Présenté mi-décembre par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), le projet de nouveau plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) a déçu les associations de défenses des riverains de l’aéroport d’Orly et inquiète les élus. Le plan, qui augmente considérablement la zone concernée autour de l’aéroport, impacte le devenir urbain des villes et fait craindre des augmentations de bruit.
Ce projet sera discuté mardi 26 janvier en Commission consultative de l’environnement (CCE) à la préfecture du Val-de-Marne, et les associations comme Drapo ont d’ores et déjà appelé à un rassemblement devant la préfecture. Un vœu et une motion doivent aussi être présentés au Conseil de territoire Grand Orly Seine Bièvre. En attendant, le maire de Villeneuve-le-Roi, Didier Gonzales (LR), organisait une conférence de presse ce jeudi en présence d’autres maires, ainsi que le président la Métropole du Grand Paris et la présidente du Conseil régional.
Si les maires n’ont pas été destinataires de ce document de travail, l’édile villeneuvois a été consulté en tant que président de Bruitparif, et l’extension des zones couvertes par le projet de PPBE l’a fait bondir. En cause : une extension très importante des zones concernées.
Actuellement, le plan actuel distingue des zones de bruit fort, dites A et B, et une zone de bruit modéré, dite C, dans laquelle des règlements d’urbanisme s’appliquent. Le projet vise à étendre cette dernière zone de 5 000 à 13 000 hectares, et a créer une quatrième zone (dite D, de moindre exposition).
Cette mesure vise à éviter de construire autour autour des aéroports en sachant d’avance que les habitants seront gênés par le bruit des avions. Problème : contrairement à nombre d’aéroports situés à l’extérieur des agglomérations, l’aéroport d’Orly s’est installé dans une zone déjà peuplée. “Au lieu d’éviter une urbanisation sur une zone vierge, ce plan empêche toute mesure d’urbanisme dans des villes déjà existantes. Or, pour qu’une ville vive, elle doit pouvoir muter, se transformer. Ce plan va empêcher toute transformation”, alerte le maire qui aurait préféré voir une extension du couvre-feu. Et l’élu de s’inquiéter, avec cette extension du plan, d’une augmentation du bruit des avions.
Certaines communes, qui n’étaient pas dans la zone, se retrouvent également englobées, à l’instar de Boissy-Saint-Léger.
“Nous sommes un peu surpris de l’extension de ces zones alors que l’on nous dit par ailleurs que les avions sont de moins en moins bruyants”, s’interroge-t-on également au cabinet de la maire d’Orly, ajoutant avoir pourtant rencontré la nouvelle directrice de l’aéroport, Camille Coutard, et évoqué avec elle une réflexion sur un allongement du couvre-feu.
La crainte d’une paupérisation des villes sous les couloirs aériens
Plus d’une centaine d’élus et de représentants de la société civile se sont donc retrouvés ce jeudi pour exprimer leur mécontentement et préparer la riposte. «Bienvenue dans l’appartement témoin de la zone C. C’est un vrai bonheur. Baisse de la valeur patrimoniale de vos biens de 25 à 30%, perte de 5000 habitants, augmentation de l’habitat indigne. Le plan de prévention du bruit est le bon outil pour empêcher les gens de s’installer sous les avions, mais pas quand les populations étaient là avant ! Avec cette extension, nous ne pourrons plus travailler efficacement à l’attractivité de nos cœurs de ville. C’est une déclaration de guerre contre les riverains», s’alarme Didier Gonzales avant de laisser la parole à la présidente du Conseil régional, Valérie Pécresse (Libres). «L’État va créer de la nouvelle paperasse, de nouveaux formulaires, de nouvelles contraintes. Avec la baisse de 66% du trafic aérien en 2020 et le retour aux chiffres de 2019 d’ici 4 à 7 ans, c’est le moment de réfléchir à la transition écologique de tout le secteur. La région va proposer de réviser la classification des aéronefs, la mise en place de malus sur les appareils les plus bruyants, le passage du couvre-feu de 23h30 à 23 heures, d’augmenter les sanctions pour les manœuvres pendant le couvre-feu, et voteront jusqu’à 500 000 euros de crédits pour l’insonorisation. Nous devons nous fixer une ambition collective», enjoint l’ancienne ministre.
Patrick Ollier (LR), président de la Métropole du Grand Paris, a lui défendu son plan de prévention du bruit métropolitain. «Nous avions déjà fixé nos ambitions dans ce document qui reprenait une disposition législative adoptée en 2009 à l’unanimité des parlementaires, toutes tendances politiques confondues. Les arrières pensées de l’État ne peuvent pas aller à l’encontre de la volonté exprimée par l’assemblée nationale !».
Une lettre adressée au premier ministre pour demander l’abandon de cette proposition va être envoyée après avoir fait le tour des mairies et collectivités pour récolter des signatures d’élus. Pour l’instant, une centaine d’entre eux ont accepté d’adosser leur nom au document.
Rassemblement devant la préfecture
A l’issue des prises de parole, le président du DRAPO, un collectif d’association de riverains, Gérard Bouthier, a par ailleurs invité les élus et les responsables associatifs à se rendre ce mardi matin, dès 9h30, à la préfecture du Val-de-Marne, pour assister à la fameuse commission consultative. «Seuls une vingtaine d’élus peuvent y siéger mais en y assistant en nombre, nous pourront mettre la pression sur le préfet».
Motion et vœu au Conseil de territoire
Le Conseil de territoire du Grand Orly Seine Bièvre devrait aussi prendre position avec un vœu et une motion sur le sujet.
est raisonnable de laisser construire et donc de s’installer de nouveaux habitants dans une zone fortement polluée par le bruit des avions alors que bruit parif donne 37 mois d’espérance de vie en moins pour Ablon et Villeneuve saint Georges, 34 mois pour Villeneuve le roi .
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