Après plusieurs mois de négociation, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a obtenu de l’Etat une aide remboursable d’un peu plus de 1 milliard d’euros pour l’année 2021. Pour IDFM, cette aide reste toutefois insuffisante.
Pour faire à la baisse de revenus entrainée par la crise sanitaire, “le premier ministre a accepté que l’Etat accorde à Ile-de-France Mobilités une aide“, a annoncé l’autorité régionale de transport ce lundi. L’enveloppe accordée s’élève à 800 millions d’euros auxquels s’ajoutent 274 millions d’aide de trésorerie. L’annonce a été faite lundi 11 octobre par l’autorité régionale de transport à l’occasion d’une réunion de son conseil d’administration. Cette aide doit encore être approuvée par le parlement.
Aide remboursable
IDFM réclamait 1,3 milliard d’euros de subventions directes, mettant en avant les exemples des pays voisins qui aident massivement leurs transports publics.
Mais le ministère des transports a clairement prévenu que cette aide serait remboursable et qu’elle ne constitue pas une subvention. En 2020, IDFM avait obtenu de l’Etat 1,16 milliard d’euros d’avance remboursable et 151 millions de subvention.
Suspension des paiements à la RATP et à la SNCF
Pour peser dans son bras de fer, Valérie Pécresse, présidente d’IDFM et de la région, avait mis à exécution le 27 septembre la suspension des paiements mensuels que verse IDFM à la RATP et à la SNCF (de respectivement 400 et 300 millions d’euros) pour faire rouler les trains, RER, métros, trams et bus qu’exploitent les deux groupes publics.
“On a toujours été très clair sur le fait que cette crise Covid ne pouvait pas être payée par les usagers, et qu’elle ne devait pas mettre en danger les investissements nécessaires à la régénération du réseau et au renouvellement du matériel roulant“, expliquait à l’AFP fin septembre son bras droit, Grégoire de Lasteyrie.
Pas de constat partagé sur le manque à gagner
Selon IDFM, le manque à gagner causé par la crise de la covid-19 s’élèverait à 2,6 milliards d’euros rien que pour les années 2020 et 2021. Celui-ci résulte de la diminution des recettes au titre du versement mobilité (une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés, qui représente plus de 50% des ressources d’IDFM) et des recettes venues des voyageurs (la billetterie représentant environ 30% des ressources). Pour l’année 2021, ces pertes sont respectivement évaluées à 300 millions d’euros et 1 milliard d’euros.
Des chiffres sur lesquels, l’Etat et IDFM ne sont pas d’accord, le ministère des transports ayant en particulier fait savoir que le versement mobilité a retrouvé son niveau d’avant la crise.
De son côté, IDFM prévoit que le versement mobilité ne retrouvera son niveau d’avant-crise qu’en 2024, et qu’il rapportera ensuite moins que prévu. Quant aux recettes de la billetterie, elles devraient être impactées à hauteur de 5% à long terme par l’effet du télétravail.
Dans le communiqué publié lundi après le conseil d’administration, IDFM considère que l’aide accordée par le gouvernement pour 2021 est jugée “très insuffisante par rapport aux besoins du réseau” et qu’elle “laisse les finances d’Ile-de-France Mobilités en forte tension. Dans ces conditions, Ile-de-France Mobilités sera contraint de revenir vers l’Etat en 2022“, année pour laquelle elle anticipe une perte de 730 millions d’euros par rapport aux prévisions d’avant-crise.
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