Ces trois dernières semaines, le Réveillon, sous-affluent de la Seine qui se jette dans l’Yerres, a été souillé par des déversements de liquides toxiques (solvant ou peinture et hydrocarbures). Pour l’Epage du bassin Yerres-Seine (ex-SyAGE), syndicat gestionnaire des eaux de ce bassin versant, ces gros épisodes de pollution ponctuels masquent les nombreux petits gestes négligents du quotidien qui polluent la rivière.
Les photographies d’actes d’incivilités publiées par l’Epage Yerres-Seine (Syndicat mixte pour l’Assainissement et la Gestion des Eaux du bassin versant Yerres-Seine) soulèvent régulièrement colère et indignation. Ce fut le cas ce week-end lorsque les eaux claires du Réveillon ont pris une inquiétante couleur rouge.
Un particulier est suspecté de s’être débarrassé d’hydrocarbures via un conduit d’eau pluviales se terminant dans la rivière. “Des équipes de Suez, les pompiers ainsi que notre personnel est intervenu. Des barrages flottants ont été installés ainsi que des boudins absorbants, des écrémages ont également été réalisés ce week-end sur le cours d’eau et l’étang de Villecresnes. Il peut encore rester quelques dépôts sur les berges mais les pluies des prochains jours vont les lessiver”, résume l’établissement public ce mardi, qui vient de déposer plainte contre X.
Yerres, Villecresnes et Mandres-les-Roses, les communes touchées par cet épisode de pollution, s’apprêtent à déposer elles aussi plainte et, les deux première ont pris des arrêtés interdisant la pratique de la pêche jusqu’à la disparition des traces de pollution. “Lorsque les premiers intervenants se sont présentés au domicile du particulier suspecté d’avoir été à l’origine des déversements, ils se sont mystérieusement arrêtés”, explique une source policière. Pour rappel, le particulier qui pollue une étendue d’eau douce, que ce soit intentionnel ou non, est passible d’une peine maximale de 2 ans de prison et de 18 000 euros d’amende.
Il y a trois semaines déjà dans le Réveillon, le déversement d’un liquide blanchâtre pouvant être un solvant ou de la peinture, avait été signalé et avait occasionné un autre dépôt de plainte. Parmi les autres actes d’incivilité qui provoquent des réactions scandalisées, il y a les véhicules volontairement immergés dans les cours d’eau, le dernier en date étant une voiture repérée par des pêcheurs dans l’Yerres la semaine dernière.
Campagne de sensibilisation
L’ex-SyAGE, qui n’a aucun pouvoir de police, s’est doté dernièrement d’un service d’astreinte “rivière” pour veiller, hors des horaires d’ouverture, des anomalies autour des cours d’eau. En parallèle aux actions curatives, le syndicat mise par ailleurs sur la communication auprès du public. “Ces gros épisodes de pollution sont relativement ponctuels mais c’est l’arbre qui cache la forêt des micropollutions que tout le monde est susceptible de faire sans même s’en rendre compte. Trop de gens pensent que ce dont ils se débarrassent dans les avaloirs file dans des égouts, comme à Paris. Il faut aussi prendre conscience du cumul de nos micro-actions, comme le fait de jeter ses mégots de cigarette dans les caniveaux, les lingettes dont on se débarrasse parce que l’on pense qu’elles se dégradent rapidement,…”, insiste Jean-Baptiste Ferrero, le directeur de la communication de l’Epage du bassin Yerres-Seine.
Dans ce contexte, l’établissement a réalisé une campagne de communication en vidéos, dont l’une est consacrée aux rejets dans les caniveaux.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.