Depuis l’ouverture de la vaccination contre le COVID 19 aux plus de 75 ans, le centre de santé est submergé par la demande. Malgré tout, les équipes tiennent le choc. Reportage.
“On reçoit plus de 2000 appels par jour pour des demandes de vaccination. On a quatre personnes qui sont exclusivement chargées de répondre au téléphone!”, explique l’agent d’accueil.
Lucie, 48 ans, confirme. En voulant prendre rendez-vous dès l’ouverture des inscriptions jeudi 14 janvier pour sa mère Adélaïde, 75 ans, atteinte d’un cancer, elle fait face à un crash de la plateforme chargée d’enregistrer les réservations. “J’avais un rendez-vous, mais il n’a pas été enregistré. J’ai dû en reprendre un nouveau 24h plus tard.”
Levé à 4 heures du matin pour avoir son rendez-vous
Nicole et Didier, 77 et 79 ans, ont vécu la même expérience. Le 15 janvier, Didier raconte s’être levé à 4h du matin pour obtenir un créneau : “J’ai réussi à en obtenir un, mais la journée de lundi était déjà entièrement réservée ! J’imagine qu’il y a des gens qui se sont levés encore plus tôt que moi!”, sourie-t-il derrière son masque.
Dans le Centre Allende, on vient de partout. Le couple de sexagénaires vient du XVe arrondissement de Paris, d’autres viennent de Stains, d’Aulnay-sous-Bois, ou même de Neuilly-sur-Seine pour se faire vacciner.
A l’arrivée des patients, un agent d’accueil prend leur température, leur dispense du gel hydroalcoolique, et échange les masques en tissu contre des masques chirurgicaux, jugés plus sûrs contre la propagation du virus. Les patients se présentent ensuite au pôle de vaccination où ils s’enregistrent administrativement et prennent rendez-vous pour leur deuxième injection, si ce n’est pas déjà fait – la plupart du temps, les deux rendez-vous sont pris en même temps. Après avoir passé un bref entretien médical portant sur leurs antécédents, d’éventuelles allergies ou comorbidités, les seniors reçoivent la première dose avant de rester 15 min dans la salle d’attente, au cas où des effets secondaires se présenteraient. Un système bien huilé, qui permet d’assurer une injection toutes les 5 minutes.
Au total, environ 150 personnes ont reçu leur première injection en 2 jours et demi – dont 72 sur la seule journée du 19 janvier. En témoignent les 12 flacons de sérum vides, contenant chacun six doses, sur la table d’Anne-Marie, infirmière en charge de la préparation des seringues. “L’ARS nous a fait une première livraison d’une trentaine de flacons le 16 janvier. Trois jours plus tard, il ne nous en reste plus que quatre ! Heureusement, on a reçu une nouvelle livraison aujourd’hui.”
“On vaccine déjà environ 80 patients par jour, mais nous sommes tributaires du nombres de doses que l’on reçoit. En pratique, on pourrait vacciner deux à trois fois plus de monde !” indique le docteur Lebreton, directeur du CMS.
Pour faire face à l’affluence générée par la vaccination, des infirmières libérales ont été appelées en renfort pour aider à la préparation des doses. “J’ai déjà préparé des panneaux expliquant la marche à suivre et les doses à respecter”, montre Anne-Marie. Malgré le rythme intense, on reste serein : “Au niveau collectif, le personnel fait preuve d’une grande solidarité. Tout le monde a conscience de participer à la sortie de crise”, note le docteur Lebreton.
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