Après une première journée de mobilisation nationale le 20 mai, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) retournent manifester dans la rue ce jeudi à l’appel de plusieurs organisations syndicales.
Réunis en réunion d’information syndicale le 25 mai dernier, à l’initiative du syndicat FNEC FP-FO 94, près de 70 AESH du Val-de-Marne venus de Cachan, Choisy-le-Roi, Créteil, Ivry,-sur-Seine, L’Haÿ-les-Roses, Maisons-Alfort, Saint-Maur-des-Fossés, Valenton, Villejuif et encore Vitry-sur-Seine, se sont joints à l’appel national intersyndical FO – FSU – CGT – SUD – SNALC – SNCL.
Dans un courrier adressé aux parents d’élèves, les AESH détaillent la précarité de leur condition, réclamant un “vrai statut”, pour continuer à exercer. “Nous sommes actuellement obligés d’attendre 6 ou 8 ans pour obtenir un CDI, dont la rémunération reste inférieure à 750 euros par mois. Nous sommes contraints, pour la plupart d’entre nous, d’enchaîner, souvent dans la même journée, sans pause, plusieurs emplois pour survivre (accueils du matin et du soir, cantines, études, centre de loisirs, coup de pouce, taxi…). Nombre d’entre nous ne peuvent toujours pas se loger dignement. Cette situation de grande précarité a des conséquences pour vos enfants. Il y a peu de candidats pour occuper ces postes. Il manque de nombreux AESH. Beaucoup démissionnent car ils ne peuvent pas vivre décemment. Les AESH en maladie, en congé maternité ne sont jamais remplacés. En conséquence, des enfants porteurs de handicap sont en souffrance lorsqu’ils ne sont pas accompagnés, d’autres ne peuvent être accueillis en classe sans notre présence. Certaines ULIS à Vitry-sur-Seine et à Maisons-Alfort n’ont pas eu d’enseignants, et ce sont les AESH seuls qui accueillent les élèves pendant plusieurs semaines. Tous les élèves pâtissent de cette carence d’AESH et des conditions de travail qui nous sont imposées”.
Les AESH réclament ainsi un “véritable statut de la fonction publique”, assorti d’une revalorisation de salaire avec des primes pour les interventions en réseau d’éducation prioritaire, des recrutements supplémentaires, des actions de formation, l’abandon de la journée de carence, la priorité à la vaccination ou encore des équipements de protection contre la Covid-19.
Haro sur les Pial (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés)
Parmi les griefs, les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) cristallisent la mobilisation. Cette nouvelle organisation lancée en 2019 avec une phase expérimentale dans chaque académie dans progressivement être déployée d’ici 2022. Elle vise à offrir aux élèves handicapés des solutions adaptées à ses besoins pour qu’il puisse suivre sa scolarité dans un établissement de droit commun, par l’intermédiaire d’un coordinateur et de professionnels ressource.
Pour en savoir plus sur la mise en œuvre concrète des Pial, lire :
Handicap et école, l’expérience de Créteil présentée aux ministres
Les AESH et leurs représentants syndicaux estiment pour leur part que ce dispositif sensé améliorer leurs conditions de travail, tend plutôt à les dégrader. “A la rentrée prochaine, avec la généralisation des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (Pial) dans toutes les écoles du département, le Ministre de l’Education Nationale voudrait nous imposer d’accompagner plusieurs élèves en même temps, de passer d’une école à l’autre, en fonction des urgences, du jour au lendemain. Au lieu de concéder un vrai statut et un vrai salaire aux AESH, d’en recruter davantage pour répondre aux besoins des enfants, le gouvernement voudrait donc nous imposer une mobilité forcée et un nombre très important d’enfants à suivre (en diminuant pour tous leur temps d’accompagnement). Nous n’acceptons pas cette situation”, poursuivent les professionnels.
“Les trois objectifs de cette réforme sont d’améliorer l’accompagnement des élèves, de donner plus de réactivité et de flexibilité aux professionnels et de professionnaliser les assistants. Pour nous qui manquons cruellement de candidats à ces postes, nous comptons sur ces pôles pour rendre ces métiers plus attractifs. Ce n’est pas l’éducation nationale qui décide de mettre à disposition des enfants des AESH individuels, collectifs ou mutualisé, nous ne faisons qu’appliquer les requêtes de la MDPH”, explique l’inspection académique.
C’est dans ce contexte que les AESH du Val-de-Marne prévoient de rejoindre la manifestation nationale de ce jeudi 3 juin à 13 heures, place Edmond Rostand, à la sortie de la station du RER Luxembourg, en direction du ministère de l’Education nationale.
BRAVO POUR CES ACTIONS…Il y en marre des déclarations compassionnelles du Ministère jamais suivies de véritables avancées
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