Pourra-t-on se baigner dans la Marne d’ici 2024? L’échéance se rapproche à grands pas et tout le monde met les bouchées double pour accélérer l’assainissement de la rivière en travaillant sur toutes les sources de pollution à l’approche de Paris. Au-delà du plaisir de la nage, est aussi en jeu la pollution de l’océan, dont le septième continent, ce vortex de près de 2 milliards de déchets plastiques qui grossit inexorablement au large du pacifique, illustre l’urgence d’agir.
Alors que la rivière est baignable à Meaux, en Seine-et-Marne, elle ne l’est plus depuis les années 1970 dans le Val-de-Marne. Depuis plusieurs dizaines d’années pourtant, les villes ne tournent plus le dos à leurs cours d’eau et leurs habitants rêvent de baignade. Dans le Grand Paris, la proximité des JO et des épreuves de nage libre et de triathlon dans la Seine ont fixé un cap. Les initiatives se multiplient comme l’assainissement des réseaux des particuliers pour éviter que les eaux usées ne se mélangent aux pluviales ou encore la création d’une nouvelle station de stockage et dépollution des eaux de pluie.
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Des filets pour retenir le plus gros avant qu’il ne soit trop tard
Dernière initiative en date, l’installation de filets nasse à Champigny-sur-Marne et Joinville-le-Pont, conçus de manière suffisamment solides pour récupérer jusqu’à une tonne de déchets. “Ce sont principalement des macro-déchets qui se déversent dans la Marne. On peut donc les empêcher“, explique Jean-Louis Astorri, directeur de l’assainissement, de l’écologie et du développement durable de l’Etablissement public territorial (EPT) Paris Est Marne et Bois, maître d’ouvrage du dispositif. Ces filets conçus pour résister à la pression des eaux de pluie par l’entreprise Pollustock située près des rives de la Méditerranée, sont installés à la sortie des égouts afin de récupérer le plus de déchets possibles. Objectif : piéger les déchets solides en phase de dispersion hydrodynamique.
Protéger la rivière, c’est protéger l’océan
Car au-delà de la pollution de la Marne, les déchets, une fois partis dans la rivière, prennent la direction la Seine puis de la mer, nourrissant sans fin le septième continent de plastique.
“Le premier geste d’éco-citoyenneté consiste à ne pas jeter ses déchets ni ses mégots sur les bords de Marne, mais aussi dans les caniveaux. Car les égouts se déversent dans la Marne ensuite”, rappelle Jean-Louis Astorri.
Pour sensibiliser à ce lien direct, le territoire a lancé une campagne d’information en dur à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, le 8 juin, posant une plaque en lave émaillée devant une grille d’avaloir avec le message “Ici commence la Marne, merci de ne rien jeter”.
La première d’une série. Au total, 200 plaques doivent être déployées dans les 13 communes du territoire pour faire comprendre aux passants que jeter sa cigarette ou un emballage plastique dans un avaloir revient à l’envoyer directement dans la Marne, puis dans la mer.
“80% des déchets présents dans l’océan proviennent des cours d’eaux intérieurs”, rappelle le territoire qui en a profité pour inaugurer des poubelles qui compactent les déchets grâce à de l’énergie solaire et peuvent ainsi contenir cinq fois plus de déchets, à côté des tables de pique-nique des quais du Perreux-sur-Marne.
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