«Comme beaucoup avant moi, je n’ai jamais trouvé le courage de la dire. Aujourd’hui grâce à vous je peux #metooinceste», c’est par ces mots simples que Philippe Bouriachi, cadre départemental EELV et conseiller municipal d’opposition à Orly, a révélé le 20 janvier dernier sur Twitter avoir été victime de violences sexuelles intra-familiales dans sa jeunesse.
Derrière son imposante carrure et son sourire, Philippe Bouriachi cachait une blessure. Pendant quatre ans, il a été violé par son frère aîné. Il explique que ces violences sexuelles ont cessé une fois qu’il a osé en parler à sa mère qui lui avait fait promettre de ne pas l’ébruiter. «Le poids de la honte, du déshonneur personnel et familial muselle. Quand j’ai finalement consulté un avocat au début des années 2000, j’ai compris que ce serait trop tard pour demander justice. Si j’ai pu m’en sortir et m’épanouir aujourd’hui dans ma vie malgré ce secret, c’est grâce à une famille extraordinaire et des amis qui m’ont donné beaucoup d’amour. Tout le monde n’a pas cette chance», explique le responsable politique, citant notamment son frère cadet, également investi en politique locale.
Philippe Bouriachi a décidé comme de nombreuses victimes d’inceste de briser l’omerta après la publication du livre de Camille Koucher, La Familia Grande, dans lequel elle relate les viols incestueux qu’aurait subi son frère jumeau par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel. Il a décidé de rendre son témoignage public notamment grâce au soutien d’Annie Lahmer, conseillère régionale EELV, victime de harcèlement sexuel de la part de l’ex-député vert de Paris, Denis Baupin. Il cite également Julien Bayou, le candidat tête de liste écologiste aux régionales en Île-de-France dont il sera l’un des colistiers en Val-de-Marne. Le responsable local EELV souhaite d’ailleurs que figure parmi les propositions de sa liste la création de cellules d’écoute pour les victimes de violences sexuelles et/ou intra-familiales au lycée. «C’est un âge où la parole est encore libre et spontanée mais il faut être capable d’accompagner les victimes une fois qu’elle a décidé de parler».
De nombreux soutiens de la société civile et du monde politique
Depuis que son témoignage est devenu public, Philippe Bouriachi reçoit de nombreux messages de soutien. Il cite des membres de sa famille politique mais également au-delà comme le député Jean-François Mbaye ou le conseiller départemental Daniel Guérin. «J’ai également deux membres de la majorité municipale qui m’ont adressé un soutien en privé. Ils craignaient de me l’adresser publiquement». Aux hommes et aux femmes qui lui écrivent pour expliquer qu’ils ont vécu une histoire similaire, il les encourage à oser parler.
A Emmanuel Macron qui a demandé à ses ministres de travailler à mieux punir les auteurs de violences sexuelles notamment en limitant la prescription, il dit “chiche”. «Il faut aller jusqu’au bout de sa démarche. Mettons fin tout de suite à la prescription. Il a la majorité à l’Assemblée pour le faire, il peut même utiliser le 49.3 !», enjoint-il.
Pour confiner 66 millions de personnes, ça prend deux minutes.
Pour protéger 2 personnes, ça prend 66 millions d’heures.
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