Le centre d’hébergement La Pépinière, situé sur le site de l’Observatoire à Saint-Maur-des-Fossés et géré par Emmaüs Solidarités pour le compte de l’État, propriétaire des lieux, a accueilli ses premiers pensionnaires. Le maire et l’association Saint-Maur avec vous envisagent des recours en justice.
La vie a repris ces dernières semaines dans les anciens locaux de l’Institut du Globe à Saint-Maur-des-Fossés, transformés en centre d’hébergement d’urgence après une dizaine d’années d’inoccupation. 25 personnes (11 ménages composés de 14 adultes et 11 enfants) ont emménagé le 1er juin dernier. A terme, le centre a une capacité de 150 places.
“Une équipe de 18 salariés va encadrer ces personnes qui sortent de la rue ou ont connu des parcours de vie difficile. Il s’agit, à travers un accompagnement social (ouverture ou maintien des droits, accès à la santé, à l’emploi, à la culture, à la citoyenneté) de leur ouvrir des perspectives de long terme et de les orienter vers des solutions de logement pérennes. Ils peuvent vaquer à leurs occupations mais doivent se plier à un règlement intérieur qui impose notamment d’être rentré à 23 heures”, précise Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs France.
L’association, créée par l’abbé Pierre à la suite de son appel radio de l’hiver 1954, convertit des lieux pour l’accueil inconditionnel des personnes vulnérables et est toujours intéressée par les opportunités foncières en particulier en petite couronne. Son service de gestion du patrimoine immobilier a préparé un projet pour tirer profit de ce site exceptionnel pour les quinze prochaines années. “Les premiers travaux nous ont permis de transformer ces locaux en chambres, sanitaires et salles de jeu. Nous allons également assurer l’entretien du parc. Dans un second temps, d’ici deux ans, nous aimerions utiliser les beaux bâtiments en meulières, qui ont jusqu’à présent une vocation de bureaux, pour les transformer en logements et en faire des pensions de famille (logement pour personnes isolées”.
Si la crise sanitaire n’a pas permis d’organiser une grande réunion publique pour présenter le projet à toute la population, Emmaüs Solidarité compte organiser une journée portes-ouvertes et ouvrir progressivement la structure sur la ville, avec des partenariats. “Une fois que la situation se sera apaisée, et après le premier bilan réalisé avec le comité de pilotage dans une vingtaine de jours, nous pourrons commencer à travers sur des actions communes autour du sport, de la culture, du jardinage, pour ouvrir ce site sur Saint-Maur-des-Fossés”, suggère le directeur général.
En ville, la polémique continue
En ville, la polémique politique autour du projet continue toutefois. Après avoir lui-même annoncé le projet aux habitant en les rassurant, début janvier, leur indiquant que “les services de l’État” avaient “précisé qu’il ne s’agirait pas de publics issus de démantèlements de campements illicites” et que “les conditions d’accueil seraient décentes”, le maire, Sylvain Berrios (LR), a ensuite dénoncé la manière de mener le projet, reprochant notamment à l’Etat de ne pas donner toutes les informations sur la nature du projet et la réunion organisée avec les habitants début février n’a pas suffi à apaiser la situation. L’association locale Saint-Maur avec vous, a par ailleurs dénoncé le projet d’emblée. «La durée de ce centre d’hébergement d’urgence nous est inconnue. Nous n’avons rien contre le fait qu’ils investissent les lieux mais craignions que les rénovations structurelles ne remettent en cause les projets de création d’espaces culturels, naturels et sportifs de cette parcelle“, plaidait son président Mihai Guyard. Seul le groupe d’opposition Saint-Maur écologique et citoyenne, qui a relayé l’appel de la mairie à la mobilisation des associations et bonnes volontés pour épauler Emmaüs solidarités, s’était réjoui de l’initiative, se félicitant que “ce centre d’Hébergement d’Urgence permet de répondre au besoin fondamental des plus démunis de disposer d’un toit et de conditions décentes de vie“.
