Avec 208 000 cas positifs au covid-19 atteint le 29 décembre, le nombre de contaminations explosent en France. En Ile-de France, la barre des 30 000 cas quotidiens avait déjà été franchie une première fois la veille du réveillon de Noël.
Pour les Franciliens, la nouvelle flambée des contaminations du coronavirus aura eu raison des festivités du Nouvel an, en tout cas sur la voie publique. Dès le 18 décembre, la mairie de Paris annonçait l’annulation du traditionnel feu d’artifice place de l’Etoile. Les préfectures des départements d’Ile-de-France ont ensuite pris les unes après les autres des arrêtés pour rétablir l’obligation du port du masque en extérieur dès vendredi. Certaines ont également pris des mesures pour restreindre au maximum les rassemblements sur la voie publique ce week-end. Il n’y a certes pas de couvre-feu, mais le tour de vis est manifeste.
5ème vague
L’Ile-de-France est la région la plus touchée avec un taux d’incidence de 1 295 cas sur 7 jours pour 100 000 habitants, contre une incidence moyenne de 760 à l’échelle nationale. En Seine-Saint-Denis, il a doublé en une semaine passant de 522 à 1 041, tandis que dans les Hauts-de-Seine il s’établit à 1 465. A Paris, le taux d’incidence a même dépassé les 2 000. Le nombre de cas positifs y a quadruplé entre la fin octobre et la semaine du 20 décembre s’élevant alors à 43 147.
La propagation du virus touche toute les tranches d’âge, mais plus particulièrement les 20-29 ans et les 30-39 ans, pour lesquelles l’incidence est respectivement de 2 697 et 1 944, tandis qu’elle tend à se stabiliser chez les plus de 90 ans.
Même si la corrélation entre les nouveaux cas et les hospitalisations reste sans commune mesure avec les premières vagues, les nouvelles admissions à l’hôpital pour cause de covid-19 grimpent, passant de 40 le 1er novembre à 297,7 le 29 décembre (en moyenne sur 7 jours glissants). A cette date, la moyenne des nouvelles admissions en réanimation était de 62,1 et 717 lits de réanimations étaient occupés.
La tension hospitalière s’accroît, s’élevant aujourd’hui à 63% dans la région, avec de fortes disparités cependant. Dans certains départements, elle est critique comme en Seine-et-Marne où elle atteint 129%. Dans d’autres, comme le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine, elle reste contenue aux alentours de 50%.
Cette nouvelle vague de contaminations a aussi conduit à une augmentation des décès liés au virus. Depuis la mi-novembre ils ont été multipliés par 5 en Ile-de-France. Covitraker comptabilise au 29 décembre une moyenne de 26,6 décès quotidiens au cours des 7 derniers jours dans les hôpitaux franciliens.
Freiner la flambée
Si les hypothèses d’un couvre-feu le 31 décembre et d’une rentrée des classes repoussée de quelques jours ont été écartées, le premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la santé, Olivier Véran, ont annoncé lundi 27 décembre une série de mesures. Objectif: freiner l’explosion des cas de contaminés.
A compter du 3 janvier:
- Rétablissement des jauges pour les grands rassemblements: au maximum 2 000 personnes en intérieur et 5 000 en extérieur. En revanche, elles ne concerneront pas les meetings politiques et les offices religieux.
- Interdiction des concerts debout et de la consommation debout dans les bars et cafés.
- Interdiction de la consommation dans les cinémas, les théâtres et les transports collectifs.
- Recours au télétravail “obligatoire pour tous les salariés pour lesquels il est possible“, au moins trois jours par semaine et “quatre jours quand cela est possible“, a indiqué Jean Castex. Cette mesure serait appliquée pour une durée de trois semaines, y compris pour la fonction publique.
- Extension du port du masque obligatoire dans les centres-villes.
Par ailleurs, le gouvernement doit trancher d’ici la fin de la semaine sur un éventuel assouplissement de la durée d’isolement des cas contact de malades infectés par le variant Omicron du covid-19. “Les caractéristiques d’Omicron vont nous conduire, après avis des autorités sanitaires, à ajuster notre doctrine sur la durée d’isolement », a expliqué le premier ministre. Cette durée est actuellement de 7 jours ou de 17 jours si l’on partage le domicile du malade, et ce même si l’on est totalement vacciné. Compte tenu de la vitesse de propagation du nouveau variant et de la montée en flèche des contaminations, les autorités redoutent une désorganisation de l’économie.
Côté vaccin, le conseil des ministres exceptionnel réuni lundi après la tenue du conseil de défense sanitaire, a adopté le projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal. Celui-ci ne devait entrer en vigueur qu’à la fin janvier, mais il sera examiné en commission à l’Assemblée nationale dès mercredi, puis au Sénat à partir du 5 janvier.
Ce passe vaccinal sera nécessaire pour l’accès aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, transports interrégionaux, salons professionnels… Le délai pour bénéficier de la dose de rappel a par ailleurs été ramené de quatre à trois mois
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