Un ancien dirigeant de l’entreprise française qui possédait la Maison du Caviar a été condamné mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) à trois ans de prison dont un avec sursis pour abus de confiance et complicité d’abus de biens sociaux.
Pour avoir considéré la société Caviar Volga, alors présidée par sa grand-mère nonagénaire, comme “un établissement bancaire (…) pour ses dépenses personnelles” entre 2015 et 2016, le parquet avait réclamé contre Cyril de Lalagade a écopé de trois ans de prison dont un an avec sursis et 80.000 euros d’amende.
Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du ministère public mais relaxé le quinquagénaire des chefs d’abus de faiblesse et de vol.
Cyril de Lalagade avait été mis en examen en octobre 2016 pour abus de faiblesse, abus de confiance, vol, complicité et recel d’abus de biens sociaux au préjudice de Caviar Volga, où il exerçait des fonctions de directeur commercial. L’entreprise, fondée par son grand-père, avait reçu mandat pour vendre du caviar russe en France au temps de l’URSS.
Cette société gérait jusqu’en 2017 La Maison du Caviar, un restaurant proche des Champs-Elysées très prisé des stars, à présent exploité par le groupe Beaumarly, de Gilbert et Thierry Costes (père et fils).
L’accusation reprochait à M. de Lalagade un train de vie dispendieux: tables gratuites pour ses amis ou créanciers à la Maison du Caviar, vols de plusieurs dizaines de bouteilles de champagne, locations de voitures, nuits d’hôtel… Soit “un trou dans la caisse” de plus de 300.000 euros.
La grand-mère de Cyril de Lalagade a tout au long de la procédure formellement réfuté avoir été sous l’emprise de son petit-fils qui vivait chez elle à l’époque des faits. Elle n’avait pas été mise en examen en raison de son grand âge.
Cyril de Lalagade avait été condamné à huit ans de prison en 2013 par la cour d’assises de Paris pour des viols et violences infligés à deux jeunes femmes au cours de fêtes s’apparentant à des orgies sur fond de cocaïne.
“Mon client est soulagé de ne pas retourner en prison”, a déclaré à l’AFP l’un de ses défenseurs, Me David-Olivier Kaminski. “Nous sommes dans l’attente des motivations du tribunal pour décider d’une voie de recours”, a-t-il précisé.
Deux autres avocats du prévenu, Aurélie Chazottes et Jean Tamalet, se sont dits “particulièrement satisfaits” des relaxes pour les chefs d’abus de faiblesse et de vol.
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