Justice | Seine-Saint-Denis | 07/10/2021
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Prison avec sursis requise pour la manif sur le tarmac de Roissy

Prison avec sursis requise pour la manif sur le tarmac de Roissy © CD

Des peines de un à trois mois de prison avec sursis ont été requises jeudi à Bobigny contre sept activistes qui comparaissaient pour avoir pénétré sur le tarmac de l’aéroport de Roissy en 2020 pour dénoncer un projet d’extension “climaticide”. Décision le 12 novembre.

“Je regrette sincèrement d’avoir eu à désobéir à la loi” mais “le seul rempart contre ces projets ce sont les citoyens”, a déclaré une prévenue lors de l’audience, dans une salle comble du tribunal correctionnel de Bobigny.

Comme ses coprévenus, insérés socialement et âgés 20 à 43 ans, cette mère de famille n’a aucun antécédent judiciaire et déclare avoir eu connaissance des “risques personnels” qu’impliquait cette action militante menée par les associations Alternatiba et “Non au T4”.

Le 3 octobre 2020 au matin, plusieurs centaines de personnes manifestent devant l’aéroport de Roissy, dans le cadre d’une journée nationale d’action pour la réduction du trafic aérien.

Une centaine d’entre elles s’introduisent par effraction sur le tarmac, et se postent, avec des drapeaux, devant un avion posé au sol, dans une “zone parking” du site.

Les militants dénoncent un projet d’extension de l’aéroport avec un nouveau terminal, le T4, dont la taille équivaudrait à celle de l’aéroport d’Orly. “A contre-sens de l’urgence climatique” qui exige la réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon eux.

Quatre mois plus tard, en pleine crise du Covid-19, le gouvernement abandonne ce projet “plus adapté aux enjeux actuels”.

“J’estimais que c’était un moyen réfléchi et proportionné pour atteindre mon objectif” face à “l’absurdité du projet”, a souligné une autre prévenue, accusée d’avoir coupé le cadenas puis le grillage du site.

“Mon devoir de citoyen (…) est de dénoncer des projets climaticides”, explique un étudiant en architecture également poursuivi.

Leurs avocats ont demandé la relaxe.

Les prévenus ont fait citer plusieurs chercheurs comme témoins, pour justifier la “désobéissance civile” à l’heure des nouvelles prévisions alarmantes des scientifiques Giec sur le réchauffement climatique. 

“C’est source de dérives si chacun estime qu’il peut transgresser la loi pour une cause” qu’il croit juste, a tancé le parquet.

Il a estimé que les militants avaient tenté de bloquer le trafic aérien et “mis en danger tout le monde” en pénétrant à 250 m des pistes.

L’avocat du groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens et partie civile, a demandé un euro symbolique d’indemnité et jugé que cette intrusion dans un endroit “hautement sécurisé” ne pouvait être considérée comme une “peccadille”.

La décision sera rendue le 12 novembre.

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