“Je tiens à vous confirmer l’attachement de l’État à la réalisation du projet. Je veillerai à ce que la préfète du Val de Marne organise l’enquête publique dès lors qu’Île-de-France Mobilités lui aura confirmé que le dossier proposé est suffisamment solide.” C’est en ces termes que Jean Castex a répondu ce jeudi 25 novembre à la présidente de région Valérie Pécresse pour donner son feu vert au lancement de l’enquête publique pour le prolongement du métro de la ligne 1 jusqu’à Fontenay, laquelle devrait déjà être en cours.
C’est en effet le 15 novembre qu’était initialement prévue le lancement de l’enquête publique relative ce projet dans les cartons de longue date. La douche froide produite par l’avis de l’Autorité environnementale et la contre-expertise du SGPI (Secrétariat général à l’investissement) qui passe au tamis tous les projets qui dépassent les 100 millions d’euros de participation de l’Etat ont toutefois incité la région à temporiser car ces avis risquaient de fragiliser l’enquête publique. Depuis la région a donc donc demandé à l’Etat de confirmer son soutien au projet, via une lettre de Valérie Pécresse au Premier ministre, tout en préparant des réponses argumentées au SGPI et à l’Autorité environnementale pour boucler le dossier d’enquête publique.
Concernant la signification de l’avis du SGPI, le Premier ministre s’explique dans sa réponse. “Je tiens à vous indiquer que cet avis a été rendu par des experts indépendants. Ceux-ci ont estimé identifier des points de fragilité de l’évaluation socio-économique au regard des instructions les plus récentes applicables. L’appréciation du SGPI sur le bilan socioéconomique semble notamment avoir été motivée par l’augmentation significative du coût intervenue entre la concertation préalable et le dossier soumis au SGPI. Cependant cet avis ne se substitue pas aux décisions de l’État sur le financement de l’opération en partenariat avec l’ensemble des collectivités concernées, au premier rang desquelles la Région Île-de-France comme cela est pratiqué sur l’ensemble des projets cofinancés dans le cadre des CPER. L’État a déjà témoigné de son engagement sur le projet en contribuant au titre du CPER précédent au financement des études préalables. Dès 2015, première année du CPER actuellement en vigueur, il a participé au financement du schéma de principe et du dossier d’enquête publique. Je vous confirme que l’État est et demeure attentif au bon aboutissement de ce projet.” Voilà qui va mieux le disant!
Le Premier ministre poursuit en rappelant l’annulation récente de plusieurs actes d’utilité publique de projets de transports collectifs suite à des contentieux afin d’insister sur la nécessiter de blinder au maximum le dossier d’enquête. “La sécurité juridique de ces actes constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour la réalisation effective de ces grands projets d’infrastructures, particulièrement lorsque les enquêtes d’utilité publique sont menées très en amont de la réalisation des projets sur la base d’études préalables”, souligne le chef du gouvernement.
Evalué à 1,5 milliard d’euros, le prolongement du métro jusqu’à Val-de-Fontenay, en passant par Montreuil est attendu à l’horizon 2035. Ses travaux ne pourront en effet commencer qu’à l’issue de ceux de la ligne 15 Est du Grand Paris Express. Il est toutefois nécessaire de lancer l’enquête publique rapidement pour poursuivre les études préalables et commencer à travailler sur les acquisitions foncières. Concrètement, l’enquête devrait démarrer début 2022, avant le début de la campagne présidentielle puis législative.
Ce prolongement de la plus ancienne ligne de métro parisienne, qui s’étend déjà jusqu’à la Défense à l’ouest, va contribuer à faire de Val-de-Fontenay le hub de l’est parisien grâce aux connexions avec le RER A, le RER E, le Grand Paris Express et aussi le prolongement du tramway T1. L’objectif est de renforcer le maillage des transports dans l’est de l’agglomération bien au-delà de Fontenay, jusqu’à la Seine-et-Marne. Les surcoûts des grands projets de transports publics franciliens comme le Grand Paris Express et le prolongement du RER E à l’ouest ont toutefois renforcé la vigilance sur leur modèle socio-économique et leur évaluation.
Au-delà de l’aspect économique, le projet devra aussi rassurer les riverains quant à la préservation du bois de Vincennes alors qu’une pétition a mis le feu aux poudres sur le sujet.
Pour récap des précédents épisodes, lire :
Enfin !
Un projet inutile dans un territoire déjà fortement urbanisé et bien mieux desservi que de nombreux territoires et d’IDF
Ce projet impacte un peu plus la Gare de Val de Fontenay. Ce projet est donC sous évalué pour respecter les critères socio économiques.
Tout prolongement de ligne de métro induit une augmentation des dysfonctionnements sur une ligne particulièrement importante.
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