Alors que le service civique est ouvert aux réfugiés depuis plusieurs années, l’association Unis-Cités s’attelle à recruter des équipe mixtes de jeunes volontaires, français et réfugiés. Avec succès.
Lorsqu’il est arrivé en France, il y a quelques mois, Salman, jeune Afghan, ne parlait essentiellement que le pachto et l’anglais. Suivi par le centre provisoire d’hébergement, il a intégré une mission de service civique de médiation au numérique consistant à apprendre à des personnes réfugiées à effectuer des tâches basiques sur internet. “J’ai appris beaucoup de cette expérience. Cela m’a permis de pratiquer tous les jours le français, de me faire des amis, d’apprendre à rechercher un emploi”. Au terme de ses 8 mois de mission, il est à présent logé en foyer de jeune travailleur et a été embauché comme cuisinier dans la restauration rapide à La Défense.
Mona, une jeune femme arrivée de Somalie en 2018 s’apprête quant à elle à démarrer une mission dédiée à la promotion du bénévolat auprès du grand public. “C’est très différent de mon pays d’origine, où les femmes restent à la maison et ne font rien. J’apprécie cette liberté de pouvoir sortir mais c’est encore difficile de se débrouiller”, confie-t-elle
Pour réussir cette intégration, l’association fait travailler ensemble réfugiés et jeunes Français. A l’instar de Gaël qui a formé un binôme avec Rashid, un jeune Afghan, lors de leur mission d’apprentissage du vélo aux enfants et à leurs parents dans le quartier du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne. “Nous étions une équipe de sept, ce n’était évident pour personne d’aller au devant du public mais petit à petit nous y sommes arrivés. Au départ Rashid parlait peu, puis il s’est intégré à l’équipe et n’hésitait plus à proposer ses idées pour nos animations”. Depuis, le jeune homme a obtenu un emploi.
“Nous travaillons depuis cinq à six ans chez Unis-Cité pour faire en sorte que les réfugiés puissent accéder au service civique. Nous n’avons pas aujourd’hui de critère minimum de connaissance de la langue française. L’objectif de cette mission est de sortir avec davantage d’autonomie. Nous travaillons avec nos partenaires comme le centre provisoire d’hébergement de Villeneuve-Saint-Georges pour avoir des volontaires qui comprennent que ce n’est pas un emploi mais une étape vers l’insertion professionnelle”, explique Sophie Barbarit, responsable des antennes 91 et 94 d’UnisCité.
Pour Abdel-Kader Guerza, préfet délégué à l’égalité des chances venu ce vendredi dans les locaux d’UnisCité Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine, de telles initiatives sont à développer. “Notre pays doit être en capacité d’intégrer et de promouvoir les réfugiés. Dans le climat ambiant actuel, il est bon de montrer des horizons positifs à ces personnes que nous acceptons et qu’il faut accueillir avec dignité”.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.