Passe d’armes sur les effectifs de police en Val-de-Marne

Trois ans après la mise en place d’une nouvelle carte des circonscriptions de police dans le Val-de-Marne, les élus locaux ne sont jamais très sereins quant à la pérennité des choix effectués par la préfecture de police de Paris. Aussi, l’audience de la préfète Sophie Thibault ce lundi, à laquelle assistait également le directeur territorial de la police en Val-de-Marne, Sébastien Durant, a donné lieu à plusieurs échanges sur le sujet.

“J’espère que la réorganisation des commissariats du Val-de-Marne ne va pas être remise sur le tapis”, s’est agacé Nicolas Tryzna, président du groupe LR, Libres et Indépendants, après avoir dénoncé une recrudescence des atteintes aux personnes dépositaires de l’autorité publique citant notamment les tags anti-police à Ivry-sur-Seine ou les tirs de mortiers d’artifice contre le commissariat du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne.

Des élus comme Jacques-Alain Bénisti (LR) ou Frédéric Bourdon (EEELV) ont également demandé s’il était prévu de créer des commissariats pour répondre aux besoins des habitants venant s’installer dans les grandes opérations d’aménagement urbain comme celles de Villiers-sur-Marne, Vitry-sur-Seine, Ivry-Confluence, Orly…

Pas de changement de carte

“Il n’est pas question de supprimer certains commissariats, pas plus qu’il n’est question d’en créer de nouveaux. Aucune modification de la carte n’est à l’ordre du jour aujourd’hui” a réagi la représentante de l’Etat en Val-de-Marne.

De la reconstruction du commissariat du Kremlin-Bicêtre

Elle a par ailleurs expliqué que la priorité de la préfecture de police de Paris sur le plan immobilier était la reconstruction intégrale du commissariat du Kremlin-Bicêtre. “Les commissariats ne sont pas toujours en très bon état. Il y a un plan de programmation immobilière piloté par le préfet de police. Les raisons financières contraignent les services à étaler les opérations. La priorité en Val-de-Marne pour la période 2022-2023, c’est le commissariat du Kremlin-Bicêtre avec la pose de la première pierre attendue début 2023”.

Discussion autour du ratio policiers par habitants

Lors de son intervention, Jacques-Alain Bénisti a partagé son sentiment d’injustice à l’égard de Paris dans la répartition des effectifs de police. “Nous sommes le parent pauvre de la politique de sécurité de l’État. La moyenne départementale est de un policier pour 2000 habitants en journée, alors qu’à Paris, il est de 1 pour 200. L’inégalité de traitement sécuritaire s’est accentuée avec le lancement de sa police municipale. Je note l’annonce du ministère de l’Intérieur d’augmenter de 600 policiers les effectifs mais s’ils sont répartis équitablement, nous n’en aurons que 5 par commissariat et Paris en aura toujours plus”, a regretté le maire de Villiers.

“C’est une erreur d’approche quand vous nous citez les chiffres. La police d’agglomération est faite pour mutualiser les moyens sur un territoire de faible superficie. S’il y a besoin a un moment donné de faire intervenir des renforts sur des interventions, ils peuvent venir du département voisin. Je comprends vos inquiétudes mais ce raisonnement n’est pas adapté aux départements de petite couronne” a répondu la préfète qui a rappelé l’affectation récente de 20 effectifs supplémentaire au commissariat de Choisy-le-Roi. Pour rappel, la police nationale est organisée au niveau du Grand Paris, avec un organigramme commun pour la capitale et les trois départements de petite couronne.