Augmenter la capacité du MIN de Rungis tout en doublant son implantation d’un site au nord de l’Ile-de-France, et développer une production agricole dédiée, tel est l’enjeu du projet Agoralim en cours à la Semmaris, la société d’exploitation de ce marché de gros, partiellement dévoilé ce vendredi suite aux annonces de Jean Castex en visite dans le triangle de Gonesse. En Val-de-Marne, le projet suscite l’interrogation.
Le projet a été révélé suite à la venue du Premier ministre au triangle de Gonesse pour confirmer le déploiement de la ligne 17 du Grand Paris Express et annoncer un “plan Val d’Oise” pour compenser l’arrêt du projet Europa City. “17 % des Valdoisiens vivent sous le seuil de pauvreté. La plupart d’entre eux sont concentrés à quelques kilomètres d’ici, dans les villes voisines de Sarcelles, Villiers-le-Bel, et Garges-lès-Gonesse”, a rappelé Jean Castex.
Parmi les enjeux de territoire énoncés par le chef du gouvernement, le désenclavement avec non seulement un volet transports (maintien de la ligne 17 et maillage avec la ligne H et de nouvelles lignes de bus) mais aussi du développement économique d’intérêt régional sur place. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet d’extension du MIN de Rungis.
Le projet doit être finalisé d’ici l’automne
“Comme le département du Val-d’Oise a une longue histoire agricole, notamment sur les terres de la Plaine de France, je demande à la Semmaris de localiser ce projet dans l’est du Val-d’Oise en s’appuyant sur une plateforme logistique située à proximité. Le projet précis devrait être, cher Stéphane Layani, finalisé avant la fin de l’automne 2021 après une phase de concertation que je souhaite la plus large possible”, a motivé le ministre. “Agoralim, c’est l’opportunité de créer plusieurs milliers d’emplois directs et, au-delà, de favoriser un écosystème attractif et innovant au service du développement territorial du département.”
Développer un pôle autour de l’alimentation et des circuits courts
Jean Castex a précisé que la partie sud de la ZAC, d’environ 70 hectares, pourrait accueillir en lien avec le projet Agoralim, un pôle d’attractivité autour de l’alimentation, des circuits courts et de la production agricole de proximité.
Double implantation et filière agricole en circuit court
Pour la Semmaris, société d’économie mixe qui exploite le marché, l’enjeu est à la fois de disposer d’une deuxième plate-forme de distribution au nord de l’Ile-de-France pour faciliter la logistique de transport, mais aussi de développer de la production agricole locale. “Je remercie le Premier ministre de sa confiance. Agoralim est un très beau projet au service des Franciliens. La Semmaris mettra toutes ses compétences autour de ce projet de développement agro-écologique qui s’appuiera sur le savoir-faire de Rungis”, a réagi Stéphane Layani, président de la Semmaris.
“Depuis 50 ans qu’il est situé à Rungis, le Marché a grandi en même temps que l’environnement a évolué (augmentation de la population, dynamisme croissant de la région). Désormais, il est plus difficile d’y accueillir de nouvelles entreprises en son sein”, motive la Semmaris dans un communiqué. “Le projet comporte un espace de production agricole sur le Triangle de Gonesse et une ou deux plateformes de distribution situées à proximité. Ce projet contribuera à assurer avec succès la mission que l’État lui a confiée : assurer l’approvisionnement en denrées alimentaires de 18 millions de consommateurs.”
Le MIN de Rungis en bref
Plus important marché de gros du pays, le MIN (Marché d’intérêt national) de Rungis est actuellement positionné sur 234 hectares sur les communes de Rungis et Chevilly-Larue. Il accueille 1209 entreprises, 12 000 salariés et voit transiter chaque année quelque 2,8 millions de tonnes de produits, pour certains en partie transformés sur place, pour un chiffre d’affaires de 9,4 milliards d’euros. Le site accueille aussi des activités connexes comme des centres de formation et un incubateur.
Concernant la production agricole locale, l’objectif est de contribuer au développement des circuits courts. Cela devrait aussi concourir au maintien de l’agriculture locale. “Ce projet, bénéfique au développement territorial, a pour objectif de donner un élan écologique et économique à ce territoire. Il visera notamment à favoriser le développement de la production locale et des circuits courts, en ligne avec les nouvelles attentes des Franciliens en matière de consommation de produits frais”, poursuit la Semmaris.
Le Val d’Oise applaudit
“L’implantation d’un projet d’extension de Rungis autour des circuits-courts et des productions locales est une opportunité pour notre territoire de créer un pôle d’excellence pour l’alimentaire et de soutenir la mutation de l’économie agricole”, a salué pour sa part Marie-Christine Cavecchi, présidente (LR) du Conseil départemental du Val-d’Oise. Les maires de Gonesse et Goussainville avaient quant à eux fait savoir par courrier qu’ils étaient prêts à accueillir la future extension de Rungis le long de la route de Roissy, sur environ 150 hectares.
Le Val-de-Marne s’inquiète pour le devenir du site de Rungis
Dans le Val-de-Marne, le projet suscite davantage d’interrogations et le président du Conseil départemental, Christian Favier, a de son côté publié un communiqué pour réclamer des explications. “La création de ce nouveau site impliquerait le déplacement d’activités du MIN de Rungis sur des terres agricoles. Une telle perspective exige, de mon point de vue, une concertation publique avec toutes les collectivités concernées, dont les collectivités actionnaires de la Semmaris et tous les acteurs économiques du secteur. Par ailleurs, des garanties doivent être apportées immédiatement par l’Etat sur les conséquences de long-terme en matière d’emplois et d’investissements sur le site historique de Rungis. Je pense tout particulièrement à la poursuite de la modernisation des équipements, à l’accompagnement de l’arrivée de la ligne 14 du métro mais aussi à la remise en place du terminal ferroviaire. Quelques jours après le vote de la loi dite « Climat », un engagement ferme de l’Etat sur ce dernier point aurait fait sens. Il n’en a rien été”, enjoint le président du département. “Bénéficiant d’une implantation exceptionnelle, le MIN de Rungis ne peut pas être dépossédé d’un seul emploi, ni d’un euro d’investissements. Au nom du Conseil départemental, je demande donc à l’Etat des précisions quant aux conséquences à court, moyen et long-terme, pour le Val-de-Marne, de ces annonces.”
