Grands projets | Paris | 22/09/2021
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Paris: un projet d’urgence a minima pour la gare du nord

Paris: un projet d’urgence a minima pour la gare du nord © Valode et Pistre

La SNCF va lancer un “Plan B” d’amélioration de la Gare du Nord à Paris avant les Jeux olympiques de 2024, beaucoup plus modeste que l’ambitieuse rénovation abandonnée mardi, avant un nouveau grand projet à redéfinir à l’horizon 2030.

“On a demandé à la SNCF de préparer un projet beaucoup plus réduit, dans une dimension de l’ordre de 50 millions d’euros, pour faire des aménagements et répondre aux enjeux de 2023 et 2024” —la Coupe du monde de rugby et les JO–, a relevé mercredi matin le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

“Le projet initial était de 600 millions d’euros et a glissé vers 1,5 milliard. (Il) s’est décalé de deux à trois ans dans le calendrier. C’est la chronique d’un projet qui s’est mal déroulé sur le plan technique”, a-t-il regretté sur RMC/BFMTV.

La SNCF avait initialement choisi la foncière d’Auchan, Ceetrus, en juillet 2018, pour ce gigantesque chantier visant à tripler la surface de la plus grande gare parisienne en prévision des JO. Mardi, elle a annoncé l’abandon du projet.

Ceetrus a dénoncé de son côté un manque de “loyauté” de la part de la société ferroviaire, en assurant qu’elle avait “toujours agi dans l’intérêt du projet”.

Concrètement, la concession a été confiée à SA Gare du Nord 2024 (StatioNord), une coentreprise formée par SNCF Gares & Connexions (34%) et la foncière Ceetrus (66%), cette dernière ayant la main pour la conception, les travaux et leur financement, ainsi que l’exploitation des boutiques pendant 46 ans. 

Après une longue polémique avec la ville de Paris –qui pourtant avait approuvé le dossier à l’origine– car le projet était jugé trop imposant et s’apparentant trop à un centre commercial déconnecté du quartier, une mouture moins ambitieuse du projet avait été adoptée en novembre 2020.

Une “phase de participation du public par voie électronique” en vue de la délivrance d’un permis de construire modificatif était d’ailleurs en cours jusqu’à vendredi.

Cette réduction de la voilure n’a pas empêché l’envolée des coûts et les retards. En outre, les travaux tels que StatioNord les envisageait auraient exigé de supprimer le quart des trains en 2023 et 2024, “ce qui (était) juste impossible”, selon la SNCF.

“C’est une déroute industrielle, et pas du tout un problème politique”, affirme-t-on au sein du groupe.

“Le projet est abandonné en l’état. La SNCF a indiqué son intention de prononcer la déchéance du contrat”, et elle est “soutenue par le gouvernement”, a résumé Jean-Baptiste Djebbari.

La mairie de Paris a appelé à “ne pas reporter une nouvelle fois la modernisation et la rénovation de la gare”.

Un “Plan B” doit permettre, avec l’aide d’Arep –l’agence d’architecture de la SNCF–, de la rénover pour les événements sportifs de 2023 et 2024.

“On démarre tout de suite, on s’y met dès aujourd’hui”, a affirmé à l’AFP la directrice générale de SNCF Gares & Connexions, Marlène Dolveck.

Il s’agit selon elle d’ajouter des escaliers mécaniques, de renforcer la signalétique, de réaménager la gare routière, d’ajouter des places de stationnement pour les vélos, de revoir la zone des taxis et VTC, de pacifier les espaces jouxtant le bâtiment… 

Le terminal transmanche doit également être réaménagé, avec une amélioration de la salle d’attente et des zones d’embarquement pour Eurostar. 

Nouveau grand projet en 2030 ?

“Après, il y aura un ‘Plan C’ parce qu’on n’a pas abandonné l’idée d’avoir une gare prête à l’horizon 2030, pour accueillir nos voyageurs, car on anticipe qu’il y aura une importante augmentation des flux”, a annoncé la responsable.

“Le cahier des charges est à définir” pour cette nouvelle transformation, qui doit être étudiée “en réflexion avec l’ensemble des acteurs publics”, selon Mme Dolveck.

“Nous sommes disponibles et volontaires pour engager un nouveau projet de rénovation de la Gare du Nord qui soit au service des usagers du quotidien, de l’insertion urbaine et de l’intermodalité”, a déclaré dans un communiqué Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo.

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