A défaut de flécher des moyens supplémentaires sur les collèges , l’Inspection académique a demandé aux établissements de plus de 6 classes de rendre une heure de leur dotation globale au nom du principe de solidarité. Une mesure qui suscite la colère unanime des syndicats qui donnaient hier une conférence de presse sur le sujet.
«Nous nous attendons à un grand jeu de massacre à la rentrée prochaine. Il va y avoir 1200 élèves en plus et nous perdrons en tout et pour tout 19 postes d’enseignant alors que les classes sont déjà blindées», craint Rielgab Draloh, représentant SNES-FSU.
La mésentente sur les prévisions d’effectifs n’a jamais été aussi grande et certaines organisations syndicales remettent en question l’honnêteté de leur hiérarchie. «Entre les chiffres que nous donne la direction académique pour la rentrée prochaine au collège Issaurat de Créteil et les chiffres que nous avons pu nous procurer auprès des classes de CM2 du secteur, il y a un écart de 30 élèves ! Au collège Chérioux, le delta est un peu moins important mais de 15 élèves. Nous allons passer de classes à 25 élèves de moyenne à 28 voire 29», poursuit le syndicaliste.
Pour Valérie Sultan, représentante de la CGT Educ’action dans les instances du second degré en Val-de-Marne, cette politique a pour conséquence la chute du taux d’encadrement des élèves et un risque de plus en plus élevé de décrochage scolaire. «A l’heure actuelle, sur les 105 collèges du département, 70 ont des effectifs réels plus élevés que ce qui avait été prévu. Le nombre d’élèves est plus élevé mais l’enveloppe de nos heures, elle, ne bouge pas. Alors, ça n’a l’air de rien mais nous sommes capables de gérer quatre élèves difficiles dans une classe à 25, pas dans une classe à 30. Nous ne pouvons pas nous occuper convenablement des jeunes qui en aurait besoin. Ce taux d’encadrement n’a pas cessé de baisser au cours de ces dix dernières années».
Dans ce contexte, le souhait de l’inspection académique de supprimer des heures de cours aux collèges au titre d’un principe de solidarité est très mal vécu par les communautés éducatives, qui, au contraire, souhaiteraient à minima la pérennisation des moyens de leurs établissements. «Une création de classe nécessite 29 heures. Lorsque la Dasen décide de fermer une classe, ils ont pris l’habitude de reprendre 30 heures. Ils grappillent systématiquement des heures sous prétexte de participer à l’effort collectif. Cette fois-ci, tous les collèges de plus de six divisions vont se voir retirer une heure sur leur dotation globale. Elles vont servir à créer les classes du nouveau collège de Valenton. Ils mutualisent les moyens des établissements existants plutôt que de créer des postes d’assistants d’éducation dont nous manquons cruellement», explique Sarah Chastel, du FNEC-FO.
«C’est une situation catastrophique que l’on nous prépare pour la rentrée prochaine. Chaque année, nous nous battons contre la dotation horaire globale en baisse. Aujourd’hui, ils ont dépassé un cap. Nous sommes de plus en plus sollicités par des parents inquiets, notamment sur la question des non-remplacements. Ils ont peur pour l’avenir de leurs enfants. Les choix de la Dasen ne permettent pas de compenser les besoins des élèves après cette année de forte perturbation», ajoute Nageate Belhacem, pour la FCPE 94.
«Les heures sont allouées en fonction des besoins. Elles seront redistribuées. La carte scolaire se met en œuvre, pour l’instant il n’y a pas d’établissement ciblé. Rien n’est encore acté par rapport à l’utilisation de ces heures. Ces choix étaient nécessaire pour cette année par rapport à la carte scolaire du second degré. Nous ne faisons aucune économie sur l’enseignement des élèves. Les prochaines étapes de l’élaboration de la carte scolaire vont nous permettre de faire des ajustements avec l’évolution des effectifs», rassure la direction académique.
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