Modèle économique, préservation du bois, impact géologique… Ile-de-France Mobilités a revu sa copie pour présenter le projet de prolongement de la ligne 1 du métro jusqu’à Val-de-Fontenay en enquête publique.
Ce jeudi , le Conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports public dans la région, adoptera son nouveau dossier d’enquête publique pour le prolongement du métro. Ce temps de concertation citoyenne est indispensable pour obtenir une déclaration d’utilité publique et commencer à travailler sur les emprises foncières nécessaires à la réalisation du projet, ainsi que poursuivre les études techniques.
En principe, le prolongement de la ligne 1, qui relie actuellement La Défense à Château de Vincennes, devrait être opérationnel aux alentours de 2035. Ses travaux démarreront après ceux de la ligne 15 Est du Grand Paris Express qui doit également s’interconnecter à Val-de-Fontenay. L’objectif de cette extension est de mieux desservir l’Est parisien, notamment la Seine et-Marne, en offrant un accès au métro dès Val-de-Fontenay. La station, actuellement desservie par le RER E et le RER A, se transformera en véritable hub en accueillant les terminus des tramway T1, métro 1 et une station du métro périphérique Grand Paris Express. Entre Vincennes et Val-de-Fontenay, le métro 1 s’arrêtera aussi à Montreuil, au niveau des Pêchers, et aux Rigollots à Fontenay-sous-Bois.
Un projet à 1,5 milliard d’euros qui s’ajoute aux lourds investissements de transports grand parisiens
Le projet, attendu de longue date, a connu des déboires depuis l’avis défavorable du Secrétariat général public à l’investissement (SGPI) et celui très réservé de l’Autorité environnementale (Ae) cet été. Le premier, qui audite tous les projets dans lesquels l’Etat investit plus de 100 millions d’euros, a questionné le modèle socio-économique de cette extension budgétée à 1,5 milliard d’euros au seul stade des études. De quoi faire sourciller dans un contexte où les coûts du prolongement du RER E ont explosé tout comme ceux prévus initialement pour le Grand Paris Express.
L’Ae a de son côté pointé plusieurs réserves notamment sur les aspects géologiques, en raison de la présence d’anciennes carrières. Elle s’est aussi inquiétée de l’empiètement du chantier sur le bois de Vincennes.
C’est dans ce contexte qu’IDFM a revu son dossier d’enquête publique pour répondre point par point aux réserves. L’enquête devrait ainsi pouvoir démarrer dès la mi-janvier début février.
Métro ou voiture individuelle : il faut choisir
Concernant le modèle socio-économique, la région explique que les calculs effectués par le SGPI s’appuient sur des indicateurs standardisés qui ne tiennent pas compte de la spécificité de l’Ile-de-France, beaucoup plus dense que les autres régions. Surtout, la région insiste sur les objectifs de transition écologique, rappelant que l’alternative aux transports en commun est la voiture, ce qui impliquerait, pour accompagner un trafic croissant, la construction de nouvelles routes!
Bois de Vincennes: le transformateur de courant pourrait être enterré
Concernant le bois de Vincennes, IDFM reconnaît la nécessité d’emprises foncières à la sortie de Vincennes pour le raccordement à l’arrière-gare de Château de Vincennes mais promet que l’ensemble des emprises seront restituées et reboisées à l’issue du chantier à l’exception du poste de redressement (transformateur de courant) côté avenue de la Dame blanche, lequel pourrait toutefois être enterré, ainsi que des accès techniques aux grilles de ventilation, à la trappe pompiers et à la trappe d’accès matériel. Concernant le déboisement, des sites de compensation doivent être cherchés avant le démarrage des travaux.
Pour en savoir plus sur la partie du métro dans le bois de Vincennes et la polémique qu’elle suscite, lire : Enquête publique attendue début 2022 et pétition de la discorde
Concernant les risques géologiques, IDFM indique avoir réalisé une identification tronçon par tronçon et précise que les études d’avant projet intègreront de nouvelles missions pour affiner.
Enquête publique
Le mémoire en réponse de l’autorité organisatrice des transports sera publié avec le dossier d’enquête publique, laquelle devrait intervenir d’ici la mi-janvier ou tout début février, selon nos informations.
Ce jeudi, ce dossier devrait faire l’unanimité des élus, contrairement à d’autres sujets qui devraient fâcher davantage comme l’ouverture à la concurrence d’un certain nombre de lignes de bus actuellement exploitées par la RATP, également au menu de conseil.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.