Santé | Val-de-Marne | 08/01/2021
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Val-de-Marne: la vaccination ambulatoire massive est prête si les doses suivent

Val-de-Marne: la vaccination ambulatoire massive est prête si les doses suivent © Fb

Après une première journée test avec une trentaine de patients vaccinés contre la Covid-19 à Alfortville et une vingtaine à Champigny-sur-Marne, une dizaine de centres de vaccination ambulatoire sont dans les starting block pour accélérer la cadence sur la vaccination des soignants puis des personnes âgées de plus de 75 ans. Alors que des premiers contingents de 5000 doses par semaine sont annoncés en Val-de-Marne, les élus invitent l’Etat, dans une déclaration commune, à ne pas faillir dans la distribution.

«Nous nous préparions depuis quelques semaines et finalement, c’était plus simple que ce que nous imaginions», témoigne le docteur Jérôme Mazet (photo de une), directeur du CMS d’Alfortville, une fois les dernières doses de vaccin contre le Covid-19 administrées. Par mesure de précaution, le médecin généraliste avait commandé à la pharmacie générale de l’hôpital Sainte-Anne trente doses. A la fin de cette première journée, il ne restait plus rien. «Je viens d’en recommander 90 doses pour lundi et mardi. L’approvisionnement est rapide et nous avons des frigos qui conservent les doses à 4 degrés», poursuit-il.

A Champigny-sur-Marne, les CMS Maurice Ténine et Pierre Rouquès ont aussi pis en place des séances de vaccinations cette fin de semaine. “Nous avons vacciné cinq personnes jeudi et une douzaine ce vendredi”, indique Frédéric Villebrun (photo ci-dessous), directeur du pôle santé de la ville. “Nous avons eu essentiellement des médecins de la ville mais aussi deux professionnels de santé d’Ormesson-sur-Marne”, ajoute le médecin.

Après avoir rempli un questionnaire et donné leur consentement, les patients passent dans une salle pour être piqués, puis patientent en salle d’attente un quart d’heure pour vérifier qu’il n’y ait pas de réaction. «Avec les résultats dont nous disposons, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Nous recevons des professionnels de santé qui ont parfaitement connaissance du rapport risque/bénéfice du vaccin. Certains nous font part de leur fierté de recevoir ce vaccin. L’ARN messager, c’est une petite révolution», confie le docteur Mazet.

A un homme qui vient d’observer ses quinze minutes d’attente, le directeur du CMS alfortvillais indique qu’il faudra revenir pour la seconde dose mais laisse planer le doute sur le délai. «Pour le moment c’est 3 semaines avant le nouveau rendez-vous mais cela pourrait évoluer en fonction de l’évolution de la stratégie vaccinale à 6 semaines», a-t-il prévenu. Pour cette première journée, une quarantaine de plages horaires avaient été proposées par le secrétariat du CMS à raison d’une dizaine de minute de par patient. Pour le docteur Jérôme Mazet, le centre pourrait sans problème tripler ces disponibilités. Mais pour ne pas avoir de conséquence sur la file active de patients du CMS, des renforts d’infirmières pourraient être nécessaires. Ainsi, au 18 janvier, date à laquelle les personnes de plus de 75 ans pourront venir se faire vacciner, le centre pourrait vacciner jusqu’à 120 personnes par jour.

5000 doses pour commencer, entre 10 000 et 12 000 doses par semaine d’ici mars en Val-de-Marne

Le préfet délégué à l’égalité des chances, Abdel-Kader Guerza, le directeur de l’ARS Val-de-Marne, Eric Véchard, et le maire de la ville, Luc Carvounas, sont venus inaugurer le centre alfortvillais en fin d’après-midi, occasion de communiquer plus précisément sur la suite des opérations.

«L’épidémie continue de sévir dans notre département. Le nombre de nouvelles contamination augmente à nouveau. Nous avons 500 nouveaux cas tous les jours. Ce sont vraisemblablement les conséquences des fêtes de fin d’année. Nous avons par ailleurs doublé nos capacités de tests à 80 000 par semaine. Si le vaccin n’empêchera pas les contaminations, il va permettre d’éliminer les formes les plus graves de la maladie et éviter l’embolie du système de santé. Nous avons reçu de nombreuses sollicitations de maires souhaitant mettre à disposition des lieux de vaccination et nous les en remercions. Avec les services de l’État, nous avons décidé de choisir des villes pour mailler au mieux le territoire mais nous ne pouvons pas en ouvrir partout pour ne pas compliquer la chaîne logistique», motive Eric Véchard.

Dans le département, Saint-Mandé-Vincennes, Champigny-sur-Marne, L’Haÿ-les-Roses, Sucy-en-Brie, Nogent-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés ou Bonneuil-sur-Marne se préparent, indique le directeur de l’ARS94. Pour l’heure, le département du Val-de-Marne a reçu une dotation de 4875 doses mais l’ARS indique que la dotation hebdomadaire jusqu’au mois de mars devrait grimper à un chiffre autour de 10 000 et 12 000 doses. A cette date, l’Etat devrait distribuer 1 million de doses hebdomadaires, toutes cibles confondues, pour servir les deux injections nécessaires par patient, à trois semaines d’intervalle.

«Nous sommes un des départements de France les mieux pourvus en terme de services publics locaux de santé. C’est le fruit d’une histoire et nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir nous reposer sur cet écosystème médical et paramédical. Il faut maintenant que les gens soient patients parce qu’il y a un ordre des choses. 80% des décès concernent les plus de 75 ans. Nous avons proposé aux services de l’État d’être pilote en Val-de-Marne. Depuis une semaine nous avons essuyé les plâtres, corrigé les choses et allons continuer notre reporting pour permettre à tous les centres ambulatoires d’être le plus performant possible», alerte pour sa part le maire d’Alfortville.

Les élus se déclarent prêts à enjoignent l’Etat à fournir les vaccins

Dans une déclaration commune, le président du Conseil départemental, Christian Favier, et l’Association des maires du Val-de-Marne, présidée par Luc Carvounas, enjoignent l’Etat à ne pas faillir sur l’approvisionnement des vaccins.

“Alors que les premiers vaccins sont arrivés en France, force est de constater que l’Etat n’a pas tiré les enseignements de 2020. La campagne vaccinale prend des allures de fiasco, voire de naufrage technocratique. Face à la pandémie qui perdure, notre pays prend un retard inquiétant pour protéger les populations.

Face à cela, il y a urgence à changer de stratégie. Parce que l’espoir de la vaccination pour renouer avec une vie normale ne peut pas être gâché, l’Etat doit faire confiance aux collectivités de proximité pour l’accompagner dans une vaccination de proximité, réactive et efficace.

Sous réserve de la fourniture de vaccins, le Département et l’Association des Maires du Val-de-Marne se tiennent prêts pour agir et mettre à disposition les moyens nécessaires à une vaccination du plus grand nombre dans des délais acceptables.

Par la mise à disposition de fonctionnaires territoriaux et d’équipements, les collectivités doivent être associées alors que nos concitoyens et les élus locaux ne comprennent pas l’actuelle stratégie vaccinale.

C’est le sens de l’interpellation que nous adressons ce jour au Ministre de la Santé”, déclarent les élus.

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