Urbanisme | Paris | 11/10/2021
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Tour Triangle à Paris: le parquet financier ouvre une enquête pour “favoritisme”

Tour Triangle à Paris: le parquet financier ouvre une enquête pour “favoritisme” © L'Autre Image/ Herzog et De Meuron

Le parquet national financier (PNF) a ouvert en juin une enquête préliminaire sur des soupçons pour “favoritisme” et “recel de favoritisme” autour du projet de la Tour Triangle, qui doit être construite à Paris, a indiqué lundi une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

La maire LR du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, avait fait en juillet 2020 un signalement à la justice sur ce projet, qui suscite depuis des années de vives contestations, tandis que l’association Anticor avait déposé une plainte avec constitution de partie civile en février 2021. 

Aussi bien Mme Dati qu’Anticor s’appuyaient sur un rapport de la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France de juillet 2020 concernant le Parc des expositions de la Porte de Versailles, situé dans le sud de la capitale. 

Ce rapport estimait que le projet de la Tour triangle, un édifice prévu pour faire 180 mètres de haut et 42 étages, avait été “inséré de façon critiquable dans l’enceinte du Parc des expositions de la porte de Versailles”.

En outre, pour réaliser ce projet, la ville de Paris a accepté d’indemniser le concessionnaire du parc des expositions, Viparis (filiale d’Unibail-Rodamco), à hauteur de 263 millions d’euros “pour un préjudice non démontré”, a-t-elle également pointé. 

La ville a certes résilié sa concession de manière anticipée, mais lui a attribué un nouveau contrat lui permettant de continuer à exploiter les installations. Ce contrat a été attribué “dans des conditions en partie contestables”, souligne également le rapport. 

Outre des délais de dépôt d’offre courts, compte tenu de la complexité du projet, la ville de Paris a demandé aux candidats un droit d’entrée de 263 millions d’euros. Elle a accepté que Viparis s’acquitte de cette somme en “renonçant à l’indemnité de résiliation anticipée de la concession”, alors que l’autre candidat devait “autofinancer” ce droit d’entrée, selon cette source.

La ville de Paris “s’est ainsi privée d’une ressource nette tout en provoquant une distorsion de concurrence pour l’attribution du nouveau contrat”, observait la chambre régionale des comptes.

L’idée de ce projet est née en 2008 sous la mandature du maire socialiste Bertrand Delanoë. Il avait été une première fois rejeté en novembre 2014 puis approuvé avec quelques modifications par le Conseil de Paris le 30 juin 2015, à une courte majorité.

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