Après trois journées de rodage la semaine dernière et la vaccination d’une cinquantaine de personnels soignants, le centre de Sucy-en-Brie reçoit depuis ce lundi les patients de plus de 75 ans et les personnes à risque. Déjà 2000 rendez-vous ont été pris jusqu’au 10 février mais la distribution limitée des doses pourrait enrayer le flux d’ici jeudi redoute la mairie.
A l’étage de l’espace culturel Jean-Marie Poirier de Sucy-en-Brie, une salle a été transformée en standard téléphonique où se relaie huit agents de la mairie. Casque aux oreilles, une employée municipale reconvertie en opératrice propose des créneaux à son interlocuteur. «Bonjour, dans quelle commune habitez-vous ? Vous avez quel âge ? Avez-vous un certificat de votre médecin ? J’ai le mercredi 10 février à 10 heures ou le jeudi 11 février à 9h30». Quelques mètres à sa droite, une collègue tente de réorienter une personne qui semble avoir appelé plusieurs centres sans succès. «Il y a un centre à Champigny-sur-Marne qui serait plus proche de chez vous». Près de 2000 rendez-vous ont ainsi été programmés jusqu’à la mi-février et le rythme frénétique des appels entrants ne ralentit pas. Les créneaux ont été organisés en fonction des disponibilités de la trentaine de soignants qui ont accepté de venir prêter main forte au centre.
Dans la salle de spectacle, un médecin généraliste, le docteur Thierry Hugnet, administre les doses aux personnes âgées. «Je me suis proposé d’être présent 6 demi-journées jusqu’au 8 février. Tout se passe bien. Les patients qui font la comparaison avec le vaccin contre la grippe indiquent d’ailleurs qu’il est moins douloureux au point d’injection». Une fois piqués, les vaccinés attendent un quart d’heure pour vérifier qu’il n’y a pas ‘effets secondaires. A l’instar de Michel, l’un des premier seniors a s’être fait vacciner ce lundi. «J’ai eu l’information par un courrier de la mairie. J’ai téléphoné à 9 heures précise, deux minutes plus tard, j’avais mon créneau», indique-t-il. «On va vous rappeler pour dans 21 à 28 jours», lui explique le médecin pour la deuxième injection.
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L’impossible montée en charge à 480 vaccins hebdomadaires
Après avoir réalisé une trentaine de vaccinations la semaine dernière lors de trois demi-journée à valeur de test, auprès des professionnels de santé, la mairie avait pour ambition de vacciner du lundi 18 au samedi 23 janvier inclus jusqu’à 480 patients, et compter passer la semaine suivante à 576, pour atteindre les 600 vaccination début février et se laisser encore de la marge pour pouvoir administrer les secondes doses.
Mais ce dimanche, la ville a reçu un mail qui l’avertissait d’un ralentissement momentané des distributions. Désormais, ce n’est plus la ville qui indique le nombre de doses dont elle a besoin en fonction de sa capacité à les administrer, mais elle doit adapter ses rendez-vous aux doses disponibles. «Ils m’ont indiqué que nous pourrions recevoir notre dotation de 195 doses et que ce serait tout pour la semaine. Je leur ai expliqué que nous avions déjà prévu de vacciner 480 patients. Ils ont indiqué à l’oral que nous pourrions avoir 150 doses supplémentaires. Avec 195 doses, nous serons à cours de vaccin mercredi soir et devrions décaler tous nos rendez-vous. Nous pensions que nous serions limités par le manque de soignants disponibles mais c’est bien le vaccin qui nous fait défaut aujourd’hui. Nous aimerions que l’État nous donne de la visibilité pour les semaines à venir», explique Marie-Carole Ciuntu (LR), maire de la ville et vice-présidente de région.
Un fonds régional pour les transports de patients
Sur place ce lundi, la présidente de région, Valérie Pécresse (Libres), a indiqué que le Conseil régional allait créer un fonds de soutien de 10 000 euros pour contribuer au transport des personnes âgées vers les centres.
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