Un trou d’un centimètre et quelques petites ouvertures millimétriques, voilà qui a suffi pour auto-transplanter le rein d’un patient. Débranchement du rein, lavage, stockage et rebranchement à la vessie ont été intégralement réalisés à l’intérieur du corps, sans bistouri, grâce à un robot chirurgical et de larges écrans. Une première réalisée le 20 janvier à l’hôpital Bicêtre (AP-HP) du Kremlin-Bicêtre. Explications.
Le patient, d’une trentaine d’années, avait vu son uretère endommagée suite à des chirurgies antérieures. L’uretère, fragile, est pourtant absolument essentielle dans l’organisme. Il s’agit du canal qui relie le rein à la vessie. Chacun dispose donc de deux uretères, pour le rein droit et le rein gauche. Son uretère étant endommagée, le patient était équipé d’une sonde pour relier les deux organes, mais celle-ci était mal tolérée.
Pour éviter le recours à une sonde, le rein a donc été rapproché de la vessie et greffé directement sur les vaisseaux iliaques et la vessie. Une opération délicate nécessitant de retirer le rein de son emplacement initial, de le laver, de le refroidir et de le regreffer un peu plus loin, près de la vessie.
C’est toute cette chaîne d’opérations qui a été réalisée intégralement en coelioscopie, c’est à dire sans ouvrir complètement, en faisant juste un petit trou pour faire passer un robot téléguidé grâce une visualisation de la situation intérieure sur grand écran. L’équipe du docteur Bastien Parier, en collaboration avec le docteur Cédric Lebâcle, urologue du patient, s’est pour cela appuyée sur le dernier robot chirurgical da Vinci Xi, mis à disposition de l’hôpital depuis deux ans.
Si la première partie de l’opération a déjà été réalisée en coelioscopie, le caractère innovant de cette auto-transplantation intra-corporelle intégralement assistée par robot est d’avoir réussi à enchaîner les deux étapes, préparation et rebranchement du rein, en interne, explique le docteur Bastien Parier.
Une chirurgie nettement moins invasive qui a permis au patient de sortir au bout de deux jours au lieu de six, avec une “fonction rénale qui était la même qu’avant l’intervention”, ajoute le chirurgien urologue. La sonde a ensuite pu être retirée deux semaines plus tard.
Explications en vidéo :
Ce qui reste de la science fiction, en revanche, est de se miniaturiser pour aller soigner le patient de l’intérieur à bord de mini-vaisseaux. Pour cela, il reste le cinéma…
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