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Solidarité | Ile-de-France | 07/12/2021
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Prix de l’ESS Ile-de-France: ces “clean challenge” qui apaisent les rivalités entre bandes

Prix de l’ESS Ile-de-France: ces “clean challenge” qui apaisent les rivalités entre bandes © Charles Henry

Comme chaque année depuis six ans, la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) a remis son prix de l’ESS mercredi 1er décembre. Lauréate de l’édition 2021, l’association Espoir et création de Garge-lès-Gonesses (Val d’Oise) accompagne les jeunes des quartiers dans la prise de conscience des enjeux environnementaux avec ses “clean challenge”. Explications.

Ce prix est très important, il va encourager les équipes qui mettent en place les clean challenge à poursuivre“, se félicite Brahim, chargé de jeunesse et responsable adjoint au sein d’Espoir et création. L’association a été choisie le 1er décembre parmi 65 candidats qui concouraient dans les catégories de la transition écologique et de l’utilité sociale pour recevoir le prix de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) Ile-de-France.

L’objectif, explique Marylène, est de ramasser le maximum de déchets en un temps imparti. Chaque quartier défi l’autre. Ce qui a bien marché c’est qu’on a réussi à mobiliser des jeunes qui d’habitude ne sont pas soucieux des enjeux écologiques.”

Installée depuis 2012 rue Jacques-Decour dans le quartier de la Muette à Garge-lès-Gonesses, Espoir et création a lancé ces “clean challenge” depuis trois ans.

© Charles Henry
Sylvie Mariaud et Eric Forti, le 1er décembre au Relais solidaire à Pantin.

Apaiser les conflits entre bandes par la transition écologique

Le prix de la CRESS Ile-de-France s’accompagne d’un chèque de 1 000 euros qui viendra compléter les ressources de l’association qui emploie quatre salariés. S’il récompense son action dans le domaine de la transition écologique, Eric Forti, vice-président d’ESS France et président de la CRESS Ile-de-France, souligne également “son impact social fort“.

Et pour cause: les “clean challenge” ont permis d’apaiser les conflits entre bandes rivales. “Pour mobiliser les jeunes, souligne Brahim, on a emprunté leurs propres codes fondés sur des défis perpétuels entre eux. On se donne rendez-vous dans tel quartier à tel heure. On ramasse les déchets pendant une heure et on se montre sur les réseaux sociaux… Et ça a marché!

Le concept a évolué dans le temps. “Chaque année, on essaye de proposer des nouveautés, précise Marylène. Aujourd’hui, on allie sport et écologie. On a aussi ajouté une touche musicale avec une dimension battle en donnant aux jeunes une scène pour rapper sur les enjeux environnementaux tout en nous aidant à nettoyer.”

L’Economie sociale et solidaire a mieux résisté à la crise sanitaire

La remise du prix de l’ESS s’est déroulé dans un lieu emblématique de l’insertion professionnelle: le Relais solidaire à Pantin (Seine-Saint-Denis) qui forme depuis 20 ans aux métiers de la table. “Cette structure [ndlr, une société coopérative d’intérêt collectif] commence d’ailleurs son accompagnement dans le cadre de l’accélérateur ESS“, pointe Sylvie Mariaud, vice-présidente de la région chargée de l’économie sociale et solidaire.

Clôturant le mois de l’ESS, l’événement était l’occasion de livrer une photographie de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France. Et de “mesurer l’impact de la crise pour accompagner autrement les entreprises de l’ESS après la crise, pour adapter nos principes de production, de consommation et de distribution des richesses, indique Eric Forti, qui quittera ses fonction lors de la prochaine assemblée générale de la CRESS, le 4 avril 2022.

33 400 structures de l’ESS en Ile-de-France et 9,3% de l’emploi du secteur privé

L’économie sociale et solidaire a mieux résisté que l’économie classique à la crise sanitaire, constate Léo Voisin de l’observatoire régional de la CRESS Ile-de-France. A l’heure actuelle, même pour la reprise, les structures de l’ESS ont un dynamisme plus important que les autres. Ce n’était pas le cas dans les précédentes crises mais ça demande encore à être confirmé.”

En Seine-Saint-Denis, l’observatoire soulignait ainsi dans une note de conjoncture de l’année 2020 que le tissu ESS “aurait théoriquement dû subir plus fortement les effets de la crise. Or, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit, avec plusieurs secteurs d’activité relativement préservés, voire en croissance.” Comme ceux de la santé et du médico-social qui compte davantage d’emplois ESS en 2020 qu’en 2019 (+3,4%) et, “fait surprenant” ceux de la culture et de l’enseignement (+2,3%).

Selon les données du Panorama de l’ESS 2021 que publiera prochainement l’observatoire, 33 400 établissements relevant l’ESS, dont 80% d’associations, sont comptabilisés fin 2018, soit 7,3% des établissements privés en Ile-de-France. Ils représentaient alors un peu moins de 400 000 emplois soit 9,3% de l’emploi du secteur privé.

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