Des produits dans les rayons et 60 caméras ainsi que 2000 capteurs sur 50 m2 qui détectent tout : les humains qui circulent, les produits qui sortent des rayons et se glissent dans le caddie… Le nouveau Carrefour flash se présente comme un concentré de technologie qui trace tout et dispense à la fois de passer à la caisse et de scanner soi-même ses courses.
Dans le petit magasin de 50 mètres carrés installé dans le 11ème arrondissement de Paris ouvert ce jeudi matin, on entre et on sélectionne ses produits comme n’importe où ailleurs. C’est au moment du paiement que la magie opère: pas besoin de sortir les articles de son sac, il suffit de se présenter devant une tablette et celle-ci affiche directement son contenu. Adieu donc l’étape du scan en caisse. On valide son panier sur l’écran et on paye en sans-contact directement sur la tablette, ou sur une caisse automatique.
Pour savoir quels produits ont été sélectionnés parmi les 900 références, 60 caméras observent le client depuis les murs et le plafond, via une technologie élaborée avec la start-up californienne AiFi. Un algorithme représente ensuite le client sous la forme de points et de traits, comme un petit bonhomme en bâton, qu’on peut suivre dans le magasin, jusqu’à la caisse. Près de 2 000 capteurs de poids disposés sur les étagères complètent le système, pour définir exactement quels produits ont été pris.
“On estime que le système est exact à 96%”, explique Miguel Angel González Gisbert, directeur technologie et data du groupe Carrefour.
Des petits panneaux expliquent les règles pour éviter les erreurs: si on vient en groupe, c’est celui qui paye qui doit prendre les produits et il faut éviter de se passer les produits de main en main, ou le système risque de manquer des produits.
Dans ce nouveau magasin, qui était auparavant un Carrefour Express, on ne trouve ni caissier ni caissière.
Les quatre salariés ont été formés pendant trois semaines à la technologie et s’occupent désormais de corriger les paniers en cas de problème, de conseiller les clients et d’entretenir les lieux. Si vous souhaitez acheter de l’alcool, c’est à eux de valider que vous êtes majeur. Sans cela, la commande est automatiquement bloquée.
Les employés sont aussi en charge des autres services du magasin, comme le drive piéton.
“On voulait faire un vrai magasin, et un vrai magasin c’est avec des employés”, dit Elodie Perthuisot, directrice exécutive e-commerce, data et transformation digitale du groupe. Les horaires sont aussi les mêmes qu’un magasin de proximité classique, du lundi au samedi de 7:30 à 21:00 et le dimanche de 9:00h à 13:00.
Le modèle du magasin sans caisse fait mouche dans la grande distribution depuis qu’Amazon a créé le sien, Amazon Go.
Le géant américain a déjà ouvert une vingtaine de supermarchés aux Etats-Unis et le premier en Europe a vu le jour au Royaume-Uni en mars. Pour y accéder, il faut disposer de l’application dédiée et récupérer un QR Code qu’on scanne à l’entrée. Puis on sélectionne ses produits et on sort en repassant par un portique, sans payer. Le paiement se fait directement via l’application Amazon et le ticket de caisse est envoyé dans les cinq minutes suivantes.
En France, Auchan a lancé un magasin similaire en septembre à Croix, dans le Nord, avec la start-up chinoise Cloudpick, qui est ouvert 24h/24.
Casino a aussi un supermarché “autonome” ouvert 24h/24 à Paris depuis 2018, mais le client doit scanner les produits avec son téléphone avant de payer en caisse automatique ou via son application. Monoprix, qui appartient au groupe Casino, a lancé en octobre 2020 un concept plus proche de celui de ses concurrents, avec des mini-magasins nommés “Black Box”.
Carrefour Flash 10/10 a déjà été testé pendant un an au siège du groupe, à Massy. Ce premier magasin ouvert au public constitue une nouvelle phase de test pour le groupe, qui n’a pas pour l’heure pas prévu de le développer ailleurs en France.
par Coline DACLIN
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