A Villejuif, à Alfortville et ailleurs dans le département, parents d’élèves et enseignants constatent toujours, bientôt trois mois après la rentrée, un nombre insuffisant d’assistants d’éducation pour les enfants souffrant d’un handicap (AESH) par rapport aux notifications officielles. Un problème structurel d’insuffisance d’attractivité du poste qui ne concerne pas que le département.
A l’école des Hautes-Bruyères de Villejuif, deux mois se sont écoulés depuis l’audience avec l’inspecteur d’académie et, malgré les promesses, rien n’a changé, constatent les parents. “A la rentrée, nous avions 9 notifications d’accompagnement d’élèves par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), dont une à 100%, et une autre à 50%. D’autres sont en cours d’examen. Pourtant, depuis le début de l’année, aucun de nos deux postes d’assistant (AESH) ne sont pourvus”, constate Nezha Chateau, représentante d’un collectif de parents d’élèves.
Sur les dix classes de cette école élémentaire, sept sont impactées par cette absence d’assistant d’éducation pour élève en situation de handicap. Pour tenter de pallier les difficultés de recrutement, les parents ont eux-mêmes diffusé des annonces en vue de recueillir des candidatures. “Début 2020, suite à la réception du maire et d’une délégation en mairie, on nous avait promis pour toute la ville 12 postes d’AESH. Dans ce cadre là, nous avions accueilli une jeune femme dès mars mais elle a fini par démissionner”, poursuit la représentante.
A Alfortville, les parents d’élève de l’école Pierre Bérégovoy ont manifesté il y a plusieurs semaines. Ce vendredi, c’est au tour de l’école Octobre de se mobiliser. En maternelle, un poste d’AESH n’est toujours pas pourvu. Pire, en élémentaire, une classe Ulis (unité locale d’inclusion scolaire) a été créée l’année dernière mais le dispositif est mis en péril par l’absence de deux AESH individuels dont un poste vacant, et le futur départ pour congé maternité non remplacé d’une autre assistante. Une pétition a été lancée par la FCPE Octobre “pour une vrai école inclusive”.
Les alertes du défenseur des droits
Face à cette situation, les syndicats enseignants Snuipp et Snes FSU 94, CGT Educ’action 94, la FCPE du Val-de-Marne et plusieurs familles ont saisi cet automne le défendeur des droits pour dénoncer “la situation critique dans laquelle se trouvent les personnels AESH et les élèves en situation de handicap”. Le 15 novembre, l’institution a répondu que ces éléments allaient venir compléter l’instruction nationale que mène le défenseur des droits sur cette problématique. Le défenseur des droits s’est en effet déjà saisi du problème à l’occasion de l’examen de la mise en œuvre par la France de la convention des nations unies relative aux droits des personnes handicapées, faisant le constat que le compte n’y est pas.
De plus de plus de notifications MDPH et pas d’AESH faute d’attractivité du poste
Dans son rapport publié en juillet 2021, l’autorité indépendante note ainsi que “le nombre de notifications d’accompagnants auprès des élèves en situation de handicap (AESH) par les MDPH n’a cessé de croître pour répondre à des besoins en constante augmentation et devenir la réponse principale en faveur de l’inclusion des élèves en situation de handicap”, alors même que “parallèlement, on observe des difficultés récurrentes de recrutement de personnel qualifié sur des postes considérés comme toujours peu attractifs malgré l’évolution de leur statut en 2019 (temps partiels, niveau des rémunérations, …).”
“Conjuguée à la mise en place des pôles inclusifs d’accompagnements localisées (Pial), la gestion de la pénurie d’AESH se traduit en pratique par des réponses inadaptées aux besoins des élèves handicapés : recours accru à des accompagnements mutualisés, diminution du temps d’accompagnement auprès de chaque enfant, intervention d’accompagnants successifs auprès d’enfants justifiant d’un besoin individualisé et stable, notamment les enfants autistes”, alertait le Défenseur des droits.
Un constat qui se vérifie dans l’académie de Créteil. Lors d’une réunion avec les parents d’élèves, le recteur Daniel Auverlot a ainsi confié qu’il y avait eu cette rentrée une augmentation significative des élèves reconnus MDPH avec accompagnement, contrastant avec la baisse du nombre total d’élèves scolarisés.
Sollicitée par 94 Citoyens, la direction académique indique poursuivre sa campagne de recrutements d’AESH et “espère pouvoir [en] trouver le plus rapidement possible”.
Grève des enseignants
En attendant, les syndicats ont décidé de se mobiliser. Vendredi dernier, Snuipp-FSU 94, CGT Educ’action 94 et Snudi-Fo 94 ont demandé la tenue d’une négociation préalable au dépôt d’un préavis de grève (courant du 25 novembre et le 17 décembre), pour tous les enseignants du 1er degré du département et les AESH. Un catalogue de mesures destinées à pourvoir les besoins pour les élèves en situation de handicap (recrutement, fidélisation des personnels, meilleure rémunération, abandon des pôles d’inclusions,…) a été soumis à la direction académique.
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Mme Sophie Cluzel ce moque bien des handicapés, je lui est écrit le 08/11/2021, j’attend toujours la réponse.
Ce n’est pas rentable ; mieux vaut négocier une énième prime SNCF.
Ci-joint le guide Sud Rail des indemnités et gratifications SNCF (20 ages ! ) :
https://sudrail.fr/IMG/pdf/2021.sud.rail.guide.indemnites.allocations.gratifications.pdf?3043/b04f120879934d245bf8c6e893549047d8538647
Le syndicat SUD éducation 94 participe à l’intersyndicale 94 et soutient les actions des AESH dans le département.
Bonjour,
Cela concerne aussi les personnels.
Le rectorat pratiquant une discrimination courant, celui qui a valu d’être condamné par le tribunal administratif de Montreuil.
D’autres jugements sont en attente.
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