons plus que des mesures indirectes (hauteur, gabarit, prospect et recul) pour agir. C’est la raison pour laquelle nous avons attendu jusqu’à fin 2016 pour dresser notre plan local d’urbanisme. La conséquence a été immédiate avec un lobbying épouvantable auprès des propriétaires de pavillons et 25 permis de construire déposés en 6 mois”, explique-t-elle. Le permis accordé au promoteur Accueil Immobilier remonte à cette période.
Depuis, la commune a mis le holà en modifiant à plusieurs reprises son PLU, tout en expliquant accepter les projets lorsqu’ils se situent à proximité des grands lignes de transport en commun et sur les grands axes communaux. La propriété du 32 avenue Ledru-Rollin est justement située à 200 mètres de la gare Nogent-Le Perreux. “La ville doit évoluer, il faut que nos jeunes et nos seniors puissent continuer à pouvoir vivre ici. Et pour favoriser cette mixité sociale, nous réservons 30% de tous nos programmes au logement social”, défend la maire. Une obligation pour la commune qui fait partie des villes carencées en logement social dans lesquelles la préfecture pris la main sur les permis de construire.
“Nous sommes pris en étau entre un État qui nous contraint à construire sur la ville et une population qui est attachée à son cadre de vie et nous reproche de ne pas le défendre”, résume Christel Royer.
L’association Agir pour le Perreux, elle, milite désormais aussi en direction de la préfecture du Val-de-Marne et obtenu de premières victoires. L’Etat a ainsi déjà refusé d’accorder un permis pour un programme sur l’emprise d’une villa en meulière de l’avenue Brossolette au motif qu’il ne s’insérait pas bien dans son environnement. L’association et les riverains avaient lancé l’alerte cet hiver.
C’est quand même extraordinaire toutes ces remarques pleurnichardes.
C’est à croire que le droit de propriété n’existe plus dans notre pays!
pas un mot contre les propriétaires qui vendent au plus offrant leurs (pas toujours) belles maisons. Et que dire de tous passéistes qui veulent que rien ne change autour d’eux.
ceux-là même qui habitent dans des immeubles construits également sur les décombres de belles maisons mais qui voudraient qu’une fois installés là, il n’y ait surtout plus d’autres immeubles qui se construisent autour d’eux.
On détruit une jolie maison pour construire un immeuble à 200 mètres d’une gare et les réseau sociaux s’agitent. Le Perreux n’est plus un quartier paisible et Nogent, nous sommes en 2021, Cette ville est desservie par 2 autoroutes, 2 gares et bien une troisième beaucoup de parisiens veulent s’y installer alors oui, on y construit des immeubles; la belle affaire!
Que ceux qui s’agitent se présentent aux élections locales pour changer les choses au lieu de faire de l’agitation Politique sous couvert de la défense du cadre de vie.
Quelle tristesse! de dilapider ce beau patrimoine… Tout bétonner n’apportera rien aux futurs habitants mais beaucoup aux spéculateurs… Ils construisent à leur façon sans se soucier du réel besoin… Il est impératif de revoir le Renouvellement Urbain sur toutes ces coutures!!!
Entièrement d’accord
Nous villes sont gérées par des maires d’une nullité effarante. Quand des lois leur donnant moins de pouvoir, ils sont venus des potentats insupportables pour être polie. Ils n’ont aucun respect du passé, rien.
C’est partout en France le même scénario, les communes détruisent leur patrimoine avec la même logique : des logements sociaux avec un taux supérieur de 25% pour se constituer un électorat social et des logements privatifs pour accroitre les revenus de la taxe foncière.
L’exemple le plus scandaleux et la vente du château de Grignon.
Promoteurs et politiques fonctionnent en harmonie.
votre électorat social, d’ailleurs, ne vote même plus
la politque des quotas sociaux lui suffit bien
Une inexactitudes dans cet article :
Le 34 av Ledru Rollin a été acheté 3,1 millions d’€ (et non 1,8) La deuxième villa du 32 a été achetée 1,9 M € par le promoteur.
Et tout cet argent pour les démolir !!
Plusieurs rectifications aux propos de Mme le Maire :
Depuis le début du dossier (2017), la mairie a toujours été du côté du promoteur : elle n’a pas répondu au recours gracieux des voisins et s’est opposée, avec Accueil Immobilier, aux recours contentieux déposés au Tribunal Administratif.
Il y avait pourtant non respect de plusieurs règles du PLU dans le PC et les Modificatifs.
L’opposition à la démolition de l’Architecte des Bâtiments de France, formulée pour chaque dossier PC et Modificatifs, n’a jamais été prise en considération lors de l’instruction par la Mairie du Perreux. Alors que l’Article R 111-27 du code de l’urbanisme le permettait lorsque le projet “porte atteinte au caractère et à l’intérêt des lieux”.
De plus, la commune pouvait exercer son droit de préemption dont elle dispose depuis 1995 sur l’ensemble de la commune !!!
Mme le maire déplore la pression des promoteurs, mais ne fait rien pour l’endiguer ou tout au moins la canaliser. Il est même annoncé dans des conventions PUP signées par la commune avec des promoteurs qu’il y aura 1800 logements (privés) construits sur le seul seul quartier Joncs Marins/Leclerc !
quelle honte de détruire de si belles maisons. ca ne va jamais s’arrêter cette course aux logements sociaux et autres pour faire du fric. et on bétonne à tout va.. après on s’étonne que ces constructions excessives provoquent des inondations. Epoque d’inconscients qui ne pensent qu’à se remplir les poches.
et la Maison de la famille du prisonnier du Perreux, créée par Pétain, elle n’existe plus non plus, bien sûr
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