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Mouvement social | | 30/06/2021
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Orly: les salariés d’Aéroport de Paris en grève

Orly: les salariés d’Aéroport de Paris en grève © ADP CGT Orly

Une troisième fin de semaine de grève en perspective à l’aéroport d’Orly. Les organisations syndicales ont déposé un préavis pour une manifestation jeudi et vendredi contre le “plan d’adaptation des contrats de travail” (PACT) que la direction souhaite mettre en place après un an et demi de perturbation causées par le Covid-19.

Après une forte mobilisation contre la privatisation d’Aéroports de Paris, les salariés sont à nouveau déterminés. Le 18 juin, un envahissement du terminal 2E de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle a engendré selon les manifestants au moins une heure de perturbation sur le trafic. Vendredi dernier, c’est le terminal 3 de l’aéroport Orly qui a été occupé, ralentissant la prise en charge des passagers. Si la direction d’ADP relativise la gêne occasionnée, elle a tout de même envoyé des cadres dirigeants pour tenter d’apaiser la situation. “C’est du jamais-vu en terme de mobilisation, les organisations syndicales se sont retrouvées à plusieurs reprises débordées par des salariés. Comme les occupations de hall ont été relativement courtes, les répercussions ont été quasi-nulles. Les cortèges en extérieur ont engendré des embouteillages”, confie une source aéroportuaire.

Tout est parti de l’inscription à l’ordre du jour du comité social et économique de l’entreprise, le 21 janvier dernier, de l’ouverture d’une négociation relative à un nouveau plan d’adaptation des conditions de travail (PACT). Quelques semaines auparavant, les syndicats avaient accepté une rupture conventionnelle collective avec les départs volontaires de 1150 salariés sur un effectif total de 6400. “Quand on accepte de laisser partir autant de collègues, ce n’est pas pour que l’on entende deux mois plus tard que la direction va nous baisser nos salaires. C’est vrai que la situation est compliquée pour ADP mais en 2020, nous avons malgré tout réalisé un résultat d’exploitation de 194 millions d’euros. C’est une entreprise qui a du patrimoine. Nous aurions pu comprendre si tout le monde avait dû se sacrifier pendant un an mais là, le sacrifice porte uniquement sur nous et il est définitif alors que l’activité va repartir”, déplore Isabelle Brigand, responsable CGT à l’​aéroport d’Orly.

Inquiétudes sur les mobilités professionnelles

A la CFE-CGC, également partie prenante du mouvement social, on estime que ce plan d’adaptation des contrats de travail (PACT), va conduire à des baisses “conséquentes et définitives” de rémunérations de plus de 15%. Objectif : une économie de 40 millions d’euros. Si le traitement de base ne doit pas bouger, ce sont les primes ou encore certaines heures majorées notamment lors du travail de nuit qui sont sur la sellette. Des extras qui rendent les emplois chez ADP particulièrement attractifs. Parallèlement, les salariés et leurs représentants appréhendent des réorganisations du travail avec des mobilités professionnelles et géographiques imposées.

“Si les salariés n’acceptent pas ce plan, c’est licenciement au 1er janvier 2022. Ce n’est plus possible de subir cela, des efforts, nous en avons déjà fait”, refuse Isabelle Brigand, qui promet que le mouvement va s’intensifier et provoquer “un bordel royal”, au moment des grands départs.

Toujours selon une source aéroportuaire, la direction s’est positionnée auprès des salariés pour lancer un plan de recrutement externe de 450 embauches à partir du mois de septembre et dénoncé des informations biaisées sur les rémunérations. “Pour 88% des salariés, la suppression des primes en question doit avoir un impact compris entre 1 et 4% du salaire. L’effet sera donc minime. La direction s’est engagée à compenser financièrement les variations au-delà de 7%. Nous touchons uniquement à des éléments datés qui ne correspondent plus à la réalité du métier, en revanche, l’avancement et l’ancienneté sont maintenus. D’ici 2023, la grande majorité des salariés aura donc retrouvé son niveau de rémunération de 2019 avant la crise”.

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