Manifestation | | 29/05/2021
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L’union -presque- sacrée des élus du Val-de-Marne contre une prison à Noiseau

L’union -presque- sacrée des élus du Val-de-Marne contre une prison à Noiseau © Amandine Vallée Limeil

Alors que la bataille entre la gauche et la droite fait rage dans le Val-de-Marne à un mois des élections départementales et régionales, les élus et parlementaires locaux ont remisé leurs tracts et sorti les écharpes tricolores pour marcher ensemble contre le projet de maison d’arrêt de 800 places à Noiseau. Seule la majorité présidentielle n’était pas de sortie.

Christian Favier et Olivier Capitanio sur la même photo, ces dernières semaines, c’est peu fréquent. Ce samedi 29 mai, le président PCF sortant du Conseil départemental comme le maire LR de Maisons-Alfort étaient pourtant bien au rendez-vous, à l’instar de plusieurs dizaines d’élus et parlementaires locaux, pour manifester avec le maire de Noiseau et les habitants contre le projet de prison confirmé fin avril par Jean Castex.

© Twitter L Carvounas

Absence de transports publics pour accéder au site, risque d’engorgement des routes, suppression des terres agricoles en principe strictement protégées par le schéma directeur régional, risque de télescopage avec le projet d’agro-quartier… les élus ne tarissent pas d’arguments pour refuser ce projet de prison, rappelant que le Val-de-Marne accueille déjà une grande maison d’arrêt à Fresnes, toujours en attente de travaux de remise à niveau, et que d’autres communes hors du département seraient volontaires.

Lire sur le sujet :
Prison à Noiseau : les élus locaux préparent la riposte
Noiseau organise une marche contre la prison
Noiseau : l’agro-quartier économique télescopé par le projet de prison (A noter que l’emplacement retenu ne sera finalement pas sur l’ex-site France Télécom mais à proximité, sur une parcelle qui n’est pas définitivement arrêtée.)

Maud Petit motive son soutien au projet

Dans le tableau tricolore composé par les élus ce samedi, manquaient en revanche à l’appel les représentants de la majorité présidentielle. N’étaient présents ni le maire voisin du Plessis-Trévise, Didier Dousset (Modem), ni la députée de la circonscription Maud Petit (Modem), ni encore le député LREM Laurent Saint-Martin qui avait été très actif aux côtés de la maire de Limeil-Brévannes pour éviter la prison de fin de peine un temps envisagée dans la commune. Dans un communiqué sur la sécurité publié sur le site du Modem, la députée motive sa position favorable au projet de prison, rappelant en préambule son souhait de privilégier le “triptyque” prévention, peines alternatives et réinsertion. Elle indique avoir rencontré les gardes des Sceaux successifs sur ce sujet et compris que le projet n’impacterait pas les programmes d’aménagement en cours, insistant sur le fait que les questions d’urbanisme et de sécurité aux abords du site ne seront pas écartées. “Les Noiséens contribueront à l’effort national d’augmentation du nombre de places de prison. En contrepartie, leur tranquillité, leur sécurité et l’aménagement de leur territoire devront être, coûte que coûte, garantis. Je m’y engage”, motive la parlementaire tout en rappelant que le projet de deuxième prison à l’est du département avait été envisagé dès 2005, initialement à La Queue-en-Brie.

De son côté, Laurent Saint-Martin, indique rester “dubitatif” sur le fait que c’est toujours un peu au même dans les mêmes territoires que l’on positionne les prisons, et dit “comprendre les maires” qui y sont opposés mais veut rester “solidaire” de la position de Maud Petit. “Je ne permettrais pas de faire de l’ingérence en allant sur les platebandes de la députée de la circonscription”, pointe-t-il, évoquant par ailleurs les “garanties” obtenues par celle-ci concernant la préservation du cadre de vie.

“Le moment n’est pas aux garanties mais au combat”

“La dernière fois que j’ai vu Eric Dupond-Moretti, il n’y avait pas Maud Petit”, précise de son côté Yvan Femel. “On ne nous a pas proposé de garanties mais des compensations. Or nous ne sommes pas à l’heure des compensations mais du combat. Je sais que les services du ministère vont envoyer de belles maquettes d’intégration dans le paysage mais tout cela me semble largement prématuré. Pour l’heure, le permis n’est pas signé et il n’y a rien à négocier!”

Pourquoi le projet est-il passé subitement de 700 à 800 places?

Désormais, le maire réclame à l’Etat une table ronde avec des élus et parlementaires locaux pour “trouver des alternatives”, et commencer par se demander “s’il faut plus de places dans le Val-de-Marne”. Au passage, le maire s’agace de l’inflation discrète du nombre de places prévues, passées subitement de 700 à 800 lors de la dernière présentation de Jean Castex, soit une augmentation de près de 15% sans explications complémentaires, “sans doute pour coller au plan 15 000 places après avoir annulé un projet ailleurs” estime l’élu qui regrette une communication ficelée juste avant la campagne présidentielle.

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