Un temps suspendus par une décision de justice, les travaux du futur train rapide CDG Express vont reprendre sur 80% des chantiers, là où aucune espèce protégée n’a été localisée, ont indiqué mardi les responsables du projet.
Le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) avait annulé début novembre une dérogation à l’autorisation environnementale permettant au CDG Express de traverser des zones où vivent des espèces protégées.
“On a été obligé d’arrêter tous les travaux” qui avaient commencé sur les 32 km du tracé de ce train rapide qui doit relier l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle au centre de Paris, a indiqué à des journalistes Grégoire Marlot, président de l’entreprise Gestionnaire d’infrastructure CDG Express.
“On a mobilisé un écologue, un expert des espèces protégées”, qui a inspecté le tracé en décembre, a-t-il ajouté.
Le spécialiste en a trouvé sur 20% des chantiers, qui restent à l’arrêt. Il s’agit en particulier de lézards qui logent dans le ballast, a relevé M. Marlot.
“80% [des chantiers] ont commencé à reprendre la semaine dernière, et jusqu’à la mi-février”, dans l’attente d’une nouvelle visite de l’écologue fin mars, a-t-il ajouté.
L’État, SNCF Réseau et le Gestionnaire d’infrastructure CDG Express ont fait appel de la décision du tribunal administratif, demandant un sursis à exécution qui permettrait de reprendre les travaux partout dans l’attente d’un nouveau jugement.
“Si on n’a pas le sursis, le planning de toutes (les) opérations va être remis en cause”, s’est inquiété M. Marlot.
Sur un budget total de 2,2 milliards d’euros, 537 millions vont directement à la modernisation de la ligne B du RER, qui dessert la banlieue nord de Paris, et les plannings de travaux sont mêlés, a-t-il rappelé.
“Tous les projets de l’axe nord ont été étudiés ensemble, et les réétudier serait extrêmement long”, a ajouté Alexandra Locquet, directrice générale du Gestionnaire d’infrastructure –qui regroupe Aéroports de Paris (ADP), SNCF Réseau et la Caisse des dépôts.
Le CDG Express doit théoriquement ouvrir fin 2025. Si les retards dus au confinement du printemps ont été rattrapés, il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences de la décision du tribunal, selon les deux responsables.
Le tribunal de Montreuil n’estime pas “qu’une reprise de la croissance de trafic aérien puisse être anticipée à la date prévisible de mise en service de l’infrastructure litigieuse”, qui selon lui ne répond pas “à des raisons impératives d’intérêt public majeur”. D’où l’annulation de la dérogation.
Le Gestionnaire d’infrastructure conteste cette interprétation, estimant que le trafic aérien sera revenu à la normale à l’ouverture de l’ouvrage.
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