“Encore trop d’abus” : les contrôles sur le respect de l’encadrement des loyers à Paris vont être renforcés à partir de février, a annoncé mardi l’adjoint en charge du Logement à la mairie de Paris, Ian Brossat.
Introduite en 2015 pour freiner l’explosion des prix dans la capitale, cette mesure emblématique avait été annulée par la justice en 2017 avant d’être finalement rétablie par la municipalité à la mi-2019 pour cinq ans.
“L’encadrement des loyers commence globalement à produire ses effets mais il y a encore trop d’abus notamment sur les petites surfaces”, a dit à l’AFP Ian Brossat (PCF). “Ce qui est particulièrement injuste parce que ceux qui en pâtissent sont souvent des jeunes qui ont des petits revenus et qui sont ceux qui payent le plus cher au m2, donc c’est un peu la double peine”.
“Donc on a besoin que l’encadrement des loyers soit mieux respecté, a fortiori dans le contexte de crise sociale que nous traversons”, a-t-il ajouté, une semaine après une réunion des principaux acteurs concernés.
“Dès maintenant” et jusqu’à un premier point d’étape en juin, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) multipliera donc les “contrôles aléatoires” sur les annonces immobilières.
Ces annonces doivent obligatoirement mentionner les potentiels “compléments de loyer”, liés à des prestations exceptionnelles (maisons, vue sur la Tour Eiffel etc), et ce point n'”est pas toujours respecté”, selon Ian Brossat.
Concernant les annonces déposées par des particuliers sur des plateformes numériques, la mairie souhaite par ailleurs mettre en place “un système capable de détecter les loyers trop élevés” et “d’envoyer automatiquement un message” d’alerte aux propriétaires.
A cet outil, s’ajoutera un baromètre “capable de mesurer le taux de conformité des annonces publiées par les agences immobilières et les plateformes numériques”, a précisé Ian Brossat.
Pour être considéré comme excessif, le montant d’un loyer doit être 20% supérieur au loyer de référence, fixé annuellement par arrêté préfectoral.
Depuis la loi Elan de 2018, un bailleur, qui après avoir été mis en demeure refuserait de remettre le loyer à son niveau légal et de rembourser le trop-perçu au locataire, risque une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 euros.
Les premières sanctions sont tombées à l’automne dernier avec cinq amendes comprises entre 300 et 1 090 euros prononcées à l’encontre de propriétaires contrevenants par le préfet d’Ile-de-France.
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