Des agents des parcs interdépartementaux des sports de Choisy et du Tremblay ont fait grève ce mardi pour dénoncer des situations de “mal être” dans leur travail ainsi qu’un manque de reconnaissance et de moyens.
Quelques sportifs amateurs ont bravé le mauvais temps pour venir faire une partie de tennis sur l’un des terrains du parc du Tremblay. Devant la loge, une dizaine d’hommes brandissent des drapeaux de la CGT et des pancartes. “Dans ce parc, la direction abuse de la précarité”, peut-on lire sur l’un de ses écriteau.
Depuis le 1er janvier, les parcs interdépartementaux de Choisy et du Tremblay ont fusionné au sein d’un syndicat mixte unique. Un effectif total de 70 agents s’occupe de l’accueil des publics et de l’entretien de ces 220 hectares d’espaces dédiés à la pratique sportive et aux loisirs. “C’est un projet qui était sur la table depuis 4 à 5 ans. Il nous a permis de passer à une seule direction, de rapprocher les procédures d’achat, de négocier des contrats communs, nous avons également mis en commun nos ressources humaines et le système de paye pour atteindre une masse critique”, explique Daniel Guérin, le président du syndicat mixte.
Dans chacun des parcs, les agents se plaignent de leur côté de la charge de travail, de rapport parfois difficile avec leur direction, du turn-over et d’un manque de reconnaissance. “A l’époque nous étions beaucoup plus nombreux pour nous occuper de toutes ces missions mais entre temps, des collègues ont pris leur retraites, certains sont décédés, d’autres ont demandé leur mutation. Entre-temps, ces postes n’ont pas été renouvelés. Il faut aller au clash pour obtenir quoi que ce soit”, déplore un technicien du parc du Tremblay. “C’est pareil à Choisy. La pénibilité du travail s’est accrue. Nous sommes passés de 7 créneaux de travail en nocturne à 11. Rien n’est fait pour fidéliser les personnels. Nous peinons par exemple à recruter. A l’accueil nous en sommes déjà au troisième agent consécutif qui ne reste pas”, ajoute Germain Jean, le secrétaire du syndicat CGT du syndicat mixte fraîchement créé. Ils relèvent également des épisodes traumatisants de collègues sombrant dans la dépression à cause d’un management décrit comme brutal.
Une agente non renouvelée après 8 ans en CDD
Ces derniers mois plusieurs agents, en conflit avec leur hiérarchie sont allés contester des décisions disciplinaires devant le centre interdépartemental de gestion de petite couronne. Avec la création du syndicat mixte, des employés se sont réunis au sein d’un union CGT et ont commencé à mettre en forme un catalogue de revendications : ouverture d’un groupe de travail sur le temps de travail, recrutements d’agents, suivi du déroulement de leur de carrière… Dernièrement, c’est la rupture du contrat précaire d’une agente d’accueil qui était employée depuis 8 ans qui a suscité la mobilisation des syndicats. Cette dernière a en effet vu son contrat non renouvelé faute d’avoir pu obtenir dans les temps un renouvellement de son titre de séjour. La CFDT et la CGT ont lancé une pétition pour la défendre.
Après une rencontre en visio-conférence avec la direction ce lundi, les agents ont débrayé ce mardi matin, avant la manifestation parisienne. Leur nombre : “une vingtaine” selon les manifestants, “sept ou huit” pour la direction. Les grévistes indiquent désormais réfléchir aux nouvelles actions à mener pour éventuellement durcir le mouvement.
Élu en juin 2020 pour un mandat de trois ans à la tête des parcs interdépartementaux des sports de Choisy et du Tremblay, Daniel Guérin, conseiller départemental MRC du canton d’Orly, assure que l’amélioration des conditions de travail des agents du syndicat mixte font partie de sa feuille de route. “Je suis évidemment attentif à toutes les expressions mais je n’identifie pas de difficultés majeures ni de tension sociale. La réglementation sur le temps de travail s’impose aux collectivités et nous ne faisons que la décliner. Ensuite, un comité technique doit se réunir prochainement pour discuter de l’amélioration et de l’harmonisation d’actions sociales pour nos agents (titre repas, chèques vacances,…)”, explique l’élu.
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