Un food-truck, un bus solidaire, des points de vente de paniers dans les quartiers politique de la ville ou encore un tiers-lieux pour du conseil diététique et culinaire… Dans le Val-de-Marne, le volet urgence sociale du plan de relance va financer plusieurs projets associatifs pour lutter contre la précarité alimentaire.
“La crise sanitaire a amplifié les besoins des publics déjà identifiés et pris en charge par les services de l’État, les collectivités ou les associations mais elle a également augmenté leur nombre car des personnes ont perdu leurs revenus du jour au lendemain”, motive Catherine Larrieu, la directrice de la DRIHL 94 (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement).
Alors que les acteurs du territoire commençaient à se coordonner, courant second semestre 2020, le commissariat de lutte contre la pauvreté en Île-de-France a lancé un appel à projet doté de 12,8 millions d’euros pour financer en fonctionnement ou en investissement des associations seules ou réunies en groupement d’intérêt pour répondre à l’urgence sociale. “Le champ d’action était large puisqu’il comprenait l’accès aux biens essentiels, aux droits, la lutte contre l’isolement, le soutien à la parentalité ou le soutien scolaire”, résume Cécile Tagliana, la haute commissaire francilienne. Au final 63% des projets régionaux touchent à l’aide alimentaire, à l’instar des lauréats du Val-de-Marne.
Une plateforme alimentaire dans le parc des Petits Carreaux à Bonneuil-sur-Marne
Le premier projet a trait à la logistique, qui consiste en un groupement constitué autour d’Emmaüs Solidarité, de la Croix-Rouge 94 et encore du Secours Populaire pour créer une plateforme alimentaire, un entrepôt de stockage et des moyens logistiques communs. Une commande vient ainsi d’être passée pour concevoir un “Solidaribus”, un véhicule aménagé en espace d’échange et d’animation pour “aller-vers” de nouveaux publics, avec une réserve pour les denrée. Les associations vont aussi acquérir un camion de 20 m3 avec hayon pour collecter les denrées. Par ailleurs, Segro, le propriétaire du parc de la zone d’activité des Petits Carreaux à Bonneuil-sur-Marne, a accepté de leur louer un entrepôt d’environ 500 m2. Cette action, qui bénéficie de 495 000 euros du plan France relance, doit être complétée par d’autres financements et elle commencera dans le courant de l’été.
Un resto-mobile pour les plus démunis
La Croix-Rouge du Val-de-Marne a également été lauréate pour un projet de food-truck. Ce resto-mobile permettra aux maraudeurs de proposer des repas variés et équilibrés, chauffés ou réchauffés. Une proposition plus conviviale aussi, pour aller voir les personnes sans abri. L’équipe mobile médico-sociale de la Croix-Rouge française viendra renforcer ce dispositif. Le projet a reçu un financement du plan France Relance de 99 373 euros. En attendant la livraison du véhicule, la Croix-Rouge doit obtenir les autorisations préfectorales nécessaires et faire passer à ses salariés et bénévoles des formations en hygiène.
Des points de vente de paniers alimentaire dans les quartiers prioritaires
Autre lauréat, l’Andes (l’association nationale des épiceries solidaires), qui dispose de plusieurs épiceries et de chantiers d’insertion dans le département, notamment le potager de Marianne sur le Min de Rungis. L’association a proposé d’expérimenter la vente de paniers de fruits et légumes frais dans les quartiers prioritaires d’Alfortville, de Champigny-sur-Marne et de Villeneuve-Saint-Georges, ainsi que des paniers “anti-gaspi” fournis via l’application Too Good To Go. Ce projet, qui a bénéficié d’un financement de 60 908 euros du plan France Relance doit être mis en œuvre au premier trimestre 2022.
Vitry-sur-Seine : un tiers-lieux sur la thématique de l’alimentation
A Vitry-sur-Seine, l’association Espoir CFDJ a aussi été retenue pour ouvrir un tiers-lieux destiné aux familles hébergées par le 115. Cet espaces dédié à la pratique de la cuisine permettra de programmer des interventions de travailleurs sociaux et d’une diététicienne pour apprendre à mieux se nourrir et à se faire son repas à emporter pour plus tard dans son logement d’urgence. Ce lieu doit être mis en service d’ici la fin de la période estivale. Le projet a bénéficié d’une enveloppe de 263 169 euros du plan de relance et doit être complété par d’autres subventions.
Le Kremlin-Bicêtre : améliorer l’accès au droit et à la santé des exilés en grande précarité
Dernier lauréat, le Comede (comité pour la santé des exilés), qui assure des missions d’accueil et d’accompagnement des personnes migrantes et exilées en situation de précarité. Une partie de ses actions est basée au sein de son centre de santé à l’hôpital Bicêtre. Le comité a obtenu un financement de 50 000 euros du plan de relance pour informatiser les dossiers médicaux de ces centaines de bénéficiaires. Le projet subventionné doit également permettre de développer des actions d’accompagnement pluridisciplinaire (soutien médical, psychologique, social, juridique et professionnelle).
Tout ce qui permet de contribuer à réduire la très grande pauvreté, qui est souvent cachée, est une très bonne chose.
Mais on assiste à une multiplication d’initiatives qu’il vaudrait mieux fédérer et coordonner, pour éviter le gâchis, et aussi les effets d’aubaine.
Il faut aider les gens à sortir de la grande pauvreté, pas les aider à s’y installer.
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