Ce jeudi 27 mai à l’université Paris Est Créteil (Upec), se tenait la douzième distribution alimentaire organisée par les associations étudiantes et le service vie de campus depuis le début de la crise sanitaire, en parallèle d’une table-ronde sur la santé mentale. Depuis les premiers confinements, la précarité matérielle et la détresse psychique constituent en effet les deux fléaux qui frappent les étudiants, les deux n’étant parfois pas sans lien.
“J’ai déjà eu des étudiants âgés, des masters, qui venaient expliquer qu’ils n’avaient plus de travail, plus d’argent, qu’ils allaient se faire expulser. La fracture entre les classes sociales s’est creusée”, confie Hervé Jami, médecin et directeur du Service de santé universitaire (SSU).
Sur le plan matériel, des distributions alimentaires ont été régulièrement mises en place et ce jeudi encore, ce-sont 120 étudiants qui sont repartis avec des produits de première nécessité.
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Sur le plan psychologique, le SSU s’est rapidement retrouvé débordé et a du inventer de nouvelles formes d’accompagnement. “Pendant le premier confinement, il y a eu une explosion de consultations psy. Mais on était presque déjà saturé, on proposait déjà 250 consultations par mois, avec 4 psychologues à mi-temps. Le délai d’attente pour avoir un rendez-vous est passé de 4, 5 jours à 3 semaines, ce n’est pas raisonnable. On laisse 200, 300 étudiants en détresse” indique Hervé Jami. C’est dans ce contexte qu’a été initiée la plateforme d’écoute Etudiants Ile-de-France, fin 2020, qui permet des téléconsultations gratuites et anonymes avec des psychologues.
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“On va tirer les expériences de cette crise et changer nos manières de travailler, on a constaté qu’on pouvait travailler à distance, qu’on pouvait aider les gens médicalement à distance. On a aussi pris conscience de la difficulté des étudiants. On a toujours pensé que c’était des jeunes privilégiés, qui ont la chance de faire des études. Pourtant ils subissent une très forte précarité et les ravages psychologiques sont nombreux”, pointe Hervé Jami. Aller au devant des problèmes psychologiques, de la dépression, pour ne
Pour la fondation FondaMental, à l’origine de cette plateforme, les conséquences psychologiques de la crise sanitaire seront catastrophiques et il est nécessaire de prendre les devants dès à présent.
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