Des offres d’emploi, d’alternance ou de stage en entreprise au compte-goutte en raison de la crise sanitaire, et des nouveaux publics en peine d’insertion en raison du contexte, voilà l’effet de ciseaux auquel est confrontée la mission locale d’Orly, qui accueille chaque année quelque 700 jeunes.
En plus des usagers habituels de 16 à 25 ans en rupture de parcours, sont venus s’ajouter des étudiants en recherche d’alternance ou des diplômés peinant à trouver un premier emploi.
«Nous avons fait le nécessaire pour maintenir le nombre d’inscriptions au volume des années précédentes mais nous avons assisté à un véritable effondrement en matière d’accès au marché de l’emploi. Nous n’avons pas pu faire signer de contrat d’alternance», explique Brigitte Bieber, directrice de la mission locale.
«Il y a de l’emploi mais pas dans les secteurs où il y a des candidats. Globalement, les embauches sont en baisse. Nous sommes de moins en moins sollicités par les entreprises qui doivent peut être recevoir davantage d’offres en direct. Par conséquent, le marché du travail ouvert se restreint», reconnaît Dominique Largaud, directrice territoriale Pôle Emploi en Val-de-Marne.
La secrétaire d’Etat en visite
C’est dans ce contexte que la secrétaire d’Etat chargée de la transformation et de la fonction publique, Amélie de Montchalin, s’est rendue sur place vendredi dernier. «Ce n’est pas toujours un réflexe auquel on pense mais il y a des emplois vacants dans l’administration territoriale et une prime de 3000 euros est versée en cas d’embauche d’un jeune avant le 31 mars, rappelle-t-elle, tout en indiquant que les concours de la fonction publique vont s’ouvrir davantage aux jeunes.
“Etre épaulé nous rebooste”
En attendant, la mission locale poursuit son suivi de fond des jeunes les plus éloignés de l’emploi, avec notamment le dispositif Garantie jeunes, instauré depuis 2017, qui consiste en l’accompagnement pendant un an de jeunes sans emploi et sortis du système scolaire ou de formation pour les aider à se mettre en phase avec le monde du travail. Ce vendredi, cinq bénéficiaires sont venus faire le bilan, devant la ministre. et parmi les temps forts, chacun relève l’atelier théâtre organisé avec un comédien et metteur en scène. «C’est toujours impressionnant et déstabilisant de se retrouver face à quelqu’un que l’on ne connaît pas, notamment lors d’un entretien d’embauche. Grâce à ces exercices et mises en situation, j’ai l’impression que je serais mieux préparée la prochaine fois», explique une jeune femme qui souhaiterait travailler dans un salon de coiffure après avoir interrompu son BTS dans un autre domaine. Un autre participant retient les ateliers consacrés à l’apprentissage : «C’est important de pouvoir être orienté dans la bonne voie. C’est démoralisant de ne pas trouver de boulot. Etre épaulé nous rebooste.»
Déménagement à Choisy, inquiétudes sur les affrontements entre bandes
En ce début 2021, un autre sujet préoccupe personnel et usagers: le déménagement prochain de l’équipement. Les locaux de la mission locale doivent en effet être démolis dans le cadre de l’ANRU 2 (Programme de rénovation urbaine) pour y construire un groupe scolaire, un institut médicoéducatif ainsi qu’un centre social. La mission, qui rayonne sur les villes d’Orly mais aussi Choisy-le-Roi, Villeneuve-le-Roi et Ablon-sur-Seine, sera relogée à Choisy-le-Roi.
«Ce déménagement des Navigateurs à Vasco de Gama est un motif d’inquiétude pour les familles dont les jeunes se rendent à la mission locale dans un contexte de rixes entre quartiers. Il faudra être très vigilant et travailler en amont, notamment avec le CLSPD pour prévenir les risques», prévient Yamina Lajili, adjointe à la jeunesse de la mairie de Choisy-le-Roi. « Il ne faut pas négliger ces rixes mais ça n’est pas un phénomène récent. Voilà bien 20 ans que des conflits opposent des jeunes d’Orly, de Villeneuve-le-Roi ou de Choisy-le-Roi », tempère Christine Janodet, maire d’Orly.
Les agents de la mission locale, eux, ne sont pas complètement sereins : « Il y a 2 ans et demi, lors d’un moment de tension, nous avions dû exfiltrer un jeune de Villeneuve-le-Roi qui était venu nous rencontrer. Il avait été repéré à son arrivée dans le quartier et entre temps un groupe de jeune s’était rassemblé.»
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