6 restaurants universitaires du Val-de-Marne et 3 de Seine-Saint-Denis proposent des repas à 1 euro pour tous les étudiants. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, est venue dans l’un d’eux à Créteil ce jeudi, occasion d’échanger avec des étudiants qui ont largement fait part de la détresse ambiante, au-delà des repas. Reportage.
Déjà ouverte aux boursiers depuis septembre, l’offre “repas à 1€” dans les restaurants universitaires est désormais accessible aux 2,6 millions d’étudiants du pays depuis le 25 janvier dernier. Covid oblige, elle ne concerne que la vente à emporter : sandwich, yaourt, boisson, plat chaud.
Pour en bénéficier, il suffit d’activer son compte de paiement étudiant Izly. Afin que l’offre puisse également bénéficier aux étudiants habitant loin des campus, il est possible d’acheter jusqu’à trois ou quatre repas en même temps selon les restaurants. Au niveau national, 427 structures participent à l’opération et sur la seule journée du 27 janvier, le ministère de l’Enseignement Supérieur annonçait 66 000 repas servis. Dans le Val-de-Marne, 1800 de ces repas ont été servis chaque jour depuis le début de la semaine en moyenne. 5 structures sont concernées par cette offre et une sixième ouvrira à compter du lundi 1er février (liste ci-dessous).
Olivier Scassola, directeur général, directeur général du Crous de Créteil, en charge des établissements du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne, chiffre pour sa part 3000 étudiants par jour dans l’Académie, contre 1500 au début du mois. Des chiffres qui restent certes éloignés des 20 000 à 30 000 habitués en temps normal. Sur le long terme, M. Scassola espère que l’offre pourra fidéliser de nouveaux publics. “On recense déjà parmi les bénéficiaires des élèves de BTS et de classes prépas, peu habitués des restaurants universitaires en temps normal”, relève-t-il.
La ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, s’est rendue ce jeudi au restaurant de la Pointe Jaune de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) pour échanger avec les acteurs. L’occasion d’échanger avec des étudiants venus faire part de leur désarroi. “Dans notre tranche d’âge, la détresse morale fait plus de dégâts que la maladie elle-même”, lui résume un étudiant en médecine membre d’une association caritative.
“Nous voulons faire en sorte que le deuxième semestre vous permette de vous rassembler”, tente le le rassurer la ministre, faisant référence à l’allègement des restrictions sanitaires dans les universités. Depuis le 25 janvier, les étudiants de première année peuvent assister à leur TD et TP en demi-groupes. Le 22 janvier, Frédérique Vidal avait également annoncé que le reste des étudiants devraient pouvoir revenir dans les facs une fois par semaine dès début février – une mesure qui reste bien sûr suspendue à l’annonce possible d’un troisième confinement.
Autre angoisse : la valorisation des diplômes. Là encore, la ministre a tenté de voir le verre à moitié plein : “Il n’y aura pas de dévalorisation des diplômes, ce n’est pas vrai. Vous pourrez même dire “nous, on y était et on a tenu”. C’est une démonstration de force morale que d’autres étudiants n’auront pas.”
Pas de quoi rassurer complètement les étudiants. “C’est bien qu’elle soit venue, ça montre qu’elle nous porte un minimum d’attention. Mais c’était surtout une visite de pub”, lâche Quentin, en 3ème année de Sciences Politiques, après le départ de la ministre. Chargés du “relais-santé”, les quatre jeunes effectuent des missions de prévention contre la propagation du virus, et font le lien entre l’administration et les étudiants en difficulté psychologique. À leur échelle, ils observent un décrochage, non seulement des élèves mais aussi de certains profs qui n’envoient plus leurs cours et ne répondent pas aux mails. Pour eux, la nécessité de la réouverture des universités ne fait aucun doute. “On ne comprend toujours pas pourquoi on nous confine alors que les métros, les magasins et les écoles sont bondés”, continue Quentin. “On a le sentiment d’être ceux qui prennent à chaque fois. On ferme les facs pour ne plus avoir à s’en occuper. J’ai l’impression que ce qui joue, c’est la peur des étudiants. Ils pensent que nous allons être irresponsables alors qu’on respecte aussi bien les consignes que les autres”, abonde Mathieu, en deuxième année de biologie-santé.
Restaurants participant à l’opération “repas à 1€” dans le Val-de-Marne
Pointe Jaune Express | 61 avenue du Général de Gaulle, 94000 Créteil | Ouvert de 8h30 à 16h45 |
Agora Express | 83-85 avenue du Général de Gaulle, 94000 Créteil | Ouvert de 8h30 à 14h30 |
Moovy Market | 6 rue du Général Sarrail, 94000 Créteil | Ouvert de 11h à 13h30 |
KB Express | 64 rue Gabriel Péri, 94270 Le Kremlin-Bicêtre | Ouvert de 9h30 à 16h |
Cafétéria de l’Équinoxe | 60 rue Camille Desmoulin, 94230 Cachan | Ouvert de 9h à 14h |
EFREI Express | 30-32 avenue de la République, 94800 Villejuif | Ouvert de 9h30 à 16h (à partir du 1er février) |
Restaurants participant à l’opération “repas à 1€” en Seine-Saint-Denis
Forum Express | Avenue Jean-Baptiste Clément, 93430 Villetaneuse | Ouvert de 9h à 15h |
Bobigny Express | 74 avenue Marcel Cachin, 93000 Bobigny | Ouvert de 10h à 15h |
Cafétéria du Resto U | 2, rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis | Ouvert de 9h à 15h |
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