Etat, département et intercommunalités de Seine-Saint-Denis ont signé ce vendredi un accord pour financer 80 conseillers afin de lutter contre la fracture numérique.
Au sein de la Mire, la mission locale intercommunale de Bobigny, Drancy, Le Blanc-Mesnil, Kamel Ouacel, le directeur, est bien conscient de la fracture sociale et numérique vécue par les jeunes. Une étude menée par la mission auprès de 1200 jeunes de 16 à 25 ans indique que 8 % d’entre eux n’ont pas d’équipement numérique (d’ordinateurs) et 49 % de ces dernier demandent un accompagnement. Au delà du numérique, l’étude révèle que 40 % des jeunes ressentent de “l’inutilité sociale” et que 13 % ne prennent qu’un repas par jour.
Sur le plan numérique, la Mire a donc décidé d’accompagner les jeunes pas à pas, en commençant par exemple par réaliser une adresse mail professionnelle. Un apprentissage que, Sarah, 21 ans, juge « super » car il permet «d’énormes progrès, même sur des choses que l’on pensait savoir».
A la médiathèque Roger Gouhier à Noisy-le-Sec, on soulève un autre problème lié au numérique : la barrière de la langue. “Cela constitue la grande difficulté de certains habitants, et notamment des plus âgés”, témoigne une responsable de la médiathèque, où des cours d’informatique sont proposés. Ici, l’une des principales demandes sont “liées à l’impossibilité de remplir des documents administratifs“. Mais, regrette le maire de la ville, Olivier Sarrabeyrouse (PCF), “ces personnes s’autocensurent et s’interdisent de prendre une place dans cet espace mis à leur disposition”.
Alors que l’ensemble de la Seine-Saint-Denis est particulièrement impacté par la fracture numérique, le Conseil départemental, l’Etat et quatre intercommunalités (les territoires Est Ensemble, Grand Paris Grand Est, Paris Terres d’Envol et Plaine Commune) ont signé ensemble, ce vendredi, un accord pour mettre à disposition 80 conseillers et conseillères numériques dans le cadre d’un projet territorial d’inclusion numérique.
Ce vendredi, deux ministres, Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques et Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville, se sont déplacés dans le département à cette occasion, d’abord à la mission locale de Bobigny puis à la médiathèque de Noisy-le-Sec. Pour le gouvernement, l’enveloppe de l’Etat allouée à ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan national d’inclusion numérique fléché dans le plan de relance, qui vise à déployer 4000 conseillers numériques dans le pays, moyennant un budget de 200 millions d’euros, “pour soutenir les Français les plus éloignés à devenir autonomes avec les outils numériques du quotidien.” L’Etat doit aussi financer, à hauteur de 40 millions d’euros, la construction de kits d’inclusion numériques dans des structures de proximité comme les bibliothèques et les mairies.
Concernant la Seine-Saint-Denis spécifiquement, la préfecture indique que l’Etat a alloué 1,6 million d’euros à des projets numériques en 2020, en dehors des contrats de ville.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.