Santé | | 17/12/2021
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Val-de-Marne: fermeture d’une unité psychiatrie à l’hôpital Chenevier de Créteil

Val-de-Marne: fermeture d’une unité psychiatrie à l’hôpital Chenevier de Créteil

Alors que le nombre de patients en psychiatrie ne faiblit pas, l’hôpital Albert Chenevier du GHU Mondor (AP-HP) de Créteil vient de fermer une de ses quatre unités de psychiatrie faute d’internes en nombre suffisant, au grand dam des personnels soignants qui alertent sur la situation.

Depuis ce mercredi 15 décembre, l’unité les Magnolias, qui comptait 20 lits comme les 3 autres unités du service, a fermé faute d’internes. “En principe, il faut 10 internes en intra hospitalier dans le service mais ce semestre, il n’y en a que 5”, explique Marie Gillet, déléguée CGT. Difficile d’expliquer la raison de cette défection. “Un interne m’a expliqué qu’il était ressorti une insuffisance d’encadrement lors des stages qui aurait pu décourager des nouvelles recrues mais c’est une des causes possibles”, indique la déléguée.

Le problème est que cela s’additionne avec un sous-effectif structurel de para-médicaux. “Il manque 5 infirmières dans le service et de nouveaux départs sont annoncés donc nous serons à moins 8 d’ici deux mois”, s’inquiète la déléguée syndicale.

Début décembre, la nouvelle de la fermeture a commencé à s’ébruiter dans les couloirs et les délégués du personnels ont fait une alerte au CHSCT (Comité hygiène, sécurité et conditions de travail) pour tirer l’affaire au clair. A cette date, rien n’était encore acté. Depuis une nouvelle réunion s’est tenue lors de laquelle la décision a été annoncée, “sans concertation”, regrettent les syndicats Sud Santé et CGT qui ont débrayé deux jours pour protester. La situation pourrait être réversible s’il y a suffisamment d’internes lors du prochain semestre.

L’unité a fermé officiellement ce mercredi 15 décembre. “Sur les 20 lits, 8 ont été supprimés et 12 ont été répartis sur les 3 autres unités, ce qui fait 3 unités de 24 au lieu de 4 unités de 20, détaille Marie Gillet. Mais les unités sont déjà suroccupées. Dans chacune d’elles, 3 chambres doubles sont transformées en triples ou simples transformées en double. Et la chambre d’isolement thérapeutique est utilisée comme chambre faute de place, ce qui fait qu’un patient en isolement thérapeutique, n’a jamais de lit disponible dan l’unité. Les patients sont aussi parfois obligés de rester plus longtemps aux urgences lorsqu’il n’y a pas de lits disponibles. Nous travaillons dans des conditions d’accueil dégradé”, déplore la déléguée CGT, qui rappelle que l’unité comptait 100 lits il y a encore deux ans, avant le transfert de 20 lits dans une clinique privée de Crosne.

Les deux syndicats envisagent à nouveau une grève à la rentrée et s’apprêtent à lancer une pétition et une lettre ouverte aux familles.

La sénatrice PCF Laurence Cohen a réagi ce vendredi en écrivant à la directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) pour demander un rendez-vous. “Alors que la crise sanitaire augmente les souffrances psychiques et le
besoin d’accompagnement, ces décisions sont incompréhensibles et
dangereuses. De nombreux professionnel·les sont particulièrement inquiet·es et nous alertent. Aussi, je sollicite un rendez-vous auprès de vous pour que nous puissions faire un état des lieux de l’évolution de l’offre de soins, notamment psychiatriques, dans mon département”,
écrit la sénatrice.

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