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Santé | Val-de-Marne | 14/04/2021
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Vaccin AstraZeneca en pharmacie: “Nous avons essuyé 300 refus!”

Vaccin AstraZeneca en pharmacie: “Nous avons essuyé 300 refus!” © GCalin

C’est peu de dire que les patients ne se précipitent pas en pharmacie pour se faire vacciner à l’AstraZeneca. Les annonces successives autour du vaccin, son retrait temporaire et sa limitation aux plus de 55 ans ont semé le doute, malgré l’implacable rapport bénéfices-risques.

“Nous avons reçu à ce jour deux livraisons de deux flacons de 10 doses. La première fois, nous avons eu 80 refus. La deuxième fois, nous avons essuyé 300 refus! Au point que pour ne pas perdre les 6 dernières doses, nous avons fini par le proposer aux patients de plus de 55 ans qui venaient à la pharmacie”, témoigne Olivier Dosne, maire de Joinville-le-Pont mais aussi pharmacien dans le centre-ville.

Un témoignage qui n’est pas isolé, corroboré par Eric Douriez, président de la Chambre syndicale des pharmaciens du Val-de-Marne. “Nous avons un confrère dans le département qui n’arrive pas à faire ses 10 doses et beaucoup de témoignages vont dans ce sens sur les réseaux sociaux. Certains ont même décidé d’abandonner”, confirme le pharmacien de Thiais.

“Cela revient à négocier la couleur de sa bouée de secours”

“Les gens ont peur car l’explication est pas filtrée, on annonce les choses de manière brute et chacun se projette dans cette information brute. On met le projecteur sur les quelques cas de thrombose sur un million de personnes vaccinées alors qu’il y a chaque année en France entre 50 000 et 100 000 phlébites spontanément. Du coup, tout le monde est un peu méfiant et des personnes prioritaires hésitent. Mais cela revient à négocier la couleur de la bouée de secours au vu du rapport bénéfices-risques”, pointe le pharmacien qui s’interroge sur le devenir de la vaccination alors que les nouveaux vaccins qui arrivent sur le marché présentent les mêmes caractéristiques, à l’instar du Johnson & Johnson que les Etats-Unis viennent de suspendre provisoirement.

Recommandation de prescription: de 30 ans à 70 ans en fonction des pays d’Europe

Selon la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA) britannique, qui a étudié la statistique à partir des 20,2 millions de doses injectées aux habitants d’Outre-Manche jusqu’au 31 mars, le risque de thrombose est de 4 sur 1 million. L’autorité de santé publique britannique (Public Health England, PHE) note par ailleurs que le programme de vaccination a déjà permis de prévenir plus de 6 000 décès de personnes de plus de 70 ans à la fin février. L’Angleterre recommande toutefois de ne pas injecter ce vaccin aux personnes de moins de 30 ans, sans facteurs de comorbidité. Un âge porté à 55 ans en France, 60 ans en Allemagne, Italie ou Espagne, 65 dans les pays du nord de l’Europe…

Pour l’heure, pas d’embouteillage de doses toutefois dans les pharmacies ni chez les médecins, celles-ci restant distribuées au compte-goutte, à raison de 1 ou 2 flacons par semaine, et pas toutes les semaines. Les professionnels de santé pourraient aussi recevoir prochainement du Pfizer et du Moderna, qui ne présentent pas les mêmes effets qu’AstraZeneca et présentent surtout l’intérêt d’une meilleure parade aux variants comme le Sud-Africain, mais rien n’est encore confirmé en ce sens.

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