Alors que le Conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités a confirmé ce 14 avril le choix du groupement autour de Doppelmayr pour construire le téléphérique entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, l’un des deux groupements éconduits réclame des comptes.
MND Ropeways, spécialiste savoyard des remontées mécaniques qui était partenaire du groupement mené par Bouygues Travaux Publics, a déposé le 9 avril un référé précontractuel devant le tribunal administratif de Melun tandis que, selon la Lettre A du 14 avril, Bouygues Travaux Publics a envoyé un lettre recommandée à IDFM pour demander des explications et réclamer une nouvelle analyse des offres. Le groupe de BTP n’a pas en revanche initié de démarche en justice.
Parmi les griefs, celui qui passe très mal est le montant de l’offre retenue, de 119 millions d’euros, alors que le marché public lancé à l’automne 2019 avait fixé une première enveloppe prévisionnelle de 98 millions d’euros. Voir le détail du marché à l’époque. Après un premier tour de table où les offres étaient toutes largement au-dessus de ce montant, le second tour a vu des offres aux montants très différents, celle du groupement Bouygues s’efforçant de coller au plancher demandé.
“Au-delà d’une offre qui a pu être perçue comme low-cost, MND Ropeways partait avec un handicap en raison des difficultés rencontrées avec le téléphérique de Brest, même si celui-ci présente un caractère très innovant”, analyse un observateur du projet.
Du côté d’IDFM, on fait savoir qu’on ne commente pas les recours en justice. Le leader du groupement retenu, Doppelmayr, a lui tenu à se défendre via un courrier à Ile-de-France Mobilités, rappelant notamment la dimension française de son équipe portée par Doppelmayr – France – avec des partenaires franciliens : Spie Batignolles pour le Génie-civil, Egis Rail pour l’ingénierie, Atelier Schall pour le cabinet d’architecture, et France Travaux pour l’insertion urbaine et paysagère, lequel a son siège social à Valenton où passera le téléphérique.
Mercredi 14, la délibération approuvant le marché global de performance a été votée à l’unanimité. Les groupements éconduits recevront pour leur part une prime de 500 000 euros chacun.
Le Câble A – Téléval en bref
L’enjeu de ce premier téléphérique francilien est de désenclaver des quartiers enchevêtrés dans des voies ferrées et routes nationales en les reliant en un quart d’heure à une station de métro. Le téléphérique reliera Créteil (ligne 8) à Villeneuve-Saint-Georges en traversant à la fois des quartiers déjà peuplés et d’autres en devenir comme la zac Pologne à Villeneuve-Saint-Georges ou Joliot-Curie à Valenton. Le parcours s’effectuera sur 4,5 km en passant par 5 stations (Bois Matar, Emile Combes, Emile Zola, Temps durables, Pointe du lac), le tout en 17 minutes. Outre le métro à Créteil, les stations sont toutes connectées à des lignes de bus locales. Techniquement, le téléphérique doit survoler ce morceau du sud francilien à 25 à 40 mètres au-dessus du sol pour enjamber la plateforme fret ferroviaire, le TGV, les RN 6, RN 406, RD 60 et le relief en plateaux. Il s’appuiera pour cela sur 30 pylônes, espacés de 150 mètres chacun. Chaque cabine pourra transporter 10 personnes. Sa capacité de trafic est évaluée à 2000 voyageurs par heure dans chaque sens. Le projet est budgété à 132 millions d’euros, cofinancés par la région, le département et l’Etat. Date de mise en service prévue: avant 2024.
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si le marché revient à bouygues, et que ca se passe comme pour la passerelle de villeneuve saint georges ou comme les batiments neuf de choisy le roi, je ne mettrai sûrement jamais les pieds dans une cabine du telepherique
Nous avons en France leader des téléphérique société Poma qui connaît des difficultés du fait de la pandémie. Nos responsables politiques à l’unanimité vo nt chercher une solution boîte autrichienne pour ce chantier référence. Chercher l’erreur ! Totalement irresponsables !
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