Solidarité | | 13/07/2021
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Saint-Maur-des-Fossés: le centre Emmaüs La Pépinière a redonné vie à l’Observatoire

Saint-Maur-des-Fossés: le centre Emmaüs La Pépinière a redonné vie à l’Observatoire © Fb

Près d’un mois après l’ouverture d’un centre d’hébergement d’urgence Emmaüs Solidarité sur le site de l’Observatoire à Saint-Maur-des-Fossés, l’association a organisé un après-midi portes ouvertes ce lundi pour expliquer son projet au public. Une manière de détendre l’atmosphère après l’accueil un peu glacial du projet par les riverains et la commune.

“Je suis agréablement surpris de constater que la greffe a bien pris”, lance Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs Solidarité, prenant quelques photos d’un mini-concert de l’Orchestre de chambre de Paris, tenu sous chapiteau devant la tour d’observation en meulière. Des habitants, des responsables associatifs locaux, quelques élus d’opposition ainsi que des anciens employés de l’Institut de physique du globe – derniers occupants du site jusqu’au début des années 2010 – sont venus visiter les lieux et se faire expliquer le mode de fonctionnement de la structure. “Je suis souvent passé à côté pour me rendre dans les équipements sportifs voisins mais je n’avais jamais fait attention à ce qu’il y avait derrière ces murs”, témoigne un visiteur Saint-Maurien.

Afin d’entretenir la mémoire de ce site historique auprès des publics accueillis, un ancien chercheur du CNRS a réalisé une présentation de l’Observatoire et de sa contribution scientifique sur des panneaux. Une signalétique plus pérenne doit, à terme, être installée. “Parfois, nous avons repris des noms existants comme le bâtiment FR-1, sans véritablement en connaître l’origine. Ce midi, lors d’une visite, un retraité qui avait travaillé ici nous a appris qu’il s’agissait d’un satellite artificiel français qui a été en partie conçu dans ces lieux!”, explique Abdel Aissi (en photo ci-dessus), le responsable patrimoine immobilier d’Emmaüs Solidarité. C’est lui qui, avec la cabinet d’architecte de Valentine Guichardaz-Versini – déjà à l’oeuvre pour le CHUM d’Ivry-sur-Seine – a chapeauté les travaux de remise en état de quatre bâtiments “très délabrés”, pour y faire des chambres, des espaces de vie ainsi que des locaux administratifs et professionnels.

Déjà 4 bébés et 6 résidents en sortie positive

Depuis le début du mois de juin, la montée en charge du centre d’hébergement d’urgence La Pépinière s’est faite en douceur, à raison de 5 familles par semaine. Dans le courant de l’été, le site aura atteint sa capacité maximale de 150 places, enfants inclus. Les équipes de professionnels sont déjà aux manettes et des recrutements vont se poursuivre avec la mise en service du troisième et dernier bâtiment. Des travailleurs et auxiliaires sociaux assurent une présence sur site 24 heures sur 24, mais il n’est pas accessible non-stop au public.

“Nous accueillons essentiellement des femmes, seules, enceintes, avec enfant, ou en couple. Il n’y a pas d’hommes seuls. Si certains nous ont été adressés après avoir été dans des centres d’hébergement, d’autres publics, en particulier ceux du Val-de-Marne, n’ont souvent connu que l’hôtel. Pour pouvoir traiter les véritables problèmes de ces personnes, nous répondons à leurs besoins fondamentaux (nourriture, logement, santé,…) après avoir fait une évaluation complète de leurs besoins. La durée moyenne de séjour ici est de 12 mois mais c’est très variable. Ainsi, nous avons déjà 6 personnes qui ont ou qui vont être réorientées vers du logement social ou des baux solidaires. C’est ce que nous appelons des “sorties positives”. Ce sont des publics qui avaient déjà été suivis dans d’autres structures et pour lesquelles des solutions ont été trouvées alors qu’ils venaient d’arriver à La Pépinière, résume Pauline Verner, directrice territoriale adjointe chez Emmaüs Solidarité. Nous sommes particulièrement attentifs aux femmes enceintes ou qui ont eu des bébés. Depuis l’ouverture, nous avons déjà eu 4 naissances!”

Pour permettre à ces familles ayant vécu dans la rue ou dans des hôtels, les équipes du centre proposent un accompagnement à la cuisine. Une quinzaine de plaques de cuisson individuelle ont été installées dans le bâtiment social pour que les résidents puissent apprendre ou réapprendre ce rituel du repas. S’ils disposent d’un frigo dans leurs chambres, les publics sont ainsi invités à partager des moments collectifs et conviviaux.

D’ici la fin de l’été, l’équipe prévoit également de créer un jardin potager, pour favoriser l’autonomie alimentaire.

En ville, des habitants ont commencé à se porter volontaires pour prêter main forte sur certains projets, mais il faut du temps pour tout mettre en place. “Nous avons été tellement occupés ce mois-ci que nous n’avons pas pu répondre à toutes les demandes d’habitants qui souhaitaient aider. Des voisins nous ont fait don d’une table de ping-pong. A terme, des partenariats locaux pourront voir le jour”, indique Pauline Verner. Il reste un peu de temps, le centre est prévu pour une quinzaine d’années.

De quoi laisser le temps aux polémiques qui ont prévalu à son installation de s’apaiser…

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