Réunis en AG ce midi, les professeurs du lycée Gutenberg de Créteil ont décidé de faire cours dans la cour ce mardi après-midi, pour protester contre plusieurs mesures comme la fin des secondes à 20 élèves et la fin de la rotation en septaine dans le cadre de l’enseignement hybride.
Dans ce lycée cristolien, les professeurs ont décidé depuis plusieurs années de s’organiser pour n’accueillir en seconde que 20 élèves par classe. “Le projet avait été mené avec la proviseure précédente, débattu pendant un an, et voté au Conseil d’administration. Cette organisation avait été choisie car cela apaise l’enseignement en seconde. Il n’y a plus de gestion de classe à faire, on peut vraiment s’occuper des élèves, faire des séances pédagogiques. L’idée est de mettre le paquet en second pour transformer les élèves de troisième un peu turbulents en élèves sérieux et autonomes. Et cela fonctionne, même s’ils un peu plus nombreux en première et terminale. Nous avons appris subitement la semaine dernière, sans concertation, que cette organisation était remise en question, et que les secondes passeraient à 22 élèves dès l’année prochaine”, détaille un professeur, délégué CGT.
Au rectorat, on explique que cette organisation ne permettait pas d’intégrer les heures de parcours avenir orientation dans la dotation horaire globale (DHG). “L’idée était de mettre l’accent sur l’orientation et cela a un impact sur la répartition des heures”, explique-t-on au cabinet de la direction académique départementale, ajoutant que la carte scolaire “se construit tout au long de l’année”.
L’autre sujet qui fâche concerne l’organisation de l’enseignement hybride. Jusqu’à présent, il était organisé en septaine. “Les élèves viennent du jeudi au mercredi, une semaine sur deux, de manière à avoir toujours plusieurs jours de cours par semaine”, détaille le délégué syndical. “Nous avons appris ce weekend le changement d’organisation au profit d’un jour sur deux car le recteur a estimé qu’il y avait un risque de décrochage. Nous veillons pourtant sur ce point avec des bilans réguliers et cette manière de procéder permettait de limiter la propagation du virus. Le changement s’est effectué dans la précipitation, sans consultation, alors que rien n’interdit cette organisation dans le bulletin officiel. Résultat : nous nous sommes retrouvés avec des classes en 100% présentiel ce matin et avons dû renvoyer des élèves chez eux.”
Ce midi, 35 à 40 professeurs se sont réunis en AG sur une soixantaine présents dans l’établissement, indique le délégué CGT, et ils ont ensuite décidé de faire cours dehors. Une initiative qui pourrait être reconduite demain.
Au-delà des deux changements d’organisation annoncés cette semaine, un événement avait déjà mis le feu aux poudres la semaine dernière. Lors d’une visio-réunion avec des inspecteurs de l’éducation nationale, les professeurs s’étaient notamment vu reprocher l’enseignement hybride en seconde. Un débat qui a passablement agacé les enseignants. “On a présenté notre manière de travailler en hybride mais on nous a demandé de repasser en présentiel. On nous a accusés de ne pas prendre en considération la détresse des élèves. Nous avons pris cela comme une insulte alors que nous sommes en permanence en lien avec eux par téléphone, Whatsapp… C’est vraiment dur à entendre”, souligne un autre professeur, présent à la visioc-réunion.
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