Santé | Seine-Saint-Denis | 14/07/2021
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Seine-Saint-Denis: afflux subit dans les centres de vaccination

Seine-Saint-Denis: afflux subit dans les centres de vaccination © Charles Henry

“C’est la folie”: au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron sur l’extension du passe sanitaire, les candidats au vaccin se sont pressés mardi dans les centres de vaccination du nord-est de la région parisienne, pour continuer à “vivre normalement”.

“On n’a pas le choix”, se résout Roumba Konate, venue au centre de vaccination du Stade de France à Saint-Denis pour sa première injection. “Si on n’a pas la vaccination, on sera bouclé chez nous”, explique-t-elle devant l’entrée du stade.

“Un peu réticente” au vaccin, cette employée de 40 ans a profité de sa pause déjeuner pour venir. “Je suis allée sur Doctolib juste après l’annonce, ils nous ont mis la pression. Soit tu le fais, soit tu ne fais plus rien”, résume-t-elle avec ironie.

A lire : Passe sanitaire : où se faire vacciner ou dépister dans le département

Malgré la pluie, plusieurs dizaines de personnes, la majorité accourue en réaction aux annonces du président, convergent de manière continue devant l’entrée de la porte G du Stade de France, situé en Seine-Saint-Denis, le département au taux de vaccination le plus faible de l’Ile de France (37,4% de première injection au 4 juillet, selon Ameli).

“Au départ, je ne voulais pas me faire vacciner, mais il ne faut pas penser qu’à soi”, reconnait Williams Montcho juste avant l’injection. Pour “protéger ses parents”, cet habitant de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) s’est décidé sur le tard. 

Comme lui, près d’un million de Français ont pris un rendez-vous de vaccination lundi soir sur Doctolib et “plus de 3,4 millions de recherches de RDV de vaccination ont été réalisées” sur le moteur de recherche Vite Ma Dose, selon son concepteur Guillaume Rozier.

Venu en renfort pour surveiller les personnes après leur vaccination, Lewin Gahnassia a constaté l’augmentation de l’affluence au stade de France.

“On a eu un mail ce (mardi) matin qui disait qu’ils avaient besoin de renfort. Dès qu’il y a eu le discours du président, les gens se sont précipités sur internet”, explique ce jeune interne en orthopédie dento-faciale.

“Le nombre de rendez-vous a augmenté au Stade de France depuis (lundi) soir”, a confirmé à l’AFP la ville de Saint-Denis.

“Depuis l’annonce, ça n’arrête pas, ça défile toute la journée”, s’étonne Cedat Diri, chargé de la prise de rendez-vous, à quelques kilomètres de là, au centre Edmond de Rothschild, dans le XIXe arrondissement de Paris. 

Ce gymnase converti en centre de vaccination, ouvert depuis le 1er avril, vaccine en temps normal un millier de personnes chaque jour. Mais ce mardi, “on est facilement sur des bases de 1 800 personnes”, estime M. Diri.

Dès 9h du matin, l’administratif a accueilli une centaine de personnes sans rendez-vous, contre une vingtaine habituellement. “C’est la folie, l’effet des annonces est énorme”, résume-t-il, galvanisé par le ballet incessant des personnes venues prendre leurs premiers rendez-vous.  

“Si on veut vivre normalement, on est obligé de l’avoir”, témoigne Tristan Chartier juste après la piqûre, dans un coin du centre Jean-Jaurès. Après 45 minutes d’attente sur Doctolib la veille, cet étudiant de 21 ans n’a pas hésité à prendre rendez-vous pour continuer à “retrouver les restaurants et les plaisirs du quotidien”.

“Comme on n’a plus le choix, autant le faire directement”, raconte, résignée, Linia Saiche à l’entrée du centre de vaccination du nord-est de Paris. Cette étudiante infirmière de 23 ans s’est sentie “obligée” de venir pour continuer à travailler.

Même constat à Bondy (Seine-Saint-Denis), où le centre de vaccination de l’hôpital Jean-Verdier accuse plus d’une heure de retard.  

Les personnels soignants passent en priorité dès qu’ils arrivent, même sans rendez-vous, “sinon ils ne peuvent plus rentrer dans leur service”, rapporte une personne chargée de l’accueil.

“Je trouve ça ridicule, on nous prive de nos libertés”, regrette Nathalie, aide-soignante en polyclinique, venue malgré elle se faire vacciner avant de reprendre le travail en milieu d’après-midi.

par Léo PIERRARD

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