A Pantin, l’entreprise Minimum récupère les déchets plastique pour les recycler intégralement, sans ajout de plastique vierge, en matériau d’éco-construction. Son défi du moment : des sièges pour les futurs jeux olympiques.
Depuis sa création en 2018, la SAS Minimum recycle le polyéthylène, qui constitue environ un tiers de l’ensemble des plastiques produits dans le monde, pour en tirer des matériaux utilisables dans la construction. Son produit phare : le Pavé, une plaque de 140 x 90 cm utilisée notamment dans la construction et dans le design d’intérieur (plans de travail, tables et chaises…). Pour une tonne de plastique, ce sont 100m2 de plaques qui sortent de l’usine. En 2 ans, 70 tonnes de déchets ont été recyclées. Pour Marius Hamelot, co-fondateur, l’objectif est désormais de convertir 300 tonnes par an.
L’histoire commence en 2016. Marius, alors étudiant à l’École nationale d’architecture de Versailles, part concevoir avec trois autres étudiants un campus au Kenya, avec pour défi de trouver des ressources locales et renouvelables. C’est lors de ce voyage qu’il découvre une décharge à ciel ouvert et commence à réfléchir à la manière de pouvoir recycler ces masses de déchets sans générer de nouveaux déchets, comme c’est le cas pour les bouteilles en plastique qui nécessitent l’apport de plastique neuf. En tant qu’architectes, les étudiants réfléchissent à la création d’un matériau d’co-construction. L’autre défi est de proposer un produit dont l’argument de vente ne soit pas seulement l’aspect écologique mais aussi le design lui-même. Ainsi nait le pavé.
Le projet séduit l’État et la Région Île-de-France, lesquels accordent plus de 620 000€ d’aides. 400 000€ ont été alloués par la région au titre du plan de soutien à la gestion et prévention des déchets, tandis que 220 000 €, puisés dans le fonds d’accélération des investissements industriels “France Relance” annoncé en septembre dernier, ont été attribués conjointement par l’État et la région.
C’est dans ce contexte qu’Alaric Malves, sous-préfet de l’arrondissement de Bobigny et de Manon Laporte, conseillère régionale d’Île-de-France, sont venus visiter l’entreprise cette fin janvier.
Pour le chef d’entreprise, ces aides devraient permettre de faire levier pour investir. “Aucun fonds d’investissement n’avait voulu contribuer jusqu’ici. Maintenant qu’on a sécurisé ces aides, on commence à les intéresser”, indique Marius. Au programme : augmenter la mécanisation de la production pour simplifier la reproduction des produits par d’autres entreprises ou encore développer une base de données recensant les différents types de plastique et leur potentiel de recyclabilité. Pour se donner les moyen de ses ambitions, la start-up déménagera prochainement à Aubervilliers, dans des plus locaux plus spacieux, après avoir démarré dans les locaux de LemonTri, autre entreprise de recyclage.
Les jeux olympiques en ligne de mire
Prochain gros défi : l’appel d’offres pour la réalisation des 11 000 sièges du centre aquatique olympique et de l’Arena 2, prévus pour les Jeux Olympiques de 2024. Les prototypes sont déjà prêts.
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