Comment les microentreprises, PME (Petites et moyennes entreprises) et ETI (Entreprises de taille intermédiaire) créent de l’emploi quand les grandes entreprises en suppriment. Comment l’ascenseur des plus petites aux plus grandes entreprises fonctionne. Comment la croissance de l’emploi est portée par les groupes français. Quelques considérations chiffrées sur la création d’emploi des entreprises d’Ile-de-France avec l’Insee.
L’Ile-de-France compte environ 4 millions de salariés dans 312 200 établissements d’entreprises du secteur marchand non agricole et en a gagné 116 000 entre 2008 et 2017, au bénéfice des entreprises de taille intermédiaire et des grandes entreprises en raison des rachats d’entreprises. Pour mettre en évidence les dynamiques d’emploi d’une catégorie d’entreprise à l’autre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a analysé les données démographiques des établissements de 2008 à 2017 (stocks et transferts d’établissements, continuité économique entre établissements…), enrichies de données sur l’emploi et d’informations sur les entreprises. Voir la méthodologie en détail.
Rappel des définitions
Microentreprises : moins de 10 salariés et moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires ou moins de 2 millions d’euros au bilan.
Petites et moyennes entreprises: moins de 250 salariés et moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires ou moins de 43 millions d’euros au bilan.
Entreprises de taille intermédiaire: entre 250 et 4 999 salariés et entre 50 millions et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires ou moins de 2 milliards d’euros d’euros au bilan.
Grandes entreprises: plus de 5000 salariés et plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires ou plus de 2 milliards d’euros d’euros au bilan.
Dynamique d’emploi positive de la microentreprise à l’ETI
Il en ressort un premier constat : ce sont les microentreprises qui ont créé le plus d’emplois en interne durant cette période (+69 100) mais leur solde est négatif (- 40 600) car les entreprises qui ont réussi à créer de l’emploi sont sorties de cette catégorie pour devenir des PME. La même dynamique se retrouve dans les PME qui deviennent des ETI.
En bout de chaîne, les grandes entreprises sont les seules à avoir un solde de création d’emplois négatif en interne (- 40 600) mais elles affichent un solde global positif (+ 78 800) du fait des PME et ETI rachetées ou transformées en grandes entreprises.
Les ETI, elles, bénéficient à la fois des transformations de PME en ETI ou des rachats de PME (+ 44 100), et de création en interne (+ 46 800), et affichent un solde positif de 90 900. Voir le tableau de l’Insee ci-dessous.
Décomposition de l’évolution de l’emploi par catégorie d’entreprises entre 2008 et 2017 (effectifs)
Les salariés des ETI et grandes entreprises qui s’investissent dans des microentreprises
Le phénomène des salariés de grandes entreprises ou d’ETI qui créent leur microentreprise ou en rejoignent une, après un départ négocié par exemple, se voit aussi nettement dans ce tableau, avec 1200 emplois issus de grandes entreprises et 500 d’ETI dans les microentreprises.
Au global, les grandes entreprises représentent un tiers des emplois salariés en Ile-de-France
Au global, en 2017, ce-sont les grandes entreprises qui représentent le plus d’emplois salariés en Ile-de-France, ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions. “En raison de la présence dans la région de nombreux sièges sociaux de sociétés à rayonnement international, les établissements des grandes entreprises sont surreprésentés en Île-de-France (33 % de l’emploi salarié contre 26 % en France). À l’opposé, les PME et les microentreprises ne concentrent en Île-de-France que quatre emplois sur dix contre près d’un sur deux en France”, explique l’Insee.
Effectifs salariés et répartition (en %) par catégorie d’entreprises en 2017
La croissance de l’emploi est portée par les groupes français
Un autre constat, frappant, est que les créations d’emploi émanent des entreprises contrôlées par des groupes français tandis que les établissements des groupes étrangers ont perdu de l’emploi dans toutes les tailles d’entreprise.
Première région en termes d’attraction des entreprises étrangères, l’Ile-de-France regroupe un tiers des emplois dépendant de l’étranger en France métropolitaine alors qu’elle abrite le quart des emplois salariés d’entreprises. Au total, près de 620 000 emplois (chiffres Insee 2013) sur 4 millions dépendent d’un groupe étranger en Ile-de-France. La part des établissements dépendant d’un groupe est étranger est d’environ 5,5% (chiffres Insee 2013).
Voir étude de l’Insee spécifique sur le sujet.
Variation de l’emploi (en effectifs) selon la catégorie d’entreprises et la nationalité de la tête de groupe entre 2008 et 2017
Saclay et Marne-la-Vallée ont le vent en poupe
La dernière série de chiffres mis en évidence par l’Insee confirme que la dynamique d’emploi des petites ou moyennes entreprises par rapport aux grandes se retrouve dans quasiment toutes les zones d’emploi, en dehors de Versailles – Saint-Quentin et de Saclay.
Concernant les zones d’emploi, l’agglomération parisienne reste le principal pôle d’attraction des emplois (deux-tiers de la région). En dehors de cette masse, Saclay et Marne-la Vallée sont les grandes gagnantes de la décennie 2008-2017 avec des voyants au vert dans toutes les catégories d’entreprise. A noter que sur les 15 zones d’emploi, seules 5 ont un solde d’emploi positif. Roissy est la zone qui perd le plus d’emplois, soit 7600. “En effet, les grandes entreprises, dont Air France et PSA, suppriment 14 900 emplois dans la zone, et les PME 800 emplois”, note l’Insee.
Zone d’emploi – définition de l’Insee : c’est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent. Le découpage se fonde sur les flux de déplacement domicile-travail des actifs observés lors du recensement de 2016.
En savoir plus sur les zones d’emploi franciliennes
Zone d’emploi | Nombre d’emplois en 2017 | Variation totale | Micro | PME | ETI | Grandes entreprises | |
Total | 115700 | 66780 | 41550 | 46850 | -39480 | ||
Paris | 3 829 900 | 106100 | 47700 | 41800 | 43200 | -26600 | |
Saclay | 221 000 | 15400 | 2200 | 1500 | 2700 | 9000 | |
Marne-la-Vallée | 177 700 | 13850 | 3900 | 2200 | 7100 | 650 | |
Évry | 193 100 | 7800 | 2800 | 3000 | 3900 | -1900 | |
Coulommiers | 17 400 | 20 | 150 | -250 | 220 | -100 | |
Provins | 15 300 | -520 | 50 | -200 | -350 | -20 | |
Rambouillet | 24 600 | -520 | 100 | 300 | -50 | -950 | |
Meaux | 51 200 | –1250 | 300 | -250 | 400 | -1700 | |
Melun | 65 400 | -1410 | -70 | -300 | -240 | -800 | |
Étampes | 30 800 | -1580 | -150 | -250 | 20 | -1200 | |
Cergy-Vexin | 189 000 | -2500 | 2000 | -100 | -2800 | -1600 | |
Fontainebleau-Nemours | 58 500 | -2550 | -300 | -1400 | -50 | -800 | |
Seine-Yvelinoise | 231 900 | -3960 | 900 | -2900 | -1900 | -60 | |
Versailles-Saint-Quentin | 290 000 | -5500 | 1400 | -800 | -7600 | 1500 | |
Roissy | 335 900 | -7600 | 5800 | -800 | 2300 | -14900 |
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