Le 8 avril, le conseil municipal a voté une délibération sous forme d’avertissement et le vendredi 30 mai, la mairie a fait déposer un plot de béton devant la grille d’entrée principale, avenue Neptune, pour contraindre le centre de n’utiliser qu’un accès ne donnant pas sur les habitations voisines.
Recours en justice
“Respect des règles d’urbanisme, informer en temps réel les habitants de la mise en place du centre d’hébergement d’urgence, limitation du nombre de personnes accueillies, aménagement des entrées et sorties pour respecter le caractère apaisé du quartier. Force est de constater que la Drihl (Direction interrégionale de l’habitat et du logement) n’a respecté aucun de ces engagements, ce qui conduit la ville de Saint-Maur-des-Fossés à procéder à des aménagements sur le domaine public et à engager un recours contre le permis de construire déposé par Emmaüs, à qui a été confié l’exploitation du site par les services de l’État”, explique Sylvain Berrios. L’association Saint-Maur avec vous prépare également un recours pour faire annuler le permis et compte demander une indemnisation. “Ils ont affiché le permis une fois que les travaux étaient terminés et puis, ils ont construit en dépit de l’orientation fixée par le PLU (Plan local d’urbanisme) qui vise à sanctuariser ce site, en espace naturel classé. Le site est inconstructible”, souligne Mihai Guyard. Dans l’opposition municipale, Laurent Dubois (divers droite) a également fait connaître son opposition au projet en l’état. Saint-Maur avenir (LREM), s’est pour sa part déclaré favorable au projet mais en demandant davantage de garanties pour la tranquillité des riverains
Seul le groupe Saint-Maur écologie citoyenne (union de la gauche) a maintenu son soutien au projet.
Lire aussi :
Monsieur le maire de St-Maur, représenté aux élections départementales par une liste “d’union de la droite et du centre”, centre droit, et droite très à droite, a parfaitement compris ce que signifie l’expression ‘engagement républicain” :
La mise en place de l’apartheid social !
Il est regrettable que Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, soutienne une telle personne.
Madame Pécresse est une opportuniste : en 2015, elle avait pris sur sa liste des représentants de Sens Commun (Manif pour Tous) pour ratisser très à droite. L’élection présidentielle ayant lieu l’année prochaine (et Pécresse ayant quelques ambitions à ce sujet….), elle a exclu cette année les représentants de Sens Commun…..
On a eu le meme à Villejuif(Le Bohellec) il n’a pas tenu 1 mandat avec sa politique droitière accompagné d’un chef de cabinet (Deers)issu de la fachosphère et proche d’eric Zemour!!!!
La bêtise le dispute à l’ignorance ; Emmaüs est un mouvement formidable, qui aide les personnes à s’insérer dans la société. Sylvain Berrios refuse la présence de ceux qu’il prend pour des délinquants en puissance ou des “gueux” que ses administrés en doivent surtout pas cotoyer…… Tout ça pour préserver son petit commerce = son électorat
Ce maire, champion de la discrimination sociale institutionnelle, bétonneur en chef qui défigure sa ville (mais avec des cubes de béton de luxe réservé à une ‘bonne’ population), qui détruit le tissu de petites entreprises “qui apportent des perturbations à la tranquillité des riverains”, a déposé un bloc de béton devant l’entrée de ce lieu pour interdire son usage aux véhicules !
Ce maire, ancien député qui met un point d’honneur à ne pas respecter les lois de la République, impose une amende de 10 M€ à ses administrés.
C’est un bon maire, un modèle pour la France.
M Berrios a été largement réélu en 2020 sur un programme politique parfaitement connu. Il n’a rien caché, les saints mauriens l’approuvent, et c’est regrettable mais démocratique.
J ajouterais que la loi Alur dans sa volonte idéologique d imposer la mixité sociale est totalement inopérante dans les Régions où la pression migratoire est forte. Quelle est la solution ? Entamons un véritable débat en essayant de sortir des postures idéologiques.
Le maire a été élu avec 16 % des voix des inscrits ; il a été élu, mais pas largement.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.