Développer l’accès à la culture, du plateau Briard aux quartiers populaires d’Alfortville, Boissy-Saint-Léger, Bonneuil-sur-Marne ou encore Créteil, tel est l’objectif de la micro-folie itinérante mise en place par le territoire Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA). Enseignants et écoliers de Marolles-en-Brie ont testé ce musée numérique dont la tournée va démarrer début 2022.
Grand écran, tablettes, dispositif de sonorisation, la salle des fêtes de Marolles-en-Brie n’avait plus tout à fait la même allure ce vendredi matin pour l’accueil d’une classe d’élèves de CM2 de l’école des buissons. Pendant une demi-heure, ils ont assisté à une présentation sur le peintre Gustave Caillebotte et l’impressionnisme. C’est Thoeni Champenois, médiateur culturel spécialiste du numérique pour la médiathèque mobile de Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA), qui a animé cette séance multimédia. Entre deux anecdotes historiques sur les peintres, l’animateur propose des jeux comme le puzzle d’un tableau de Monet à la gare Saint-Lazare, ou encore un quizz. “C’est passé trop vite. Quand est-ce que l’on revient ?”, lance une élève en quittant les lieux pour retourner en classe. A peine la séance achevée, l’équipe démonte l’installation et le camion repart.
Ces derniers jours, la micro-folie itinérante a été testé avec quatre autres classes de Marolles-en-Brie et un centre de loisirs. “L’idée, c’est de mettre cet outil à disposition du public. Il y a certes des visites numériques préenregistrées que l’on peut se contenter de jouer mais la plus-value de cette micro-folie, c’est de pouvoir créer ses propres playlists. J’ai conçu celle-ci sur Caillebotte sans m’y connaître beaucoup en histoire de l’art. Il faut s’appuyer sur ses centres d’intérêts et avoir quelques bases technique. Au départ les enseignants appréhendaient mais après avoir reçu une petite formation, ils ont dit qu’ils se sentaient prêts à l’utiliser”, explique le chargé d’animation, recruté par le territoire pour aider à s’approprier l’outil.
La session de ce vendredi se déroulait en présence de la sous-préfète d’arrondissement de Créteil, Faouzia Fekiri, du député Laurent Saint-Martin et du maire de Marolles-en-Brie, Alphonse Boye, à l’occasion des journées départementales de l’égalité des chances.
Qu’est-ce qu’une micro-folie?
Les micro-folies ont été lancées en 2017 à l’initiative de Didier Fusillier, président de l’Établissement public du parc et de la Grand Halle de la Villette (ancien directeur de la Maison des Arts de Créteil).
Le principe, encouragé financièrement par l’Etat et accompagné par la Cité de la Villette, consiste à proposer un musée numérique ainsi que d’autres modules comme un FabLab ou encore des postes de réalité virtuelle. L’objectif de l’Etat est de voir se déployer un millier de micro-folies dans le pays d’ici 2022.
u départ, ce dispositif n’était disponible que pour des sites permanents.
En Val-de-Marne, c’est à Villeneuve-Saint-Georges que la première micro-folie a vu le jour en février 2020.
Le territoire GPSEA a candidaté lors du dernier appel à projets dédié aux micro-folies itinérantes. “Pendant six mois, nous avons bénéficié d’un prêt de la Villette pour nous former jusqu’en juin. Le musée numérique était alors installé au centre culturel La Rue à Mandres-les-Roses. A cause du contexte sanitaire, nous n’avions pas pu recevoir du public à cette époque. C’est l’équipe de la médiathèque mobile de GPSEA qui s’occupe de ce projet mais nous comptons sur la contribution de tous les agents du réseau pour enrichir cette micro-folie de playlists à leurs goûts. Nous avons tous des compétences et des hobbies divers”, explique Anne Torrent, la directrice de la médiathèque mobile.
Bientôt un Fab-Lab mobile
L’acquisition de ce musée numérique, qui comprend du matériel audiovisuel et des valises pédagogiques, a coûté 60 000 euros. Un Fab-Lab, représentant un investissement de 20 000 euros, complètera le tout d’ici janvier. Il doit permettre la manipulation d’une imprimante 3D, d’une découpeuse vinyle ou encore d’une presse à chaud. A terme, la micro-folie pourra être utilisée par des publics scolaires, des familles mais aussi des associations ou des structures médico-sociales.
“Ce dispositif a été cofinancé par l’État via la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) et la métropole du Grand Paris. Le lien avec les collectivités est indispensable puisque nous mettons à disposition du personnel mais nous devons en contrepartie bénéficier d’un espace où installer la micro-folie. Nous avons déjà eu des retours de communes intéressées comme Boissy-Saint-Léger, Bonneuil-sur-Marne, Noiseau, La Queue-en-Brie et l’ensemble des communes du plateau briard”, indique Julien Tourte, directeur au sport et à la culture du territoire.
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