“A la suite de l’agression mortelle dont a été victime l’une des collaboratrices de Pôle emploi ce matin, les agences Pôle emploi seront fermées au public demain vendredi 29 janvier”, fait savoir la direction régionale de Pôle Emploi ce jeudi.
Un soutien psychologique a d’ores et déjà été proposé aux agents, indique la direction.
Ce jeudi matin, un homme a tué par balles une conseillère Pôle Emploi à Valence, puis une salariée d’une entreprise ardéchoise où il avait travaillé, avant d’être interpellé et placé en garde à vue.
Vers 8H30, cet ingénieur sans emploi de 45 ans, inconnu des services de police, est entré dans une agence de Pôle Emploi de la préfecture de la Drôme et a mortellement touché une employée de 53 ans.
Il “s’est adressé à une employée, sans qu’on sache s’il la connaissait et, très vite, il a fait feu à une reprise avec une arme, la blessant mortellement au thorax”, a détaillé à l’AFP le procureur de la République à Valence, Alex Perrin.
“Ma conjointe, qui était chez nous, a entendu un bruit de pétard soudain. Après pompiers, police… On ne pense pas à ce genre de situation, là, à Pôle emploi, dans une rue assez calme“, a réagi auprès de l’AFP Aurélien Bourgin, 23 ans, qui réside en face de l’agence.
“A priori il n’avait pas un comportement agressif, jusqu’au moment où il fait feu avec une détermination réelle pour tuer”, a ajouté plus tard M. Perrin devant la presse.
Une cellule psychologique a été mise en place à Valence et une quinzaine de personnes s’y sont présentées jusqu’en début d’après-midi.
“C’est la stupeur, la tristesse et la sidération face à cet acte totalement imprévisible et gratuit”, a commenté le maire LR de Valence, Nicolas Daragon. “Cet homme a travaillé il y a dix ans dans la région”, a-t-il ajouté, confirmant que le suspect n’habitait plus à Valence et n’était plus inscrit à Pôle Emploi Valence depuis 2013.
L’homme a ensuite parcouru 10 km en voiture pour gagner les locaux d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de véhicules de collecte de déchets à Guilherand-Granges (Ardèche), sur l’autre rive du Rhône.
Sur place, “il a demandé à avoir un contact avec un cadre et a rapidement fait feu sur une employée de 51 ans, atteinte à deux reprises mortellement” à l’abdomen et au visage, a précisé M. Perrin. Selon lui, l’homme aurait été employé dans cette société entre 2008 et 2010, mais résiderait désormais dans la région de Nancy.
La société Faun Environnement emploie 200 personnes sur le site. Une quarantaine de salariés étaient présents au moment des faits, selon la mairie de Valence.
L’homme a ensuite pris la fuite, empruntant un pont à contre-sens en direction de Valence, mais son véhicule a percuté une voiture de police qui tentait de l’intercepter. Sa voiture avait pu être identifiée grâce à un agent de Pôle Emploi ayant relevé sa plaque d’immatriculation.
Le suspect a pu être interpellé et placé en garde à vue pour 48 heures à partir de 9H15, a indiqué M. Perrin.
Le mobile de cet acte aux airs d’expédition désespérée demeure inconnu pour l’heure. “À ce stade, on ne sait rien de ses motivations” mais “on pense vraiment qu’il y avait une préméditation”, a dit en fin d’après-midi le procureur, qui a ouvert une enquête pour “assassinats”, confiée à l’antenne de Valence de la police judiciaire de Lyon.
M. Perrin, qui n’a pas relevé de “logique particulière” dans ce geste a par ailleurs indiqué être informé du lien suggéré par certains médias entre cette affaire et la découverte, mardi, du corps d’une femme tuée par arme à feu à Wolfgantzen (Haut-Rhin), mais ce lien est pour lui “prématuré”. “Rien n’est pour l’instant avéré”, a-t-il insisté.
Les agences Pôle Emploi d’Auvergne-Rhône-Alpes ont fermé leurs portes jeudi et les 900 du territoire resteront fermées vendredi. “C’est un sentiment d’émotion et de sidération”, a confié à Valence Jean Bassères, directeur général de Pôle Emploi.
“On est tous choqués, dans la colère et le recueillement”, a réagi de son côté Nathalie Delbaere, déléguée centrale CGT. “Il faut que notre direction s’interroge maintenant pour savoir ce qui s’est passé, car la maltraitance des demandeurs d’emploi entraîne la maltraitance des agents”, a-t-elle relevé.
“Ce qui s’est passé là, n’est jamais arrivé. C’est invraisemblable. Il peut y avoir évidemment des demandeurs d’emploi qui sont dans la détresse, qui peuvent parfois avoir des agressions verbales sur des agents de Pôle Emploi, mais là je pense qu’on est dans autre chose”, a répondu Mme Borne
“En solidarité avec la famille de la victime, ses proches et l’ensemble de ses collègues, une minute de silence sera respectée à midi dans tout l’établissement. Ce temps permettra aux équipes de Pôle emploi de se recueillir”, indique la direction Ile-de-France de Pôle Emploi.
Les services de Pôle emploi restent accessibles à distance.
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