Plusieurs centaines de manifestants se sont retrouvés ce vendredi matin devant le siège du rectorat de l’académie de Créteil. Représentants des personnels enseignants et parents d’élèves d’établissements du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis ont protesté notamment contre les diminutions de dotations horaires dans les établissements.
“Jean-Michel a choisi, ses trois spécialités : mensonge, mépris, austérité” Tel était le ton des slogans affichés ce vendredi sous les fenêtres du recteur.
Au micro, se succèdent des petites délégations venues porter des témoignages de situations alarmantes dans des établissements du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis. Tous protestent contre des coupes dans la dotation horaire globale de leur établissement avec pour conséquence, des fermetures de classes ou des suppressions de dispositifs d’accompagnement. “C’est 50 heures en moins l’année prochaine chez nous. Nous sommes face à un dilemme parce que dans l’état de nos effectifs, nous n’avons pas les moyens d’offrir toutes les options à nos élèves, notamment en mathématiques. La seule façon de les financer serait d’accueillir davantage d’élèves, ce qui nuirait à la qualité du travail en classe”, regrette un enseignant du lycée professionnel de Bondy, Jean Renoir.
Une délégation de parents et d’enseignants du collège Rabelais de Saint-Maur-des-Fossés est également venue présenter sa situation. “Sous prétexte que nous serions un établissement favorisé, nos demandes ne sont pas considérées. Or, notre établissement compte 800 élèves au niveau hétérogène. Pendant trois mois cette année, nos élèves non-allophones n’ont pas eu d’enseignant de français en langue étrangère. Nous réclamons une seconde CPE depuis 5 ans. Jusqu’à maintenant, nous étions parvenus à conserver un créneau de soutien scolaire d’une heure par semaine, il pourrait passer à une heure tous les quinze jours. Nous demandons a minima le maintien de notre dotation horaire”, résument-ils. Une des enseignantes qui a deux enfants scolarisés insiste également sur le non-remplacement quasi-systématique des professeurs absents. “L’une de mes filles en première au lycée Branly de Nogent-sur-Marne, n’a plus de prof de physique-chimie, plus de cours d’option possible. Mon autre enfant, au collège Cahn de Bry-sur-Marne a également un enseignant non remplacé depuis des mois”.
Des enseignants du collège Simone de Beauvoir à Créteil, se sont également joints à la manifestation. Il y a cinq ans, ils s’étaient mobilisés pour obtenir, en vain, le classement de cet établissement en réseau d’éducation prioritaire. “Ils prévoient une suppression d’une cinquantaine d’heures pour la rentrée prochaine. Cela devrait occasionner la suppression de deux classes mais nos effectifs seront les mêmes qu’aujourd’hui. Nous avons un taux d’encadrement de surveillants très en-deçà des seuils et nous en sommes déjà à cinq conseils de discipline depuis le début de l’année. Après dix jours de grève, un inspecteur de l’éducation nationale nous a reçus mais ne nous a rien apporté. Un autre rendez-vous a été fixé pour aujourd’hui mais il a été annulé au dernier moment”.
Les griefs contre l’inspection académique sont plus lourds encore chez un groupe de parents et d’enseignants du collège Cron du Kremlin-Bicêtre, qui estiment que les rapports de force se sont tendus ces dernières années. “Jusqu’à présent, lorsque nous rencontrions la hiérarchie pour leur dire que nous manquions de moyens, ils nous renouvelaient leur confiance et reconnaissaient que la situation était difficile. Aujourd’hui, ils en viennent à nous dire que nous ne travaillons pas assez bien, que c’est de notre faute si nous n’avons pas les résultats”, explique une enseignante écœurée.
Un Comité Technique Académique (CTA) s’est tenu cet après-midi au rectorat et a permis d’échanger avec les organisations syndicales. Par ailleurs, le rectorat indique avoir reçu ces derniers jours en audience l’ensemble des établissements scolaires de l’académie l’ayant sollicité pour des questions relatives aux moyens.
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