Entre aménagement de terrasses, changement de cartes et nouveaux horaires, les restaurateurs, fermés depuis octobre, n’ont pas chômé ces derniers jours.
A Joinville-le-Pont, en bord de Marne, Le Germain fait partie de ces restaurants malchanceux qui avaient ouvert leurs portes quelques jours avant l’annonce du premier confinement… Il a néanmoins trouvé à rebondir et Valérie Renoux Germain, la propriétaire, espère désormais voir “le bout du tunnel“. “On a ouvert nos portes en février 2020, on a à peine eu le temps de fonctionner qu’on a dû fermer le 16 mars. On a pu rouvrir pendant 5 mois cet été, et là on est fermé depuis octobre. C’est très compliqué. Le plus dur c’était pour l’équipe, on venait de commencer, il y avait une bonne dynamique et tout s’est arrêté d’un coup. On a essayé de garder le lien pendant cette année, en continuant à se voir, à travailler ensemble.” Ce n’est pas tant l’aspect financier qui a été compliqué pour le Germain que l’aspect social. “Comme on a pu justifier d’un chiffre d’affaires, on a été aidé mais moralement ça a été dur pour l’équipe.” Ce 19 mai, c’est d’abord la terrasse qui va rouvrir, à demi-jauge. “On va pouvoir accueillir 25 personnes, il y a déjà eu une dizaine de réservations.”
Entre temps, le restaurant a mis à profit cette année en stand-by pour s’adapter et se transformer. “On a transformé la terrasse, on a fermé le patio, on a aussi développé un parking vélo car les bords de Marne se sont aménagés. On a mis en place de nouveaux horaires avec fermeture à 21h, ainsi qu’une carte adaptée à ce temps limité avec trois planches apéros dînatoires. On compte vraiment sur cette envie de retourner au restaurant, en fin de journée ça peut être agréable de se déconnecter“, espère Valérie Renoux Germain.
Le traiteur s’est transformé en restaurant
A Saint-Maur-des-Fossés, Savane et Mousson, traiteur évènementiel, a stoppé net avec la crise sanitaire. Ses deux fondateurs, Aïssata et Julien, se sont adaptés. Ils ont embauché deux cuisiniers, Ibrahima et Luo, ont trouvé un local, un ancien restaurant qui a fermé avec la pandémie, et se sont lancés avec succès dans l’aventure du Click and collect, et de la livraison à domicile, assurée par Julien. Pour toute l’équipe, ce 19 mai va être un nouveau baptême du feu car le restaurant n’a jamais fonctionné “normalement”, étant né pendant la Covid. Si l’expérience est concluante, les restaurateurs veulent ouvrir à Châtelet et lancer leur foodtruck. D’ores et déjà, une campagne d’information sur les réseaux sociaux a été lancée et des flyers distribués dans toute la ville. Des influenceurs sont invités pour l’occasion et la terrasse est déjà entièrement réservée. Pour l’heure, les employés s’activent sur la terrasse en cours d’installation. Les fondateurs cherchent encore leur inspiration déco, à la croisée de l’Afrique et de l’Asie.
Gérer la jauge
D’autres restaurants comptent sur leur clientèle d’habitués, à l’instar du Petit Pont à Joinville. “Les gens viennent pour le cadre et la cuisine. On a cartonné en vente à emporter”, confie Julie Perrin-Miton, gérante et propriétaire. Tout est déjà complet les premiers jours. “Dès que les gens ont entendu « 19 mai » ils ont commencé à nous solliciter. Mais comme on n’avait pas encore le protocole exact on a pris des réservations en imaginant que ce serait le même que l’an dernier avec les 1 mètre autour. Sauf que 50% c’est plus qu’un mètre donc j’ai dû retirer des tables encore hier quand je l’ai appris et malheureusement j’ai dû annuler les quelques derniers clients.”, explique la propriétaire. La terrasse qui pouvait accueillir 60 personnes est réduite à 25. “On a fait une formule déjeuner assis classique à la carte et à cause du couvre feu à 21h on reste ouvert pour des gaufres car c’est notre spécialité, et ensuite formule apéro jusqu’à 20h30.”
L’angoisse de la météo
A ce stade, la plus grosse crainte reste la météo. “S’il ne fait pas beau, c’est la catastrophe. On a un grand parasol, mais pas sûr que les clients voudront manger sous le parasol”, s’inquiète Valérie Renoux-Germain. Le Petit Pont, lui, restera fermé s’il pleut trop. “Si on a un seul jour de beau temps pour trois jours de pluie on fermera toute la semaine. Comme on fait que du frais au niveau de la marchandise c’est impossible de gérer du poisson et de la viande qui reste plusieurs jours dans le frigo sans être cuisiné et consommé. En plus, on a une terrasse à ciel ouvert et une rue à traverser pour faire le service donc s’il pleut c’est impossible“, se résout Julie Perrin-Miton.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.