“Ce projet, j’insiste, sera bien sûr complémentaire de Rungis au sud de Paris qui continuera ainsi sa magnifique transformation”, a indiqué sur ce point Jean Castex lors de son discours.
“La Semmaris travaille sur ce projet dans une démarche de co-construction avec l’ensemble des parties prenantes pour trouver l’implantation la plus adaptée à ses activités”, indique également la Semmaris qui précise que le projet sera soumis à l’approbation du Conseil d’administration de la Semmaris. Le capital de la Semmaris, société d’économie mixte, est actuellement détenu par l’Etat (33,34%), Predi Rungis (Crédit Agricole Assurances) (33,34%), la ville de Paris (13,19%), le Conseil départemental du Val-de-Marne (5,60%), la Caisse des Dépôts et Consignations (4,60%), et les professionnels (9,93%).
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Pourquoi un article avec près d’un an de retard?
Bonsoir tous.
Je ne crois pas même une nano seconde, aux dires de notre chef de gouvernement. En parlant des circuits courts, le triangle de Gonesse est agricole, gros, petits exploitants, comme petits maraîchers. ces derniers vont s’installer où après avoir été expulsés ???
A moins, à moins de faire des semis de radis, concombres, laitues et tout autres entre les bâtiments de Rungis Bis, ha ha!!! Oui, là il y aura le circuit court. Rigolade…
Pourtant notre premier ministre, n’est pas sorti des salons dorés de l’Ouest Parisien.
Il vient bien d’une région où certains ont du mal à s’agrandir, pour desservir localement leur production.
Au minima, tous ces expulsés devront et pourront se réinstaller à pas moins de 50 kilomètres.
Alors le circuit court est très mal calculé.
Connaissant bien ce coin, dont j’ai usé le bitume quelques années, cette ex nationale N°2, maintenant D317 était le royaume des maraîchers, à droite, dans le sens Paris Province. Puisque qu’à gauche, c’est le site de l’aéroport du Bourget. Une holding qui a su tirée profit de ces expulsions, c’est Géodis/ Calberson et bien d’autres. Comme si son implantation en zone d’Aulnay ne lui a pas suffit,( Géodis/Calberson). Cette zone dont j’ai parlé, il y a quelques jours et toujours pour le même sujet.
A moins de vouloir et ce n’est pas d’aujourd’hui, remontons à une quarantaine d’années en arrière. Que l’on veux faire manger des produits de basses catégories, de qualités médiocres aux Parisiens, aux profits des industries. Effectivement les taxes sur les Sociétés sont plus importantes, que celles des paysans. Et pourtant, c’est bien eux, qui remplissent nos ventres.
Avez-vous déjà gouté, croqué, un radis, petits pois, fraises venant d’un jardin communal, hors zone d’atterrissage , là les légumes sont aromatisés au kérosène ( délestage ) Ces petits producteurs donnent tout leur coeur à produire du bon du NATUREL. Que nos anciens ont connu. Que nous n’en connaissons pas les saveurs réelles., dommage pour nous consommateurs.
Pas grave, les industries qui s’implanteront nous ferons bien quelques petites pilules qui remplaceront tout ces bons produits.
Y aura bien du Mac Do, KFC et autres pour gaver les gens du coin et ceux qui iront travailler.
Mais nos chers dirigeants, ne s’approvisionnent pas en majorité sur ces sites. ils sont approvisionnés par les jardins du château de Versailles. Allez mettre vos pieds sous la table de la “cantine ” du Sénat. Le meilleur, du meilleur. Pas grave c’est le contribuable qui crache au bassinet.
Ce que je crains sur deux points,
1) un flop en toute beauté. 2) la construction d’une seconde gare des nuls ???
Seule l’avenir nous le dira.
Très cordialement, PAP
Oui, jusqu’à la seconde guerre mondiale, Paris était entouré d’une ceinture maraichère et fruitière (pommes et poires). Dans la partie sud, le réseau de chemins de fer départementaux et de tramway servait la nuit pour acheminer les produits jusqu’aux halles, et le lendemain les parisiens consommaient des produits récoltés la veille, à quelques km.
Maintenant, cette ceinture maraichère est devenue ceinture de béton, et les produits font des centaines de km en camion avant d’être distribués …
Comme vous, dans ce contexte, je ne peux plus croire au bla bla sur les circuits courts, dans une France urbanisée à 80 %. L’Ile de France c’est 12 M d’habitants dans un rayon de 40 km autour de Notre-Dame, et la seule ville de Paris (le département 75) consomme 2 700 t de produits frais chaque jour.
Mais Annie Dingo va les produire sur les toits et dans les sous sol abandonnés !!!
très bien ce doublon, cela réduira la circulation des poids lourds dans le val de marne
S’il fallait une preuve de plus de l’incompétence de Christian Favier, la voici.
Allez en juin on change. Ca ne pourra pas être pire.
Une fois de plus, le Président Favier excite les peurs et autres angoisses collectives, à des fins que chacun devine: préserver le pouvoir de l’appareil communiste dans le Val de Marne et tampis pour les habitants du Val D’Oise, pour qui, naturellement, le droit à l’emploi, qui plus est, écolo compatible, peut attendre ..!
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